07 octobre 2007

Contre l'illettrisme : 11 200 enseignants et 108 heures de cours en moins !

Que n'a-t-on entendu il y a moins d'un mois concernant les chiffres de l'illettrisme dans notre pays.
Les plus hautes autorités se sont indignées.
Plus de 3 millions d'illettrés recensés, parmi lesquels 9 % de la population de 18 à 25 ans.
Et quelle conclusion en tirent les ministres et autres «experts» ?
Tenez-vous bien : ils décident de supprimer purement et sim­plement trois heures de cours par semaine pour des millions d'enfants !
La lutte contre l'il­lettrisme passera par moins de français, moins de mathé­matiques !
Faut-il rappeler que tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, ont, depuis vingt ans, détricoté systématique­ment, de manière planifiée, le calendrier scolaire. Certains élèves ont classe le mercredi, d'autres le samedi, d'autres sur quatre jours et d'autres un samedi sur deux ...
Dans certains départements, on a modifié les dates de congés ... Bref, tout a été mis en œuvre de manière délibé­rée pour préparer ce que Darcos a annoncé au nom de «l'harmonisation» : la suppression de trois heures de cours pour des millions d'élèves.
Coïncidence du calendrier ? Cette annonce intervient au lendemain de la présentation par le gouvernement du pro­jet de budget 2008, confir­mant la suppression de 11 200 postes d'enseignants à la prochaine rentrée. Et la même semaine, le Premier ministre, François Fillon, installait la «commission sur l'évolution du métier d'en­seignant». Quel rapport entre ces trois faits ?
Selon LE MONDE (samedi 29 septembre), «M. Darcos souligne que les écoliers fran­çais ont 936 heures de classe par an, contre 800 en moyenne en Europe». Avec la suppres­sion du samedi, l'horaire serait abaissé à 828 heures, ce qui, selon le ministre, «reste largement supérieur à la moyenne des petits élèves européens».
Conséquence : trois heures de cours en moins par semaine et 108 heures en une année scolaire conjoin­tement à la réduction dras­tique du nombre d'ensei­gnants fonctionnaires.
On savait que les «malades dépensaient trop pour se soi­gner». On apprend main­tenant que nos enfants ont trop d'heures de français et de maths ...
Alors, assez d'hypocrisie, assez de mensonges sur les «rythmes scolaires», les «demandes des parents» !
Parlons clair : les seules exi­gences qui sont satisfaites par cette décision, ce sont celles de la Commission européenne et des impératifs du budget qu'elle dicte aux gouvernements.

Et accessoirement, celles de l’Eglise dont le secteur éducatif privé compte bien profiter de la situation ainsi créée.