18 décembre 2010

Samedi 29 janvier : banquet républicain

Enfin un "Espace Giulio Cesare VANINI, philosophe libre penseur", à Toulouse !


Nous avons appris avec joie que notre démarche pour que le lieu de l'exécution de Vanini soit baptisé de son nom a abouti. S'était jointe à notre démarche l'Associazione GIORDANO BRUNO qui nous avait déjà apporté son soutien en 2008 quand nous avions obtenu de la précédente municipalité l'inauguration d'une plaque en hommage à Vanini et aux libres penseurs Dolet, Servet, Bruno qui ont étudié ou enseigné à Toulouse et ont été également victimes de l'obscurantisme religieux.

"Espace Giulio Cesare Vanini, philosophe libre penseur".
Le Conseil Municipal qui s’est tenu le 26 novembre dernier a en effet voté la délibération suivante sur proposition du maire de Toulouse, Pierre COHEN :

QUARTIER DES CARMES – PLACE DU SALIN
Pour permettre la localisation de l’espace public situé au droit de la place du Salin, je vous propose de lui donner la dénomination suivante :


Espace Giulio Cesare VANINI
Philosophe libre penseur
1585 - 1619


Commence et se termine Place du Salin.

Nous espérons pouvoir inaugurer cet Espace VANINI en février prochain avec l'Associazione GIORDANO BRUNO.
Nous remercions toutes celles et ceux qui nous ont soutenus dans cette démarche de mémoire et de promotion de la libre pensée.



03 décembre 2010

Interdit pour sacrilège ! Fire in My Belly de David Wojnarowicz, Diamanda Galas

Subissant la pression de l'Eglise catholique, un musée de Washington, la National Portrait Gallery, a retiré d'une exposition la vidéo qui suit, réalisée par l'artiste polonais David Wojnarowicz, décédé en 1992, un hommage à son compagnon, victime du sida.




Voici le message de la Direction du Musée :
Statement on “Hide/Seek  : Difference and Desire in American Portraiture”
“Hide/Seek: Difference and Desire in American Portraiture” is an exhibition of 105 works of art that span more than a century of American art and culture. One work, a four-minute video portrait by artist David Wojnarowicz (1987), shows images that may be offensive to some. The exhibition also includes works by highly regarded artists such as Andy Warhol, Jasper Johns, Thomas Eakins and Annie Leibowitz.
I regret that some reports about the exhibit have created an impression that the video is intentionally sacrilegious. In fact, the artist’s intention was to depict the suffering of an AIDS victim. It was not the museum’s intention to offend. We have removed the video.
I encourage people to visit the exhibition online or in the building.
Public comments can be directed to National Portrait Gallery
PO Box 37012
MRC 973
Washington, D.C. 20013
or
npgnews@si.edu
Martin Sullivan
Director
National Portrait Gallery

20 novembre 2010

Protestas contra el Papa




Déclaration  de José ARIAS
représentant la Fédération Nationale de la Libre Pensée
4 novembre 2010 – Plaza San Jaume à Barcelone


Chers amis,

Je vous apporte le salut, la solidarité et le soutien de la Fédération Nationale de la Libre Pensée.

JR est donc parmi vous !

Savez vous qu’avec sa visite de 2006, celle d’aujourd’hui, et celle qui se prépare pour août 2011 pour les journées mondiales de la jeunesse catholique, l’Espagne sera le pays le plus visité par Benoit XVI !!

Chers amis, laissez vous poser cette simple question : qu’avez vous fait pour mériter un traitement si singulier ? Surtout quand on sait que les journaux, les radios, les chaines de télévision, tous les moyens d’information vont se transformer en une véritable machine de propagande catholique, diffusant minute par minute tous les détails du pèlerinage.

Nous avons, nous Français, une grande expérience en la matière, parce que durant tout son pontificat, Jean Paul II a visité la France pas moins de 8 fois, presque autant que sa Pologne natale (9).

Jean Paul II s’obstina sur la France, il voulait que la République française, celle qui a voté et adopté la loi de 1905, redevienne de nouveau la « fille aînée de l’Eglise »

A chacune de ses visites il ne pouvait que constater qu’il se retrouvait face aux associations laïques et de libre pensée qui étaient là pour rappeler à la société qu’il ne peut y avoir de démocratie véritable sans séparation des Eglises et de l’Etat.

C’est ainsi qu’en nous appuyant sur la loi de 1905, nous avons obtenu l’annulation de subventions publiques adoptées par certaines municipalités comme par exemple la ville de Reims. Ces victoires juridiques, ces manifestations et rassemblements eurent tant de répercussions que quand JR se présenta pour la première fois à Lourdes en 2008 les organisateurs se sentir obligés d’expliquer que les fonds publics ne seraient pas utilisés pour financer des manifestations religieuses.

Chers amis, la lutte que vous menez aujourd’hui et aussi la nôtre. Dans le combat pour la laïcité, la solidarité internationale est nécessaire et indispensable, tous les peuples veulent exigent la démocratie et la liberté de conscience qui ne peut exister sans séparation stricte entre les Eglises et les Etats.

Pour ces raisons, le 10 août 2011, à Oslo en Norvège, des organisations françaises, anglaises, espagnoles, des Amériques, d’Afrique, de l’Inde, en fait de tous les continents reconstitueront une Association Internationale de la Libre pensée pour aider et élargir le combat pour la séparation dans le monde entier.

Vive la séparation des Eglises et de l’Etat !
Vive la République laïque et sociale !

Succès de la conférence "Défense de la République" à Nailloux le 19 novembre

Une salle comble, une assemblée attentive. La conférence, organisée conjointement par la Libre Pensée 31 et la section du PS de Nailloux, a été ouverte par le maire de Nailloux, Michel Dutech. Georges Méric, conseiller général, Jean-Michel Ducomte, président national de la Ligue de l'Enseignement, Marc Blondel, président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée sont intervenus pour développer leur point de vue sur les questions liées à la défense de la république et de la laïcité avant un échange avec la salle. La soirée s'est terminée autour d'un pot fraternel.
Michel Dutech, maire de Nailloux, ouvre la conférence
Intervention de Georges Méric, conseiller général
Intervention de Jean-Michel Ducomte,
président de la Ligue de l'Enseignement
Intervention de Marc Blondel,
président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée


12 novembre 2010

11 novembre : pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, rassemblement avec la Ligue des Droits de l'Homme

 (cliquez sur le titre pour visionner FR3 Sud - reportage à 8 mn)  Ce monde inquiet et en crise sent toujours la poudre. Après l’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide, on a prétendu que le monde était en paix. Mais après la guerre froide, c’est une autre forme de guerre qui existe, sur tous les continents.
Il y a 365 conflits recensés dans le monde, dont l’immense majorité ne sont plus des guerres entre États, mais des guerres civiles. Il y a toujours un endroit du globe où l'on tue et assassine des hommes, des femmes, des enfants, où l’on détruit physiquement « l’autre ».
On tue moins de soldats, mais c’est toujours la population qui est saignée. Il y a, aujourd’hui, plus de 300 000 enfants soldats à travers le monde. Le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter dans des proportions alarmantes. En 1960, il y en avait 1,4 million. En 1993 : 19 millions. Et aujourd’hui, en 2010, il y en a 43 millions, selon les sources officielles de l’ONU.
Le monde en guerre profite à beaucoup de gens et de gouvernements. Les dépenses militaires se montent aujourd’hui à 1 464 milliards de dollars. C’est une augmentation de + 45% par rapport à 1998. Loin de se pacifier, ce monde est mis à feu et à sang toujours davantage pour le plus grand profit des capitalistes et des marchands d’armes.
Ce sont toujours les USA qui veulent, directement ou indirectement, dominer le monde et régenter les pays sous leur houlette et sous la botte de leur armée. Il y a aujourd’hui 761 bases militaires américaines à travers le monde, presque autant qu’au plus grand moment de tension pendant la guerre froide et l’opposition des deux blocs.
Comment se taire sur ce qui se passe en Orient. On tue toujours plus de civils en Irak et en Afghanistan. Et chacun sent que la paix ne sera jamais au bout. Les États-Unis en viennent même à discuter et à reconnaître les talibans qui étaient le prétexte de l’invasion en Afghanistan !
Les génocides d'hier ne justifieront jamais les massacres d'aujourd'hui. Le viol des droits des peuples conduit toujours à l'oppression de l'Humanité. Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre. Comment ne pas comprendre la révolte du peuple palestinien, quand ses droits sont piétinés depuis 1947 ? Son droit le plus élémentaire : vivre sur sa terre, lui a été retiré par les Grands de ce monde.
Quand les puissances impérialistes décident du sort des peuples, c'est toujours l'oppression qui en ressort.
Comment ne pas être révoltés quand des médias aux ordres mettent sur le même plan la violence des bourreaux et celle des victimes ? Tout cela béni par des religions hypocrites qui sont ravies qu'on leur demande d'être les entremetteuses de cette farce sinistre et sanglante.
Et c'est à qui, à l'Élysée et à Matignon, fera le plus de courbettes au goupillon, à la kippa et au croissant. Sous les lambris dorés des gouvernants, on ne parle plus de laïcité, d’égalité, de séparation des Eglises et de l'Etat, mais de " respect des communautés".
Et l'on entend ce discours d'un autre âge : pour éviter les guerres tribales, reconnaissons les tribus, donnons-leur des droits particuliers ! Finie la notion de citoyens, finie la laïcité de l'État. L'État est au service des communautés religieuses. De fait, c'est le concordat qui revient.
A l'heure où l'on voudrait faire une Europe des régions, des clochers et des minarets, où l'on ne parle de cultures qu'au pluriel pour mieux enfermer dans un terroir sclérosant et passéiste, alors que la culture, c'est toujours l'ouverture vers l'autre; on voudrait, comme hier dans les Balkans, qu'à la main tendue d’autrefois, au-delà des frontières, des langues et des croyances, se dresse à nouveau le poing vengeur et assassin.
Ce monde-là, nous le refusons. Libres penseurs, pacifistes internationalistes, nous ne cesserons de lutter pour la paix, pour la concorde universelle. Et le meilleur moyen d'avoir la paix, c'est d'œuvrer à un monde débarrassé des exploiteurs, des agioteurs et des religions. Pour éviter la guerre, débarrassons-nous des fauteurs de guerre. De tous ceux qui se complaisent et qui justifient leur existence par la haine des autres.
C’est pourquoi, nous œuvrons à la proclamation, en août 2011à Oslo en Norvège, de l’Association Internationale de la Libre Pensée, pour que, contre l’internationale totalitaire, cléricale, capitaliste et militariste, se dresse une nouvelle internationale de la liberté de conscience et de l’émancipation humaine, au côté de l’Internationale Humaniste et laïque, l’IHEU, dont le congrès suivra sur le thème : l’Humanisme et la Paix.
Depuis de nombreuses années, la Libre Pensée combat et agit pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale. Il y a eu 2 500 condamnations de soldats pris au hasard et 650 d’entre eux furent fusillés et on ne compte pas les exécutions sommaires qui n’ont jamais été recensées.
Nous exigeons, avec l’Association républicaine des Anciens Combattants, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union Pacifiste de France et le Mouvement de la Paix : la réhabilitation collective pleine et entière des Fusillés pour l’exemple.
C’est une œuvre de justice pour les victimes, leurs familles et leurs descendants.
Ce que nous voulons honorer, établir et faire reconnaître, c’est que ces hommes avaient le droit d’avoir peur, voire de se révolter contre la barbarie de la guerre et refuser de se faire massacrer pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs.
Notre combat vise à faire reconnaître le droit à la désobéissance quand sa vie, ou celle des autres en dépend. C’est aussi cela le respect absolu de la liberté de conscience.
Dans ce combat, nous avons contraint, par notre action, le Président de la République à reconnaître, à plusieurs reprises, la justesse de notre cause : les Fusillés pour l’exemple n’étaient pas coupables, dit-il. Mais il se refuse toujours à prononcer leur réhabilitation.
C’est pourquoi, le Congrès national de la Libre Pensée de Bordeaux, en août 2010, a adopté une lettre ouverte aux parlementaires pour qu’ils fassent une proposition de loi pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple. Nous vous appelons à la contresigner massivement. Nous voulons gagner sur une cause, pour gagner pour tous les cas des Fusillés.
Cette campagne rencontre un écho grandissant. D’ores et déjà, six Conseils généraux ont réclamé publiquement la réhabilitation collective. Au Sénat, un Groupe parlementaire a déposé, le 19 décembre 2008, une proposition de réhabilitation
Si nous considérons que cela va dans le bon sens, cela ne correspond pas totalement à la demande de la Libre Pensée. Nous ne réclamons pas le pardon des Fusillés, ni celui de l’État. Nous réclamons justice. Le pardon n’est pas la justice, c’est l’aumône de la justice. Nous ne sommes plus sous la Royauté, mais en République.
La justice, c’est la réhabilitation collective, pleine et entière des soldats tombés sous les balles d’autres soldats, commandés par des brutes galonnées.
D’autre part, nous ne réclamons pas que les Fusillés pour l’exemple soient déclarés « Morts pour la France » et que leurs noms soient inscrits sur les Monuments aux Morts. Ce droit, cette revendication, appartiennent aux seules familles des victimes, si elles le souhaitent.
Car pour la Libre Pensée, ils ne sont pas morts pour la France, mais morts par la France. C'est-à-dire par les puissants du jour, financiers, industriels, galonnés, mitrés, politiciens aux ordres, qui parlaient au nom de la France comme d'autres, de l'autre côté de la frontière, mais pareils à eux, parlaient au nom de l'Allemagne.
Pacifistes internationalistes, les libres penseurs mèneront cette action de justice jusqu’au bout.
Alors, oui maudite soit la guerre, toutes les guerres ! Et maudits soient ceux qui les provoquent, voire les organisent ! Parce que le monde que nous voulons, c'est l'Homme libre dans la société libre :
A bas la guerre ! Ni dieu, ni maître !
À bas la Calotte ! Et vive la Sociale !

07 novembre 2010

Rassemblement pacifiste du 11 novembre


Le pape-caudillo



Le pape Benoît XVI a appelé samedi l'Europe à retrouver ses "racines chrétiennes" et mis en garde contre un retour à l'anticléricalisme "agressif" des années 30 en Espagne, au premier jour d'une visite dans ce pays.
"C'est une tragédie qu'en Europe, surtout au 19ème siècle, se soit affirmée et diffusée la conviction que Dieu est l'adversaire de l'homme et l'ennemi de sa liberté", a déclaré le pape lors d'une messe à Saint-Jacques de Compostelle.
"L'Europe doit s'ouvrir à Dieu, sortir sans crainte à sa rencontre", a ajouté Benoît XVI qui avait choisi pour lancer son message cette ville aux sources de la tradition catholique, lieu de pèlerinage depuis le Moyen Age.
Le pape est arrivé dans la soirée à Barcelone, dernière étape de ce voyage de deux jours, où il consacrera dimanche la basilique de la Sagrada Familia, de l'architecte catalan Antoni Gaudi, toujours en chantier depuis sa fondation en 1882. Benoît XVI a rendu hommage samedi au "courage" de Gaudi, catholique très fervent, qui a "su s'insérer dans la tradition des grandes cathédrales avec une créativité nouvelle". A propos de la Sagrada Familia, dédiée à la "Sainte Famille", il a souligné que "le problème de la famille, cellule fondamentale de la société, est un grand enjeu d'aujourd hui", et devrait profiter de l'étape à Barcelone pour défendre ces valeurs.
Arrivé samedi matin à Saint-Jacques, Benoît XVI a affirmé que l'affrontement entre "foi et modernité" était "très vivace" en Espagne, plaidant pour une "rencontre entre la foi et la laïcité et pas une confrontation".
"L'Espagne a vu dans les années 30 la naissance d'un anticléricalisme et d'un mouvement de sécularisation et de laïcisation fort et agressif", a lancé le pape en mettant en garde contre le risque d'un retour à cette tendance.
Accueilli par le prince héritier Felipe à sa descente d'avion, le pape, vêtu d'une soutane blanche, a appelé l'Espagne et l'Europe à "donner une nouvelle vigueur à leurs racines chrétiennes".

Foot/Italie: suspendu pour "blasphème"

La Sampdoria Gênes a fait appel de la suspension pour "blasphème" de son attaquant Nicola Pozzi, estimant que c'est "une absurdité", selon l'entraîneur Domenico Di Carlo.

Pozzi a été suspendu "pour avoir, à la fin du match (contre Cesena dimanche en Championnat), proféré une expression blasphématoire". Le joueur aurait dit: "Porco Dio!" (littéralement: 'cochon de Dieu'), selon de nombreux sites Internet italiens.

"C'est absurde, a commenté Di Carlo. Il aurait dit quelque chose vingt minutes après la rencontre dans un couloir, en discutant avec un coéquipier et en mangeant un sandwich au jambon. Il faudrait avoir un peu plus de bon sens".

Le même jour, le joueur de Palerme Cesare Bovo a crié "Porco Dio" à un arbitre assistant -un juron entendu par les caméras télés- sans encourir de suspension.

17 octobre 2010

"Je suis jeune, tendez moi la main" (Arthur Rimbaud)


La Libre Pensée, plus vieille association de ce pays, combat tous les esclavages et tous les dogmes.
La Libre Pensée a compté dans ses rangs Victor Hugo, Victor Schoelcher, abolitionniste de l’esclavage, Ferdinand Buisson et Aristide Briand, rédacteurs de la loi laïque de 1905 et Jean Jaurès.
Combattant contre tous les dogmes et contre toutes les répressions, la Libre Pensée est du côté de toutes les révoltes.
La Libre Pensée salue, avec émotion, la généreuse levée en masse de la jeunesse de ce pays qui combat pour le retrait de la "réforme" des retraites.
La Libre Pensée salue cette révolte de la jeunesse, digne de la jeunesse de la Révolution française, de la Commune de Paris, de la Résistance, du refus des guerres coloniales.
La Libre Pensée condamne, avec force, la répression policière ayant déjà abouti à de graves blessés.
La Libre Pensée est du côté de la jeunesse contre toutes les forces obscurantistes.

Paris, le 16 octobre 2010

La burqa, au cas par cas ?

C’est avec un certain étonnement juridique que la Fédération nationale de la Libre Pensée a pris connaissance de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi interdisant la burqa et le voile intégral dans « l’espace public ». Le Conseil constitutionnel avait été saisi par les Présidents des deux chambres parlementaires.

Rappelons que la loi de 1901 sur la liberté d’association avait défini juridiquement ce que l’on appelle la sphère privée et que la loi de 1905 organisait la séparation des Églises et de l’État. Le « religieux » et « l’antireligieux » étaient prohibés dans la sphère publique pour mieux pouvoir exister dans la sphère privée.

Ces deux lois ont été nécessaires pour en finir avec le Concordat bonapartiste qui mélangeait allègrement les deux sphères au profit des cultes reconnus. Elles établissaient une frontière nette et précise entre ce qui relevait du domaine public et du domaine privé.

Le Conseil constitutionnel, dans une audace de « laïcité ouverte et concordataire », définit l’espace public (et non plus la sphère publique) comme « constituée des voies publiques, ainsi que des lieux ouverts au public ou affectés à un service public ». Ainsi donc, la rue, les cinémas, les restaurants, les bars, les magasins sont maintenant considérés comme faisant parties de la sphère publique. Antérieurement cette définition s’appliquait aux seuls services publics et à l’administration.

Si l’espace public est partout, alors l’espace privé n’est plus nulle part. Que devient alors le respect de la liberté absolue de conscience des citoyens, car alors, l’espace (privé) dans laquelle elle peut s’exprimer se réduit comme une peau de chagrin. L’espace public, dans lequel s’applique la stricte neutralité en matière métaphysique, c’est-à-dire la séparation des Églises et de l’Etat, se répand partout. La neutralité devient liberticide si elle abolit le domaine du service public et réduit drastiquement le domaine où s’exerce la liberté de conscience.

Il s’agit bien d’une remise en cause de la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, car elle abolit la frontière et la séparation entre ce qui relève du public et ce qui relève du privé.

Cette atteinte s’ajoute à une autre remise en cause de la laïcité institutionnelle : le 27 janvier 2010, la Libre Pensée écrivait dans un communiqué de presse : « Reprenant une proposition de la commission Machelon qui devait « toiletter » au karcher la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, la Mission Raoult/Gérin propose d’effacer la distinction opérée législativement qui établit une frontière infranchissable, en matière de financement public, entre ce qui relève du cultuel ( loi de 1905) et du culturel (loi de 1901) afin « d’accroître les lieux de culte », car (cerise cléricale sur le gâteau communautariste) « la loi de 1905 n’a pas de valeur constitutionnelle ».

Incroyable, mais vrai !
On nous a expliqué pendant des mois que l’interdiction de la burqa était faite, non pas au nom de la laïcité, car ce n’était pas une prescription religieuse, mais parce qu’il fallait « libérer les femmes de cet obscurantisme ».

Le Conseil constitutionnel a émis une sérieuse réserve juridique : la burqa serait interdite partout sauf dans les mosquées, car cela serait contraire à l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme du 26 août 1789 sur la liberté religieuse.

En clair, les femmes musulmanes seront « libérées » partout, sauf dans les mosquées qui, pourtant, sont ouvertes au public, selon la définition élastique du Conseil constitutionnel. Est-ce sérieusement comme cela que l’on va lutter « contre les intégrismes religieux » ? C’est se moquer du monde.

Cette loi, commencée par une dramatisation, se finit comme une farce
Elle illustre aussi le véritable caractère raciste et xénophobe de cette loi, qui ne vise qu’à stigmatiser une certaine catégorie de la population. Diviser la classe ouvrière pour mieux régner, selon des critères ethniques, religieux et culturels, telle a toujours été la méthode des Maîtres des Forges, que continue le MEDEF aujourd’hui.

La Fédération nationale de la Libre Pensée réaffirme son profond attachement au respect des principes contenus dans les lois de 1901 et de 1905 qui sont des garanties de libertés démocratiques fondamentales.

Paris, le 16 octobre 2010



09 octobre 2010

Droite libre : Mettre la charia après les boeufs

par bakchichinfo. - Regardez la vidéo : elle vaut son pesant de loukoums !

Christine Tasin, c’est une des inspirées à l’origine de l’apéro géant « saucisson-pinard » qui devait avoir lieu dans le quartier de la Goutte d’Or le 18 juin dernier avant d’être interdit par la Préfecture de police. Cette femme qui dit s’être forgée une « conscience de gauche » souhaite un moratoire sur la construction des mosquées « tant qu’on aura pas expurgé le Coran de tout ce qui est contraire aux lois françaises ».

N’ayant pas trouvé facilement chaussure à ses idées extrémistes, Christine Tasin a créé sa propre association anti-Islam : Résistance Républicaine. Avant cela, elle avait quitté le MPF (Mouvement pour la France) de Philippe de Villiers, « quelqu’un de formidable » avoue-t-elle tout de même, parce qu’elle ne le trouvait pas assez radical envers le voile. Côté FN, elle dit préférer Marine à Jean-Marie Le Pen « parce qu’il est pro-Islam. Il est le grand ami d’Ahmadinejad en Iran. »

08 octobre 2010

Le pape fout la merde

Benoît-Sarko : le choc des Gitans. A voir absolument !

Benoît et Sarko (cliquer sur le lien pour accèder à la vidéo)

Le Nobel de Robert Edwards déplaît au Vatican


« Les perplexités ? Si nombreuses : sans Edwards, il n'y aurait pas de marché des ovocytes. Sans Edwards, il n'y aurait pas de congélateurs pleins d'embryons en attente d'être transplantés dans l'utérus, ou, plus probablement, d'être utilisés pour la recherche ou même de mourir abandonnés et oubliés de tous. »

L'attribution du prix Nobel de médecine à l'inventeur de la fécondation in vitro, Robert Edwards, a été très sévèrement critiquée par le Vatican. Selon le président de l'Académie pontificale pour la vie, Mgr Carrasco de Paula, Robert Edwards est responsable de l'existence de millions d'embryons qui risquent pour la plupart d'être abandonnés ou détruits. L'évêque espagnol a également dénoncé, lundi, "le commerce d'ovocytes". En outre, le médecin britannique serait responsable des situations paradoxales dérivantes de la procréation assistée, telles que la naissance d'enfants mis au monde par des mères porteuses "ou parfois même par leur grand-mère." "Edwards n'a pas résolu, ni du point de vue pathologique ni du point de vue épidémiologique, le problème, bien réel, de l'infertilité, a conclu monseigneur Carrasco de Paula. Il n'a fait que détourner la question."

Un anathème repris sur les antennes de Radio Vatican par le professeur Lucio Romano, président de l'association Science et vie. "Edwards a marqué la science, car il a transposé du règne animal à la médecine les techniques de fécondation artificielle connues depuis longtemps. Mais cela est loin d'être un progrès pour l'humanité." Selon le scientifique très proche du Vatican, "ce Prix Nobel ne respecte pas les problématiques éthiques liées à la fécondation artificielle."

Mais si le Vatican condamne Robert Edwards, de nombreux Italiens saluent sa reconnaissance par la communauté scientifique et souhaitent qu'elle inspire le législateur transalpin. La loi italienne sur la fécondation in vitro est en effet très restrictive. Elle reconnaît notamment un statut juridique à l'embryon dès sa conception. Elle interdit la fécondation avec un donneur tiers ainsi que les diagnostics préimplantatoires pour les couples dont l'un des parents est porteur d'une maladie génétique.

08 août 2010


Dessin d'Altan (L'Espresso)
- J'ai la foi !
- Tu ne sais pas ce que tu es en train de perdre.

03 juillet 2010

Chevalier de La Barre : un article du Midi Libre

Narbonne. Social
Aujourd'hui président national de la Libre Pensée, l'ancien secrétaire général de Force Ouvrière était à Gruissan, samedi 26 juin, pour honorer la mémoire du Chevalier de La Barre

ENTRETIEN
En quoi le destin de ce chevalier a une résonance, aujourd'hui encore ?
C'est le symbole d'une contestation laïque, victime de l'autorité de la royauté et de l'Eglise. Or, aujourd'hui, restons-nous dans un pays laïque quand un président - Sarkozy - veut faire entrer les religions dans la gestion de l'Etat ? Pour lui, l'histoire de France se réduit à la période entre la fille aînée de l'Eglise (Clovis) et 1789. Aujourd'hui, il parle de choc des civilisations !

Quelles peuvent en être les dérives ?
Je crains que Sarkozy n'utilise la religion pour régler les problèmes d'immigration. Il établit des relations avec le monde musulman, en reconnaissant officiellement ses structures. J'en veux pour preuve l'Etat qui délègue l'application de sa loi sur la Burqa à un organisme tiers.

La religion, selon vous, devrait rester dans la sphère privée...
Le fait est que cela n'a rien à voir avec la politique. C'est du registre du spirituel uniquement.

De même que vous dénoncez le financement des écoles privées par l'Etat, via la loi Debré. Aujourd'hui, pourtant, on ne peut pas dire que l'appartenance religieuse est un critère indispensable pour y être scolarisé
...Peut-être, mais on peut toujours essayer de récupérer ou convertir des croyants. Mais le problème n'est pas là. La religion prône la charité envers l'autre, la soumission... Moi je prône l'égalité entre les gens. Rien d'autre.

Quel est le rôle de la Libre pensée ?
On est libre penseur à partir du moment où on met des points d'interrogations à ce que l'on pense, que l'on a un esprit de contradiction permanent, que l'on s'oppose aux vérités révélées. Toute vérité conduit à une contre vérité. Après, quand on s'engage, on sait pourquoi.

A propos d'engagement, justement, comment analysez-vous la mobilisation des Français au sujet de la réforme des retraites ?
Nous n'avons pas réussi à les sensibiliser. Je suis pour que l'on dise aux travailleurs, oui, on augmente les cotisations pour avoir une retraite à partir de 2018. Il faut comprendre que c'est un salaire différé.

Le problème est que beaucoup de Français pensent justement qu'ils vont cotiser sans rien avoir, la retraite venue...
Mais les anciens auraient pu penser la même chose ! Ils ont osé croire le contraire. J'ai osé. Ce sont les liens que nous créons entre nous qui nous sauveront.

Et concernant le recul de l'âge légal du départ à la retraite ?
C'est de la m... Ou alors, on le met à 62 ans, avec interdiction de virer avant. Aujourd'hui, une majorité est au chômage à 55 ans.

Au delà, vous dites que le déficit provoqué par le système de retraite est artificiel...
Cette histoire est créée pour sauver Sarkozy, qu'il apparaisse comme un sauveur en 2012. Il a fait un travail de communication extraordinaire qui me laisse pantois. C'est un menteur et les Français le croient !

Comment, alors, est créé le déficit ?
En ce qui concerne les fonctionnaires, il s'agit en fait d'un budget de l'Etat. On est donc là dans un problème de déficit budgétaire.
Le système de répartition dans le privé, lui, est basé sur une solidarité entre générations à laquelle je tiens. Le régime général est excédentaire, seulement il sert à alimenter les exploitants agricoles, les militaires... Et les cultes. Il suffirait de les réaffecter pour retrouver l'équilibre. En réalité, l'Etat doit énormément d'argent au régime général. Le complémentaire, lui, relève d'une discussion avec le patronat.

Un mot sur le système de capitalisation...
Paradoxal, au moment où l'on voit où ça a mené l'économie mondiale... D'où le problème des syndicats. Comment expliquer aux salariés qu'ils ne s'en sortiront pas, financièrement, avec cette méthode ? Visiblement, nous n'avons pas suffisamment réussi...

De La Barre Le chevalier Jean-François de La Barre fut décapité, en 1766, après que le Parlement de Paris a statué sur le crime d'impiété pour lui et deux autres compères. Il n'aurait pas retiré son chapeau au passage d'une procession, et aurait vandalisé un crucifix.
A Gruissan, un buste en son honneur existe depuis 1931, face à l'église. Hier, une gerbe y a été déposée par les libres penseurs.

Propos recueillis par Marie PINTADO

27 juin 2010

Crise de l'Eglise, crise des vocations et crise de foi

Record historique: seuls 83 prêtres ont été ordonnés cette année en France. Le clergé comptait 41.000 prêtres au début des années 1960. Ils ne sont plus aujourd'hui que 15.000, dont la moitié a plus de 75 ans. L'église catholique en France est proche du seuil de rupture.
Pour un prêtre ordonné chaque année, il en meurt huit.
A la cathédrale et sur le parvis de Notre-Dame de Paris, plus de dix mille catholiques ont assisté, samedi 26 juin, à l'ordination sacerdotale de neuf nouveaux prêtres par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris. L'éclat et la joie de cette célébration n'ont toutefois pu dissimuler la profonde dépression des chiffres du clergé ordonné cette année en France. Record historique: seuls 83 prêtres, dans moins de la moitié des cent diocèses français, ont été ou vont être ordonnés en 2010 pour toute la France. Ils étaient 90 l'an dernier, 98 en 2008, 101 en 2007. Le chiffre annuel des ordinations s'était stabilisé au-dessus de cent dans la décennie 1990-2000. Le diocèse de Paris lui-même, pourtant préservé, n'aura plus que trois prêtres à ordonner en 2011.
Dans les années 1950, on ordonnait encore, chaque année, un millier de nouveaux prêtres. Les chiffres sont tombés à moins de 600 en 1960, à 285 en 1970, à 161 en 1975. Ils se sont stabilisés autour de 110 dans les années Jean-Paul II (1978-2005), avant de redescendre. L'entrée dans les séminaires a connu des décrochages identiques: en l'an 2000, la barre est passée pour la première fois en dessous du millier de séminaristes, contre plus de 5.000 au début des années 1960. Les séminaristes français ne sont plus que 700 aujourd'hui.
Les scénarios-catastrophes annoncés depuis des années sont en train de se réaliser. La France n'a jamais connu pareille pénurie de séminaristes et de prêtres. Pour un prêtre ordonné chaque année, il en meurt huit. Le clergé est un corps anémié, privé de sang neuf et régulier, tombé de 41.000 hommes, au début des années 1960, à 36.000 en 1975, à 20.400 en l'an 2000, à 15.000 aujourd'hui. Un clergé de plus en plus âgé et épuisé: la moitié des prêtres français a plus de 75 ans. Depuis des lustres, des diocèses ruraux n'ont plus ordonné un seul prêtre. Ils fonctionnent avec moins d'une cinquantaine de prêtres, certains, dans des régions très déchristianisées, moins d'une vingtaine.
L'inégalité entre diocèses urbains et ruraux ne fait que s'accentuer. En ville, il est encore possible de concentrer des moyens suffisants pour alimenter des réseaux actifs de chrétiens. On le voit dans les paroisses de centre ville à Paris ou à Lyon, mais dans les campagnes ou les petites villes, on est proche du seuil de rupture. Qu'il s'agisse des prêtres ou des pratiquants réguliers, les ressources humaines ne sont plus suffisantes pour redémarrer une vie paroissiale active. A Saint-Brieuc, terre catholique s'il en est, le diocèse comptait près de 1.000 prêtres en 1950. Ils ne sont plus que cent. Dans le diocèse de Strasbourg, en terre traditionnelle et concordataire, où le clergé est rémunéré par l'Etat, seuls deux cent prêtres sont encore en mission.

Henri Tincq, chargé des questions religieuses au quotidien Le Monde, brûle cierge sur cierge. "Comment en est-on arrivé là ?" s'alarme-t-il. "Comment expliquer que cette glissade n'ait jamais pu être stoppée depuis un demi-siècle ? Que les investissements engagés pour tenter d'étoffer un clergé étriqué n'aient pu sinon renverser, au moins corriger la courbe ? On peut toujours invoquer des causes extérieures comme le déclin du statut du prêtre. Ou la rupture, dans les chaînes de transmission, avec des valeurs éducatives qui privilégiaient le don de soi, la générosité et la fidélité. Ou la peur des jeunes face à des engagements de vie durables, voire définitifs, comme le sacerdoce (ou le mariage !). Ou la fin des familles nombreuses, pourvoyeuses de vocations : si 80% des séminaristes viennent encore de familles catholiques de trois-quatre enfants, le vivier des familles nombreuses et pratiquantes, parmi lesquelles les séminaires et noviciats d'antan recrutaient, se rétrécit. L'intimidation qui pèse sur les jeunes croyants dans une société très laïcisée, l'obligation absolue du célibat, sans doute aussi les affaires de pédophilie expliquent enfin cette pénurie de vocations religieuses." La cause première de la crise des vocations et donc de l'Eglise, pour M. Tincq, c'est donc une République très laïque qui intimide les jeunes croyants. La Gueuse, la voilà l'ennemie ! Pour faire bonne mesure, il concède du bout des lèvres que, bien sûr, les affaires de pédophilie et le célibat...
Le diagnostic du Dr Tincq est faux : il s'agit tout bonnement d'une crise de foi, sacrebleu ! 

19 juin 2010

Le vrai visage de Riposte Laïque (4)

Le vrai visage de Riposte Laïque (3)


Une enquête de Rue89
Par Zineb Dryef
Riposte laïque : qui sont les organisateurs de l'apéro-pinard ?
L'apéro saucisson-pinard a bien eu lieu. Après l'annulation de sa tenue dans le quartier de la Goutte-d'Or par la préfecture de Paris, ses organisateurs se sont repliés sur la place de l'Etoile, aux Champs-Elysées.
Les mots d'ordre « entrer en résistance contre l'islamisation de la France » et « défier l'occupant » ont réuni près de 800 personnes, issues majoritairement de l'extrême droite (des membres du Bloc identitaire, des habitués du blog François de souche ou du site Projet apache) et de mouvements féministes ou laïques, dont la publication électronique Riposte laïque.
Qui sont les animateurs de Riposte laïque ?
« De Paris, de Lille, de Lyon, de Marseille ou de Bordeaux, nous sommes des militants à la laïcité chevillée au corps, qui avons des professions, des expériences militantes, des parcours différents et des tendances politiques parfois divergentes. »
C'est ainsi que se présentent les animateurs de Riposte laïque, revue électronique très active. Ses nouveaux numéros sont ainsi envoyés chaque semaine à 30 000 personnes [pas forcément abonnés, les journalistes de Rue89 en reçoivent plusieurs par semaine sous forme de communiqués, ndlr]. En totalité, c'est une petite dizaine de rédacteurs qui apparaissent sur le site.
Pierre Cassen, d'abord. Ancien ouvrier du Livre, à la retraite depuis 2004, il affirme avoir été trotskiste et se dit toujours de gauche. Fondateur de Riposte laïque, il est issu de Respublica, journal en ligne situé à gauche, qu'il quitte en 2007 parce que pas assez « anti-islam ».
Dans la revue Prochoix, une analyse de Caroline Brancher, rédactrice à Respublica, revient sur l'origine de la scission. En 2006, Fanny Truchelut, propriétaire d'un gîte rural, refuse d'accueillir deux femmes voilées. Pierre Cassen et d'autres membres de Respublica défendent Fanny Truchelut, condamnée pour discrimination. Ce sera le premier combat de Riposte laïque.

« Ce bon petit Pierrot fera bientôt le défilé devant Jeanne d'Arc »
Trois ans après, Mohamed Sifaoui, membre de Respublica, ne s'étonne guère de la présence de Pierre Cassen au « Local », bar fréquenté par l'extrême droite et par Serge Elie Ayoub, grande figure du mouvement skin en France.
Il s'interroge sur ce que sera le prochain combat de son ancien collègue :
« Je suis curieux de voir quelle sera la prochaine étape de ce bon petit Pierrot. Si, à 57 ans, il se rend chez les skins, c'est qu'il ne tardera pas à suivre les spectacles de Dieudonné ; ensuite, il fera le défilé devant Jeanne d'Arc et je présume qu'à 60 ans, il ira chez le coiffeur se raser le crâne. »
En dépit de son rapprochement manifeste avec l'extrême droite, jusque dans l'organisation de l'apéro-saucisson, Pierre Cassen continue à se réclamer de la gauche. Interrogé par Marianne 2, il accuse son camp de ne rien faire face à l'islamisation de la France :
« Nous sommes consternés par la passivité des acteurs politiques, par la façon dont ils minimisent le phénomène. Dans la gauche, qui est notre camp, les laïcs et les féministes sont aux abonnés absents. Sur la burqa, ils n'ont pas bougé !
Si les socialistes étaient encore au pouvoir, il n'y aurait pas de loi sur le voile à l'école, et toujours pas de débat sur la burqa. C'est un constat désespérant : sur le sujet de la montée de l'islam et ses enjeux, la gauche est en faillite idéologique. »

Marine Le Pen séduit chez les ultralaïcs
Les autres animateurs de Riposte laïque, souvent issus de la gauche, flirtent aussi avec les extrêmes. Dans une réponse au site Arrêt sur images, qui l'a présentée comme étant « proche du FN », Catherine Ségurane, rédactrice occasionnelle sur Riposte laïque, précise qu'elle est « membre du FN ».
Mais comme Cassen, elle se dit toujours « de gauche » :
« Ma famille est traditionnellement de gauche depuis de nombreuses générations. Feu mon père n'a quitté le Parti communiste qu'en quittant la vie. […]
Je suis donc toujours à gauche, même si le Parti socialiste ne l'est plus et même si je ne m'interdis pas de le voir. »
« Prête à sortir du FN si Marine Le Pen n'en prend pas la tête »
Exactement comme Pierre Cassen applaudit le discours sur la laïcité de Marine Le Pen, Catherine Ségurane voit en Marine Le Pen une alternative possible à l'immobilisme supposé du PS en matière d'islamisation de la société. Elle écrit :
« Je suis membre à part entière du FN, quoique depuis peu, et quoique prête à en sortir si Marine Le Pen ne réussit pas à en prendre la tête. […]
J'ajoute que je ne suis le petit soldat de personne, et que je n'ai pas voté Le Pen en 2007. Je n'ai pas aimé la façon de mettre en avant Marine et ses idées progressistes sur plus d'un point, pour mieux nous faire voter Jean-Marie, c'est-à-dire extrême droite classique. »

La haine de l'islam
Parmi les rédacteurs, certains se disent de droite. C'est le cas de Maxime Lépante, spécialiste planétaire de la prétendue islamisation de la Goutte d'or. Il a rédigé plus de 70 articles et tourné une dizaine de vidéos sur le sujet.
Son pseudo est une référence à la bataille de Lépante en 1571, une défaite ottomane contre les chrétiens. Vanter la chrétienneté quand on est laïc ? « Oh, c'est une provocation, un clin d'œil humoristique », répond-il.
Face au « spectacle » des prières du vendredi rue Myrha, il contacte Riposte laïque et propose ses services. Après plus d'un an d'enquête à charge sur le quartier, Riposte laïque décide de surfer sur la médiatisation des apéro géants :
« On s'est dit “comment faire pour attirer l'attention sur ce problème ? ” Personne ne voulait bouger ou prendre en main ce problème. L'idée de l'apéro nous est venue naturellement. »
Soucieux de préserver son identité secrète, Maxime Lépante révèle uniquement qu'il n'est pas journaliste mais qu'il « travaille chez lui » en libéral. Pas FN, et se défendant bien sûr d'être raciste. Pour lui, le Bloc identitaire n'est pas un mouvement extrême, pas plus qu'il n'est raciste :
« C'est plutôt la gauche du Front national. Ce sont les seuls qui nous entendent lorsqu'on alarme sur ce qui se passe à la Goutte-d'Or. »

« Le saucisson, les musulmans intégristes veulent l'interdire »
Alors même qu'il a adopté pleinement la phraséologie propre aux extrêmes (« Français de souche », « invasion islamiste », « occupants », « guerre civile ») Maxime Lépant refuse de s'y voir assimilé :
« Je dis “français de souche” parce qu'on comprend mieux ce que je veux dire. Je ne suis pas contre les musulmans. A Riposte laïque, il y a un musulman pratiquant qui boit du vin et mange du saucisson.
- C'est une obsession, le saucisson !
- C'est un produit de nos terroirs que les musulmans intégristes veulent interdire.
- Pour vous, un musulman qui ne boit pas de vin et ne mange pas de saucisson, c'est un musulman intégriste ?
- Oui. Ou ultratraditionnaliste si vous préférez. C'est un musulman intégriste qui ne commet pas d'attentat. »
Les gens de Riposte laïque, en assimilant l'islam au nazisme ou au fascisme, se drapent dans une posture de résistants face à un « danger » que personne ne veut regarder en face. Ils se rallient donc à l'extrême droite parce qu'elle est la seule qui a « compris » les enjeux de leur lutte.

Des figures du féminisme se sont associées à Riposte laïque
La haine ou la peur de l'islam est la grande cause commune de ces mouvements. On retrouve ainsi les militantes du Cercle d'étude de réformes féministes (Cerf) aux côtés de Riposte laïque, du Bloc identitaire, etc.
Anne Sugier et Anne Zelensky, figures du féminisme dans les années 70, se sont expliquées dans une tribune publiée en octobre 2009 :
« Croyez-vous vraiment que des féministes reconnues, compagnes de route de Simone de Beauvoir, et solidaires des combats de la gauche depuis des décennies, auraient accepté de collaborer à une revue correspondant à ces accusations [de racisme, ndlr] ?
Se poser des questions pertinentes sur l'immigration ne signifie pas qu'on la rejette en bloc et qu'on demeure insensible à la souffrance des exilés.
Rejoindre Geert Wilders, le député néerlandais, classé à l'extrême droite par la presse bien-pensante, (bien qu'il défende homosexuels et juifs), sur sa critique du Coran, ne veut pas dire qu'on partage ses positions politiques. »

Le modèle Geert Wilders
La référence à Geert Wilders n'est pas anodine. S'il est une organisation politique à laquelle ressemble de plus en plus cette curieuse alliance de mouvements de gauche ultra laïcs et d'extrême droite, c'est au Parti pour la liberté du député néerlandais.
Le leader de l'extrême droite au Pays-Bas est considéré comme un modèle par Riposte laïque :
"Et si Geert Wilders était à l'Europe ce que Churchill fut aux Anglais ? Et si la dignité de cet homme -qui transparaît dans la sobriété de son court métrage [“Fitna, pamphlet contre l'islam, ndlr"] auquel s'opposent cependant la furie des uns et la veulerie des autres- était en train de nous montrer que les Européens ne sont plus maîtres chez eux, autrement dit qu'ils ne sont plus chez eux ? "
Comme Riposte laïque et ses nouveaux alliés d'extrême droite, Geert Wilders s'attaque à l'islam au nom de la liberté, de l'égalité et de la tolérance.

"Emprunter au discours progressiste pour attaquer les musulmans"
Dans un débat intéressant sur ces nouvelles droites, Jean-Yves Camus (blogueur sur Rue89) et Jérôme Janin, politologues spécialistes de l'extrême droite, soulignent ces emprunts au discours progressiste :
"Le populisme de droite abandonne le racisme hiérarchisant pour privilégier un différentialisme culturel absolu qui suppose la non-comparabilité des cultures et la dénonciation de la mixité culturelle.
On ne dit plus qu'il existe des peuples ou des races supérieures, mais on affirme que les cultures ne sont pas comparables.
Il s'attaque aux musulmans en se présentant en grand défenseur des homosexuels et de l'égalité entre l'homme et la femme. Il emprunte donc au discours progressiste et laïque des éléments pour attaquer l'islam et les musulmans."
Toutefois, Jean-Yves Camus rappelle :
"Cette illusion du nombre ne doit pas masquer qu'ils restent minoritaires en France."

Le vrai visage de Riposte Laïque (2)

17 juin 2010

Défense de la laïcité - Vidéo (clic ici / lien) : Marc Blondel à Auragne


Le 04 octobre 2009, le maire du village d'Auragne (31), sans délibération du conseil municipal, autorisait un culte religieux catholique sur la place publique alors que l'église est le lieu spécifique pour cet exercice. De plus la mairie a préparé et installé le matériel afin que cette messe se déroule ce qui est contraire à la loi de 1905 concernant la séparation des églises et de l'Etat.
Durant la conférence de presse de Marc BLONDEL, Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, vous entendrez quatre coups de fusil.
Il est vrai qu'il y a beaucoup de pigeons dans ce petit village et nous pourrions leur poser la question :
Que pensez vous de la loi de 1905 concernant la séparation des églises et de l'Etat ?
Pour le maire du village, Monsieur René PACHER, la question ne s'est pas posée.
Il a tout simplement dit "Amen" au curé.

Le vrai visage de Riposte Laïque (1)

Ou quand MARIANNE découvre l'islamophobie de Riposte laïque


Sur son site internet, l'hebdomadaire Marianne s'étonne de la "dérive" islamophobe et raciste de Riposte Laïque lors de l'affaire de l'apéro géant de la Goutte d'Or, interdit. On lira ci-dessous l'interview de Pierre Cassen qui confirme l'analyse que faisait la Libre Pensée 31 dans un article de notre ami Michel Eliard en 2009 : Riposte Laïque est plus que réac. On lira cet article à la suite de l'interview.

MARIANNE 2 :
Pourquoi et comment des militants de la laïcité, à l'image de l'équipe de Riposte Laïque, en sont arrivés à s'allier avec un mouvement d'extrême droite comme le Bloc identitaire pour organiser un très provocateur apéro saucisson-pinard à la Goutte d'or? Réponses de Pierre Cassen, rédacteur en chef de Riposte Laïque.
Pierre Cassen, rédacteur en chef de Riposte Laïque, site internet militant considéré par ses détracteurs comme ultralaïc (ou laïcard, c'est selon, mais l'expression laïcard est de Charles Maurras...), est l'un des organisateurs de l'apéro géant saucisson-pinard qui devait avoir lieu vendredi 18 juin dans le quartier de la Goutte d'or (18e arrondissement parisien) et a finalement été interdit par la préfecture.
A Marianne2, nous connaissons bien Pierre Cassen. Aussi avons-nous été surpris de le voir présenté par plusieurs médias comme «responsable d'une association d'extrême droite». Et nous avons été également chagrinés de voir Riposte Laïque organiser cet apéro plus que discutable au côté du Bloc Identitaire, un mouvement d'extrême droite à mille lieues des valeurs auxquelles nous savons Pierre Cassen attaché.
La laïcité est un combat qui fait partie de l'ADN de Marianne et nous savons d'ailleurs qu'une bonne partie des 30 000 abonnés de Riposte Laïque sont aussi des lecteurs de notre hebdomadaire. C'est justement pour cette raison que nous nous interrogeons sur ce qui ressemble bien à une dérive de Riposte Laïque : comment des militants de gauche peuvent-ils, à cause même des abandons de la gauche, en venir à fraterniser avec des militants qui se situent à la droite du Front national ? Quelle exaspération peut mener à de telles trajectoires qui satisferont, n'en doutons pas, les paranoïas habituelles sur le thème des rouges-bruns ?
Pourquoi et comment Riposte Laïque s'est-il ainsi fourvoyé? Réponses avec le principal intéressé.

Marianne2 : Qui a eu l’idée de cet apéro géant?
Pierre Cassen : Nous. Depuis sept mois, Riposte Laïque publie chaque semaine des reportages vidéo sur la prière du vendredi rue Myrha. Au début, nos lecteurs n’en croyaient pas leurs yeux. Et peu à peu, ils ont commencé à nous demander, de façon de plus en plus insistante, d’agir. Beaucoup voulaient que nous organisions une manifestation dans le quartier, ce que nous nous sommes refusés à faire. Puis un membre de notre rédaction a lancé l’idée d’un apéro géant à la Goutte d’Or, sur Facebook. Comme ça, sans réel calcul. Il ne proposait pas de saucisson-vin rouge ni même d’organiser ça un vendredi. Juste un apéro géant comme il en fleurit un peu partout. Trois jours plus tard, une certaine Sylvie François, habitante de la Goutte d’or, reprenait l’idée de l’apéro, y ajoutait le saucisson-pinard et créait un groupe sur Facebook, avec bien plus de succès que nous. Nous nous sommes donc naturellement rapprochés d’elle.

Qui est Sylvie François ? Existe-t-elle seulement ? De plus en plus de journalistes mettent en cause son existence…
Je suis plutôt du genre à faire confiance. J’avoue que je ne l’ai jamais rencontrée, mais je l’ai souvent au téléphone. Je ne serais pas surpris qu’elle utilise un pseudo, mais je pense que c’est effectivement une riveraine de la Goutte d’or, sans appartenance politique. C’est cela qui nous a intéressés. On voulait faire quelque chose qui rassemble, derrière quelqu’un qui n’était pas marqué. Et très vite, on a senti qu’il allait se passer quelque chose d’énorme.

Pourquoi avoir accepté d’organiser cela conjointement avec le Bloc identitaire, une organisation d’extrême droite à la réputation sulfureuse qui semble très éloignée des valeurs que vous défendiez jusqu’ici ?
L’islamisation de la France progresse. Et nous sommes consternés par la passivité des acteurs politiques, par la façon dont ils minimisent le phénomène. Dans la gauche, qui est notre camp, les laïcs et les féministes sont aux abonnés absents. Sur la burqa, ils n’ont pas bougé !
Si les socialistes étaient encore au pouvoir, il n’y aurait pas de loi sur le voile à l’école, et toujours pas de débat sur la burqa. C’est un constat désespérant : sur le sujet de la montée de l’islam et ses enjeux, la gauche est en faillite idéologique.
Alors une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on fait ? On reste dans un splendide isolement et on demeure pur ? Ou on commence à agir ?

Donc, vous avez choisi de perdre votre pureté en vous associant au Bloc identitaire ?
On est obligés de regarder quelles sont les forces qui sont prêtes à faire quelque chose pour alerter les citoyens sur les enjeux de la montée de l’islam. Il n’y a pas grand monde qui soit prêt à le faire, ni à gauche, ni à droite.
Le bloc identitaire a mené quelques actions qui nous ont interpellés, par exemple sur l’histoire des Quick Halal [invasion d’un Quick halal par 70 personnes affublées de masques de cochons, ndlr] ou de la mosquée de Bordeaux [diffusion d’un bruyant appel à la prière dans les rues du quartier bastide à 6 heures du matin, ndlr]. On ne se reconnaît certes pas dans leur régionalisme et leur conception ethnique. Mais on a senti chez eux une volonté de se défaire de leur côté sulfureux et de se rapprocher d’une droite populiste à l’image de l’UDC suisse [parti ultraconservateur à l’origine de la votation suisse sur l’interdiction des minarets, ndlr].

C’est vous qui êtes allés les chercher ?
Non. En fait, ils se sont inscrits, comme nous et comme bien d’autres associations, au groupe de Sylvie François sur Facebook. C’est vrai que nous nous sommes alors posé la question de nous retirer. Mais nous ne voulions pas être absents de cette initiative. Et puis, le symbole du 18 juin garantissait le républicanisme de l’événement.
Bien sûr, nous nous attendions à être attaqués là dessus. Mais cela ne nous fait pas peur, dans la mesure où nos positions restent inchangées.

En vous associant avec le bloc identitaire, n’avez-vous pas l’impression d’avoir marqué un but contre votre camp, d’avoir donné raison à tous ceux qui considèrent que la critique de l’islam est forcément raciste et d’extrême droite ?
Alors il faut abandonner ça à l’extrême droite seule ? C’est ça, la question : est-ce qu’on abandonne la défense de la laïcité, et le parler vrai sur la réalité du péril islamiste, à l’extrême droite ? Nous avons répondu non.
Par ailleurs, je ne considère pas que le bloc identitaire soit raciste. C’est un mouvement de droite populiste. Mais pas raciste. Et notre appel à l’apéro géant, contrairement à ce qui nous a été reproché, ne comporte rien de raciste.

Reconnaissez qu’appeler à manger du saucisson rue Myrha le jour de la prière, c’est de la provoc’ !
Le saucisson n’est pas une substance illégale, que je sache. Il faut arrêter avec cette culpabilité par rapport au porc. Je suis effaré de voir que nombre de municipalités décident de supprimer purement et simplement le porc des menus des cantines scolaires ! La charcuterie, le porc, font partie de nos traditions gastronomiques. Les défendre, c’est de la provoc’ ? Non. Pour moi, la provoc’ c’est la prière dans la rue.
De plus, nous n’avons pas organisé l’apéro devant la mosquée, ni même à l’heure de la prière, mais plusieurs heures après. Nous voulions un rassemblement festif, pacifique. Pas un affrontement.

Vous avez choisi le 18 juin pour cet apéro parce que, dites-vous, c'est un acte de « Résistance ». Vous vous considérez comme résistants ? Face à quoi ?
Le fascisme en 1940, on sait ce que c’est. Aujourd’hui, il existe un autre fascisme. Un fascisme politico-religieux. Les islamistes ont adopté la stratégie des petits pas : petit à petit, ils confisquent l’espace public pour la prière, ils imposent le voile, puis la burqa, puis la viande halal. Puis toute critique de la religion musulmane est assimilée à du racisme. Dans un pays où le droit au blasphème existe !

Assimiler cela au fascisme, c’est faire un amalgame aussi désastreux que celui que vous reprochez à vos détracteurs !
On ne dit pas que l’islam et le fascisme sont la même chose. Mais on note qu’ils ont en commun une volonté de mettre à bas la république telle que nous la concevons. Les islamistes sont entrés dans un affrontement avec la république, ils sont dans une logique de conquête.

Vous faites difficilement le distingo entre islam et islamisme, islamistes et musulmans. Les fidèles qui prient rue Myrha le vendredi ne sont pourtant pas de dangereux extrémistes religieux !
Ce sont en tout cas de bons petits soldats de l’islamisme. En priant dans la rue au mépris de la loi, ils envoient un très mauvais message.

Allez-vous faire quelque chose malgré l’interdiction de l’apéro ?
On fera probablement quelque chose de symbolique. Mais dans un autre quartier. Nous ne sommes ni des provocateurs, ni des irresponsables. Et de toute façon, nous avons déjà remporté la victoire médiatique. En 48 heures, nous avons eu plus d’écho qu’en plusieurs années de travail !

Quelle victoire médiatique ? Vous n’avez convaincu que ceux qui l’étaient déjà, et renforcé les autres dans leur certitude que votre combat relève plus du racisme que de la laïcité.
Mais ceux-là sont irrécupérables. Et nous sommes inaudibles pour eux. Je ne crois plus à un sursaut laïque de la gauche. Je sais bien qu’ils nous accusent de véhiculer une idéologie nauséabonde, mais cela ne date pas de l’apéro géant. Depuis des lustres, dès qu’on critique l’islam, on se fait tailler. Pour moi, désormais, c’est l’opinion contre les organisations. Il n’y a plus de temps à perdre avec les structures laïques traditionnelles, les partis, gauche en tête. C’est malheureux, mais dans tout le paysage politique il n’y a qu’une personne qui reprenne le discours sur la laïcité à son compte. Vous savez qui c’est ?

Marine Le Pen ?
Oui. Et si la gauche était moins conne, c’est ce discours là qu’elle aurait sur la laïcité.

LIBRE PENSEE 31 (2009) :
Billet d’humeur

A quoi sert RIPOSTE LAÏQUE ?
Vous êtes peut-être comme moi destinataire sur votre messagerie du journal Riposte laïque. Je n’ai rien demandé, mais chaque semaine le paquet arrive.
J’avais réussi, non sans mal, à me débarrasser de Respublica et voilà un de ses rejetons.
Habituellement il rejoint aussitôt les spam dans ma poubelle. Mais, récemment, mu par je ne sais quel instinct de curiosité, je consulte le sommaire d’un numéro de mars. Pas de surprise : la quasi-totalité des articles étaient consacrés à diverses illustrations de l’obsession islamophobe de ces redoutables « laïques » qui, la nuit, ne doivent rêver que de minarets qu’ils voient se dresser partout. Mais quel ne fut pas mon étonnement en tombant sur ce titre : Elie Domota s’étonne d’être inculpé de racisme…
Tiens donc ! Riposte laïque s’intéresse à la grève générale de Guadeloupe et va prendre la défense de ce descendant d’esclave qui a fait plier les exploiteurs du peuple guadeloupéen.
Quel aveuglement ! L’auteur, une certaine Gabrielle Desarbres, écrit au contraire :
« Voici plusieurs numéros de RIPOSTE LAÏQUE que nous nous interrogeons sur les dérives raciales des déclarations du leader du LKP qui ne semblaient pas émouvoir grand monde et même la HALDE pourtant si prompte à dénicher toute déclaration discriminatoire n’avait rien trouver (sic) à redire. Mais vendredi dernier, le Procureur de la République a enfin jugé bon de réagir et de lancer une enquête judiciaire pour incitation à la haine raciale contre Elie Domota après qu’il ait menacé les békés, ceux-ci devant appliquer les accords ou quitter la Guadeloupe… »
Vous avez bien lu ? On avait entendu qu’un « complot de nègres, c’est un combat de chiens » et on connaissait les provocations de Willy Angel, président du Medef Guadeloupe contre Elie Domota et le LKP. Voilà que la bande à Cassen dénonce aussi le complot comme le montre la suite fielleuse de l’article. Dénonçant l’accord, des revendications sociales qui seraient en réalité raciales, Gabrielle Desarbres poursuit :
« Quand (re-sic !) au fait de dénoncer que la fin de l’esclavage n’ait pas été suivie d’une répartition des terres, c’est incontestable, ni le socialisme, ni le communisme n’ont été instaurés en Guadeloupe, ni en 1848 ni en 1945 au moment de la départementalisation. Ni la France métropolitaine d’ailleurs où les richesses ne sont pas réparties de façon totalement égalitaire ( Les salariés qui sont en ce moment jetés à la rue comme des kleenex remercieront sans doute Mme Desarbres de leur apprendre que les richesses sont réparties de manière égalitaire ; pas totalement mais ça ne saurait tarder. NDLR.).
Maintenant, la question doit être posée : Elie Domota et le LKP, ainsi que tous ceux qui le soutiennent veulent-ils instaurer à la Guadeloupe le socialisme, à la mode de 1917 ? avec redistribution des terres, partage des richesses, soviets… ? »
Non mais ! Vous vous rendez compte, ces descendants de noirs d’Afrique qui menacent d’expropriation de gros propriétaires békés !
Au secours la justice, au secours la police ! Foutez-moi tous ces nègres dans un cul de basse-fosse, car ils menacent le soleil de ces braves colons qui ont quand même la charité de leur donner du travail.
Arrêtons.
C’est proprement écoeurant. Mais quand on voit que cette folliculaire dénonce pêle-mêle Lénine, Trotski, Léon Blum, Besancenot et que, par ailleurs, un autre article attaque comme hypocrite la campagne lancée par le courant « lambertiste » pour le retour de tous les réfugiés palestiniens et condamne toute critique de l’État d’Israël, on comprend dans quel camp se situent ces gens-là : celui de la réaction.

Michel Eliard