25 janvier 2009

Il y a 70 ans, "la Retirada"...

FÉVRIER 1939 / FÉVRIER 2009
70 ans d’EXIL RÉPUBLICAIN ESPAGNOL


FÉVRIER 1939 : LA RETIRADA
A la tombée de la nuit du 26 janvier 1939, l’avant-garde des troupes franquistes atteint les faubourgs de Barcelone.
Du 31 janvier au 9 février, date de la fermeture de la frontière entre la France et l’Espagne, quelque 450 000 réfugiés espagnols (restes de l’armée républicaine, civils, femmes, enfants, vieillards ) franchissent les frontières des Pyrénées Orientales.
Devant l’impréparation des autorités françaises et face aux rigueurs de cet hiver-là, des campements de fortune s’installent à La Tour de Carol, Prats de Mollo, Le Perthus. Ces premiers jours, des centaines de réfugiés mourront de froid, de faim, de fatigue ou de maladie.
Dès la frontière franchie, les policiers français séparent les familles : femmes et enfants d’un côté, hommes de l’autre qui seront entassés sur les plages du Roussillon – Argelès, Le Barcarès, Saint-Cyprien – dans ce qu’on appellera plus tard « les camps du mépris ».
Là, ces soldats républicains, ces révolutionnaires aguerris, ces simples civils chercheront à rester en vie, sans eau, sans abri, en creusant des trous dans le sable pour se protéger du vent glacial. Beaucoup mourront. Parqués derrière des fils barbelés, surveillés par des soldats sénégalais de l’armée française, ils tenteront de survivre.
Considérés comme « indésirables », ils seront à partir de mars 1939 déportés vers des camps de baraquements sommaires à Agde, Septfonds, Gurs ou Bram et, pour ceux considérés comme les plus dangereux, enfermés dans la forteresse de Collioure ou le sinistre camp de Vernet d’Ariège où seront notamment parqués les anarcho-syndicalistes de la milice Durruti – ceux-là même qui dès les derniers jours de juillet 36 partirent de Barcelone pour libérer l’Aragon.
De leur côté, femmes et enfants seront dispersés sur le territoire français par petits groupes, séparés de leur mari, père ou frères .
Ce n’est que progressivement, les mois suivants, que les plus chanceux retrouveront leur famille. Pour d’autres débuteront des mois d’errance pour trouver trace de leurs proches. D’autres encore – morts dans les maquis ou dans les camps de Mauthausen ou de Buchenwald – ne reverront jamais les leurs.
Entre février 1939 et la Libération de 1945, beaucoup de ces combattants espagnols intégrèrent les maquis, d’autres moins nombreux s’engagèrent dans l’armée de De Gaulle. Des milliers disparurent dans les camps d’extermination d’Allemagne et de Pologne.
Retourner en Espagne, chasser Franco et rétablir la République était leur objectif, leur obsession. La victoire des alliés sur les pays de l’Axe représentait pour eux l’espoir de la fin du franquisme. Leur engagement était à la mesure de cette immense espérance.
Espoir déçu, alors que les « démocraties » passaient dès le début des années 50 des accords avec l’Espagne (ONU 1953), reconnaissant de fait le régime franquiste.
Le peuple espagnol fut le grand sacrifié des accords du « partage du monde » de Yalta et Postdam. La déception qui s’ensuivit fut immense.

LA LUCHA OBRERA
La guerre finie, la vie démocratique des exilés espagnols redoubla cependant. Syndicats et partis politiques se reconstituèrent.
Du 1er au 12 mai 1945 se tint à Paris le premier congrès en exil de la puissante Centrale Syndicale anarcho-syndicaliste CNT – dont les militants avaient été le moteur de la révolution espagnole – réunissant 1 000 délégués représentant 50 000 adhérents.
En terre étrangère, l’activité politique et syndicale, mais aussi culturelle trouva un prolongement quasi naturel.

TOULOUSE, LA CAPITALE
Sans nul doute, Toulouse, qui vit affluer entre 1941 et 1947 plus de 20 000 réfugiés espagnols (soit plus de 10% de sa population) devint de fait la capitale des réfugiés républicain hors d’Espagne. Les baraquements du Cours Dillon constitueront dès 1946 un haut lieu de l’exil espagnol.
Encore aujourd’hui, 70 ans plus tard, cette ville est profondément imprégnée de l’intense activité de ces réfugiés chassés de leur terre qui ont reconstitué au-delà des Pyrénées tous les attributs de la vie démocratique des années enthousiasmantes de la II° République Espagnole.
L’exemple du village de Cordes dans le Tarn est à cet égard intéressant. En 1945, la population est constituée pour moitié de réfugiés espagnols. Des sections locales de l’UGT, de la CNT, de la FAI, du PSOE, des jeunesses libertaires, etc. se constituent, drainant à travers l’activité militante de ses membres une couche de militants français qui participeront à leur tour, dans ce coin du Tarn à dominante paysanne, aux multiples activités de soutien au combat antifranquiste.
Certains historiens ont voulu voir, dans cette massive immigration républicaine espagnole, une horde sauvage informe, miséreuse et sans âme, ballottée par le désespoir, déferlant sur une France civilisée.
Cette image est fausse.
Malgré les drames humains, comprendre que ce qui a dominé ces années de lutte et d’espoir est d’abord et avant tout la force et l’organisation de mouvement ouvrier espagnol, c’est aussi saisir toute la profondeur de la révolution espagnole de 1936.
C’est pourquoi il importe, pour les libres penseurs que nous sommes, de rendre hommage à ces réfugiés politiques espagnols qui pour beaucoup ont rejoint les combats qui sont les nôtres.

Suno NAVARRO

24 janvier 2009

L'évêque et l'Holocauste

Mgr Richard Williamson, l'un des quatre évêques intégristes dont l'excommunication pourrait être prochainement levée par le pape Benoît XVI, a nié l'existence des chambres à gaz dans un entretien diffusé par la télévision suédoise. "Je pense que 200 000 à 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz", a-t-il déclaré au cours de l'émission Uppdrag gransning, une émission de la SVT, la télévision publique suédoise.
"Pas un seul juif n'a été tué dans les chambres à gaz. Il y a certainement eu une grande exploitation (de ces faits). L'Allemagne a payé des milliards et des milliards de deutschmarks et à présent d'euros parce que les Allemands souffrent d'un complexe de culpabilité pour avoir gazé six millions de juifs, mais je ne crois pas que six millions de juifs aient été gazés", a-t-il insisté, au cours de cet entretien diffusé en différé mercredi 22 janvier.
L'évêque a fait ces commentaires avoir été questionné par le journaliste sur des propos négationnistes similaires, tenus par lui-même au Canada où il a déclaré : "Pas un seul Juif n'a été tué dans les chambres à gaz. Ce sont des mensonges".
A la fin de l'entretien, Mgr Williamson s'inquiète toutefois : "Attention, c'est contre la loi allemande, si quelqu'un se trouvait ici, on me jetterait en prison avant que je ne quitte le pays, j'espère que ce n'est pas votre intention".
Agé de 68 ans, il avait été ordonné évêque par Mgr Lefebvre en 1988, provoquant son excommunication et celle des autres évêques "schismatiques".
De nationalité britannique, il appartient à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), organisation catholique intégriste dont Benoît XVI a levé l'excommunication.
Un décret de la Congrégation pour les évêques daté du 21 janvier et publié le samedi 24 janvier par le Vatican a en effet levé l'excommunication des quatre évêques "lefebvristes" Bernard Fellay, supérieur général de la FSSPX, Richard Williamson, Bernard Tissier de Mallerais et Alfonso de Galaretta.
Pour le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, ce "pas très important vers la reconstitution de la pleine communion de l'Eglise" concrétise "l'engagement personnel" de Benoît XVI pour mettre fin à vingt ans de schisme.

11 janvier 2009

Crime de guerre

Arrêt de la guerre contre Gaza !
" J'ai voulu montrer ici le point de vue des Indiens, pour une fois. Soyons justes. Nous les avons mal traités. C'est une véritable tache dans notre histoire. Nous les avons roulés, volés, tués, assassinés, massacrés, et, si parfois, ils tuaient un homme blanc, on leur expédiait l'armée." (John Ford à propos de son film Les Cheyennes)

La Commission Administrative Nationale de la Fédération nationale de la Libre Pensée, réunie à Paris les 10 et 11 janvier 2009, se déclare horrifiée par les scènes de guerre qui se déroulent actuellement sur la bande de Gaza.
Elle rappelle l’engagement permanent de la Libre Pensée contre les guerres et les massacres. Fidèle à l’internationalisme et aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, elle proclame que la guerre n’est jamais une solution pour arbitrer les conflits collectifs humains.
La Libre Pensée appelle à la cessation immédiate du conflit. Elle exige la fin des bombardements. Quand des militaires tuent des civils, c’est un crime de guerre.