16 septembre 2006

24-26 août, Congrès de Lamoura (Jura) : nos premières initiatives

C'est à Lamoura, près de Saint-Claude dans le Jura, que s'est tenu le Congrès national de la Libre Pensée. La Fédération de la Haute-Garonne y était représentée par son Président, Michel Eliard (photo) et le délégué élu lors de l'AG des adhérents, Pierre Gueguen.
Les travaux, tant en séance plénière qu'en commissions, ont été studieux et fructueux. Si vous ne les avez pas encore en mains, vous pouvez vous procurer les différentes résolutions en consultant le site de la Fédération nationale.
En ce qui concerne notre Fédération, l'Assemblée Générale de compte-rendu où seront également élues les nouvelles instances aura lieu le jeudi 21 septembre à 20h00 à la salle du Pont des Demoiselles (1 place Mendès France) à Toulouse.
Vous pouvez déjà noter sur vos tablettes que le jeudi 26 octobre à 20h00, salle Duranti-Osète, 6 rue du Lieut.-Col. Pélissier à Toulouse, nous organisons une conférence dans le cadre du 70ème anniversaire de la Révolution espagnole avec François GODICHEAU, Historien et Maître de conférence, autour de son dernier ouvrage à paraître chez Gallimard, GUERRE D'ESPAGNE. François Godicheau est également l'auteur de LA GUERRE D'ESPAGNE, REPUBLIQUE ET REVOLUTION EN CATALOGNE 1936-1939 paru chez O. Jacob.
En octobre se tiendra une première réunion de la commission qui traitera la question à l'étude adoptée lors du congrès de Lamoura : "Mettre au clair et décrypter les circuits financiers, officiels et occultes, les organismes, les hommes qui drainent l'argent permettant colloques, rencontres, publications des livres et brochures sur le dialogue science-religion ainsi que les combats menés contre la science et le rationalisme".
Enfin les inventaires mobilisent toujours nos énergies : dans la semaine du 20 au 26 novembre, nous tiendrons une réunion de bilan et de préparation aux Etats Généraux du 9 décembre.
Libres penseurs, à vos agendas !

Retour au bercail

Les curés nostalgiques de Louis Capet et de Philippe Pétain rentrent au bercail avec la bénédiction de Joseph Ratzinger.
Le responsable des prêtres intégristes ralliés au Vatican a affirmé mercredi 13 septembre que le nouvel institut du Bon Pasteur octroyé par le Saint-Siège souhaitait ouvrir des paroisses "partout en France et ailleurs".
"Il va falloir cohabiter avec nous. Ce ne sera pas un facteur de division, au contraire", a déclaré à la presse l'abbé Philippe Laguérie, supérieur général de l'institut et chef de file des cinq disciples historiques de l'évêque schismatique Marcel Lefebvre ralliés à Rome.
L'institut vise des églises désaffectées ou abandonnées en centre-ville. La convention qui devrait être signée pour l'église Saint-Eloi à Bordeaux, qu'il occupe depuis 2001 dans le diocèse du cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, et où l'institut aura son siège, "sera le prototype de ce que nous voulons faire partout en France et ailleurs".
Selon l'abbé, Mgr Ricard comme le cardinal Dario Castrillon Hoyos chargé par le pape du dialogue avec les "lefebvristes" souhaitent effectuer les premières ordinations.
"Nous sommes le premier jalon posé par le pape pour revenir à l'unité liturgique", a-t-il estimé, affirmant que le Vatican s'apprête à publier un document qui "va rétablir dans tous ses droits la messe traditionnelle".
A ses côtés, l'abbé Guillaume de Tanouarn a souligné "l'atmosphère totalement différente" au Vatican de Benoît XVI : "nous ne sommes plus des chrétiens de deuxième zone".
Sortez vos mouchoirs.

Le Croisé de Ratisbonne

Une bourde ? Un malentendu ? C’est impossible ! Le discours de Joseph Ratzinger dit Benoît XVI à Ratisbonne était mûrement réfléchi. Chaque mot était pesé.
Le voyage dans son pays natal a été rythmé par l’évocation publique de trois grands thèmes : l’héritage chrétien de l’Europe, la lutte contre le laïcisme et les différences entre le christianisme et l’islam. En somme, une trinité sur un seul thème : la prédominance du christianisme et de l’Eglise catholique en particulier.
Joseph Ratzinger a tenu une conférence mardi 12 septembre à l’université de Ratisbonne où il a enseigné la théologie. Le thème de la conférence était « Foi, raison et université », tout un programme. Dans son discours, il a évoqué les rapports entre la raison et la foi, soulignant que le christianisme s’est nourri de la rencontre intime entre la foi biblique et la philosophie grecque, et qu’ainsi il a forgé l’Europe.
Il a souligné que cet accord n’existait pas dans l'Islam, où « Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n'est liée à aucune de nos catégories, pas même celle de la raison », pas plus qu’il n’existe « dans le positivisme occidental, qui heurte les peuples religieux au point de rendre impossible le nécessaire dialogue des cultures ».
Il a alors cité un échange entre l’empereur byzantin Manuel II Paléologue (1391-1425) et un savant perse : « Montre-moi, dit l’Empereur, ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses méchantes et inhumaines, comme son ordre de diffuser par les moyens de l’épée la foi qu’il professait ».
Jeudi 14 septembre, justifiant ces propos après le tollé qu’ils avaient soulevé, le père Lacunza, recteur de l’Institut pontifical d’Etudes arabes et islamiques, déclarait : « le Pape n’a pas jugé l’Islam. (…) Il faut avoir le courage d’affronter la réalité, il y a actuellement dans le monde musulman un problème de la violence au nom de la religion (…) Le Pape a posé des questions comme d’autres peuvent nous interroger sur le christianisme ».
Au cours de ce voyage au pays natal, le pape a dénoncé plusieurs fois les « pathologies et les maladies mortelles de la religion et de la raison » à savoir le fanatisme et la violence pour la religion, la négation de la sphère religieuse des individus pour la raison.
Rien de neuf sous le soleil papal : les priorités du Vatican sous Joseph Ratzinger sont les mêmes que sous Karol Wojtyla : mettre en avant et institutionnaliser les racines chrétiennes de l’Europe, conforter la place de l’Eglise catholique dans le monde.
Le discours de Ratisbonne ne relevait donc en rien de l’improvisation.
Aussi les « regrets sincères » de Ratzinger s’apparentent-ils plus à une manifestation désormais classique de « repentance », c’est-à-dire à des larmes de crocodile.
Ne perdant pas le Nord, il en a d’ailleurs profité pour « mettre en garde la culture occidentale sécularisée face à la fervente religiosité des croyants musulmans pour éviter le mépris de Dieu et le cynisme qui considère que se moquer du sacré est un droit à la liberté ». Une façon de rappeler « l’affaire des caricatures de Mahomet » et l’exigence de remettre à l’ordre du jour le délit de blasphème.
Au fait, le maire de Paris a-t-il prévu de « baptiser » une place du pseudonyme de Joseph Ratzinger ?