21 mars 2009

La capote, pas la calotte !


Une p'tite chanson bien sentie et pas calotine pour une hostie !

Benoît XVI en Afrique : des visites ruineuses

Un reportage sur France 24 : le pape sur l'usage du préservatif ; des Camerounais se plaignent du coût et des conséquences des visites papales.

19 mars 2009

Le préservatif à l'index

Tout pape normalement constitué (mais comment cela serait-il possible, tonnerre de brest ?) aurait profité de ce voyage en Afrique pour faire oublier les scandales qui se succèdent depuis le début de l’année : réhabilitation des évêques intégristes, dont l’évêque révisionniste Williamson avec ses propos négationnistes sur la Shoah, excommunication de la mère d’une fillette brésilienne de 9 ans qui a avorté après avoir été violée et de toute l'équipe médicale, campagne contre le droit de mourir dans la dignité en Italie avec l’affaire de la jeune Eluana...
Le pape était dans la sainte carlingue d’Air Vatican qui le transportait vers le Cameroun, mardi dernier, quelque peu somnolent, quand soudain il redressa la tête, ouvrit les yeux et prononça deux petites phrases qui ont immédiatement fait le tour de la planète : «On ne peut pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs» fut la première.
Puis, levant un index sentencieux, il ajouta pour éclairer les lanternes qui clignotaient sous les mitres tout autour de lui : «Au contraire, leur utilisation aggrave le problème
Pour mémoire, près de 30 millions de personnes en Afrique subsaharienne sont atteintes du sida. Et 2,5 millions personnes en sont mortes en 2008.
Devant le tollé international que ces deux phrases ont soulevé, le Vatican a rappelé par la voix du père Lombardi qu’on ne voyait pas pourquoi, il y aurait suite à « ce voyage un changement de position de l’Eglise catholique envers le problème du sida.» Histoire d'enfoncer un peu plus le clou.
Pour ceux qui en doutait, Lombardi explique que Benoît XVI, comme précédemment Jean Paul II, n’a fait que rappeler la position officielle de l’Eglise catholique : sois chaste, c’est-à-dire fidèle à l'autre dans le mariage, et si tu es célibataire, abstiens-toi. Tout cela ne concernant, cela va de soi, que les hétéro-sexuels, tout « déviant » étant bon pour les flammes de l’enfer.
En tout cas, il y en a une qui a volé aussitôt au secours de Ratzinger alias Benoît XVI, c’est bien sûr l’inénarrable Christine Boutin : « Ce n’est pas drôle, a-t-elle réagi sur RTL, de mettre le préservatif quand on fait l'amour». La ministre du Logement a ainsi expliqué qu'en matière de préservatif, «chacun fait comme il peut et comme il veut», et qu’il ne fallait pas «attendre du pape qu'il dise qu'il faut mettre le préservatif».
Inénarrable, on vous dit.

14 mars 2009

Turquie : Darwin censuré

Comme il se doit pour le 200° anniversaire de la naissance de Darwin et à l’instar de nombreuses publications scientifiques, la revue mensuelle du Conseil de recherche scientifique et technique de Turquie (Tübitak) devait consacrer la couverture de son numéro de mars à Charles Darwin, accompagné d'un dossier de quinze pages sur sa théorie de l'évolution des espèces.
A la place, c'est un sujet sur le dérèglement climatique qui est paru. L'article a été censuré et la rédactrice en chef de la revue licenciée illico presto.
Les condamnations de la communauté scientifique se multiplient en Turquie, où des groupes de pressions islamistes mènent depuis quelques années une offensive anti-Darwin.
Pour Izge Günel, le président de l'association des conseils d'université, "Un tel acte de censure, l'année où l'on célèbre le 200e anniversaire de la naissance de Darwin, est une attaque contre la science".
"C'est un scandale, ajoute Ender Helvacioglu, du magazine Sciences et Futur. Tant qu'on y est, Adnan Oktar pourrait aussi être nommé rédacteur en chef du magazine"...
Adnan Oktar, leader d'un mouvement créationniste turc obscurantiste, a le bras long et le portefeuille inépuisable. Il est l’auteur d'un luxueux Atlas de la création, envoyé en 2007 à des milliers d'exemplaires en Europe. Il paie des pages de publicité dans les journaux et mène régulièrement des procès pour faire interdire des publications. De nombreux sites Internet critiquant ses positions créationnistes ont été censurés par les tribunaux turcs.
C'est la première fois que la censure vise une institution publique comme le Tübitak et sa revue Sciences et Techniques (Bilim ve Teknik), créée en 1967. Selon le journal Milliyet, c'est le vice-président du Tübitak, Ömer Cebeci, qui aurait ordonné le retrait du dossier consacré à Darwin.
Le signe, pour l'opposition et les milieux laïques, d'une reprise en main par le gouvernement islamo-conservateur, accusé de complaisance envers les idées créationnistes.
Mercredi 11 mars, étudiants et professeurs ont manifesté devant l'université d'Istanbul pour dénoncer cette censure.
Le Tübitak, le plus prestigieux conseil scientifique turc, fonctionnait de manière indépendante jusqu'en août 2008. Depuis, une loi a été votée par le parti au pouvoir pour rattacher cet organisme au gouvernement. C'est le ministre d'Etat Mehmet Aydin, un ancien professeur de théologie également chargé des affaires religieuses, qui supervise le conseil scientifique.
"Le conseil est maintenant placé sous contrôle politique. Quand on politise la science, on a ce résultat", déplore son ancien président, Namik Kemal Pak, renvoyé en 2003.
Le ministre Mehmet Aydin a qualifié d'"erreur" le retrait de l'article. Avant d'ajouter que "le conseil devait refléter les idées de ceux qui servent la science, peu importe si celles-ci sont fausses" (sic !).

12 mars 2009

A propos des Antilles

Un communiqué de la Fédération nationale

La Fédération Nationale de la Libre Pensée rappelle que l’esclavage a été aboli, pour la première fois au monde, par la Révolution française en 1794 avec Robespierre.
La Fédération Nationale de la Libre Pensée rappelle avec grande fierté que l’esclavage a été aboli définitivement en 1848 avec le libre-penseur Victor Schœlcher.
La Fédération Nationale de la Libre Pensée exprime son soutien absolu à ceux qui combattent les suites et les conséquences de l’esclavagisme, notamment, dans le cadre économique, par la grève générale aux Antilles.
La Fédération Nationale de la Libre Pensée exprime sa totale solidarité avec l’ensemble des travailleurs et leurs organisations et rappelle que la liberté syndicale est un droit constitutionnel reconnu par la République Française.
Paris, le 12 mars 2009

11 mars 2009

10 mars : l'hommage à Calas et Voltaire

Allocution de Pierre GUEGUEN, président de la Fédération de la Libre Pensée de Haute-Garonne
Le 10 mars 1762, à Toulouse, Jean Calas, commerçant de religion protestante, est exécuté sur la roue ici-même après avoir été torturé : membres étirés par des palans («question ordinaire»), puis absorption for­cée de dix cruches d'eau («ques­tion extraordinaire»). Jusqu’à la fin et sous les coups qui broient ses jambes et ses bras, il clamera son innocence.
Il est ac­cusé d'avoir assassiné son fils, Marc Antoine Calas, dans leur maison de la rue des Filatiers, pour l'em­pêcher de se convertir au catholi­cisme.
Aucune preuve tangible n'existe, mais la calomnie a enflé, nourrie de l'intolé­rance religieuse particulièrement forte à Toulouse où l’Eglise catholique s’est implantée solidement, militairement pourrait-on dire, depuis sa victoire sur le catharisme. Toulouse où les enseignants sont frits comme des harengs écrivait Rabelais dans son Pantagruel, où la saint Barthélemy fut particulièrement sanglante et où en 1619 on brûla place du Salin le jeune philosophe italien Vanini pour athéisme.
Nul besoin des services de l’Inquisition catholique, d’un nouveau Bernard Gui : les capitouls ont parfaitement assimilé les fonctions de l’Inquisiteur général.
On a dit et écrit que la persécu­tion religieuse avait pris ici la forme d'une monstrueuse er­reur judiciaire. Disons plutôt que la persécution religieuse a pris dans cette affaire Calas comme pour tant d’autres la forme d’un crime légal, le pouvoir judiciaire n’étant que le bras armé de la religion d’Etat. L’erreur, même monstrueuse, reste somme toute humaine et donc, si elle n’est pas réparable, elle est du moins excusable.
Or, qu’y a-t-il d’humain dans la torture et l’assassinat de Jean Calas ? Qu’y a-t-il d’humain dans l’opération politico-religieuse qui fut menée contre la famille et leurs proches par l’instrumentalisation d’un drame familial ?
Rien. C’est un acte barbare, produit de l’obscurantisme et du fanatisme religieux. C’est un acte barbare survenu - encore une fois, comme tant d’autres ! - dans un Etat bicéphale, un Etat cléricalo-monarchique qui met ses corps constitués au service de l’Eglise, catholique en l’occurrence.
Voltaire est interpellé. Il inter­roge longuement un des jeunes fils de Calas, Donat, et s'informe de l'affaire dans ses moindres détails. Il acquiert alors l'« intime conviction» de l'in­nocence de Jean Calas, et décide de combattre publiquement pour sa réha­bilitation, tout en donnant à cet engagement une dimension plus générale : justement contre le fanatisme et contre l’obscurantisme religieux.
C’est le « J’accuse » du XVIII° siècle, c’est le Traité sur la Tolérance, ce sont les Lumières et la Raison dans leur pleine expression et c’est tout Voltaire.
Dans une lettre au marchand marseillais Dominique Audibert, en juillet 1762, il écrit : « La fureur de la faction et la singularité de la des­tinée ont concouru à faire assas­siner juridiquement sur la roue le plus innocent et le plus mal­heureux des hommes, à disperser sa famille, à la réduire à la mendicité».
Voltaire en­treprend de nombreuses dé­marches jusqu’à solliciter Louis XV.
Il obtiendra gain de cause trois ans après l’exécution, presque jour pour jour :
le 9 mars 1765, Jean Calas est réhabilité.
Sans être trop long, je voudrais vous citer maintenant deux courts passages extraits du Traité sur la Tolérance.
Pour une raison simple : à eux seuls, ils disent le combat de Voltaire et son actualité.

1 - « Vous avez droit aux productions de la terre que vous avez cultivée par vos mains. Vous avez donné et reçu une promesse, elle doit être tenue.
Le droit humain ne peut être fondé en aucun cas que sur ce droit de nature; et le grand principe, le principe universel de l'un et de l'autre, est, dans toute la terre: "Ne fais pas ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît." Or on ne voit pas comment, suivant ce principe, un homme pourrait dire à un autre: "Crois ce que je crois, et ce que tu ne peux croire, ou tu périras." C'est ce qu'on dit en Portugal, en Espagne, à Goa. On se contente à prés
ent, dans quelques autres pays, de dire: "Crois, ou je t'abhorre; crois, ou je te ferai tout le mal que je pourrai; monstre, tu n'as pas ma religion, tu n'as donc point de religion : il faut que tu sois en horreur à tes voisins, à ta ville, à ta province."
S'il était de droit humain de se conduire ainsi, il faudrait donc que le Japonais détestât le Chinois, qui aurait en exécration le Siamois ; celui-ci poursuivrait les Gangarides, qui tomberaient sur les habitants de l'Indus ; un Mogol arracherait le cœur au premier Malabare qu'il trouverait ; le Malabare pourrait égorger le Persan, qui pourrait massacrer le Turc: et tous ensemble se jetteraient sur les chrétiens, qui se sont si longtemps dévorés les uns les autres.
Le droit de l'intolérance est donc absurde et barbare : c'est le droit des tigres, et il est bien horrible, car les tigres ne déchirent que pour manger, et nous nous sommes exterminés pour des paragraphes. »

2 -
« Chez les anciens Romains, depuis Romulus jusqu'aux temps où les chrétiens disputèrent avec les prêtres de l'empire, vous ne voyez pas un seul homme persécuté pour ses sentiments. Cicéron douta de tout, Lucrèce nia tout; et on ne leur en fit pas le plus léger reproche. La licence même alla si loin que Pline le Naturaliste commence son livre par nier un Dieu, et par dire qu'il en est un, c'est le soleil. Cicéron dit, en parlant des enfers: "Non est anus tam excors quae credat, il n'y a pas même de vieille imbécile pour les croire." Juvénal dit: "Nec pueri credunt (satire II, vers 152); les enfants n'en croient rien." On chantait sur le théâtre de Rome :
Post mortem nihil est, ipsaque mors nihil. (SENEQUE, Troade; chœur à la fin du second acte.)
Rien n'est après la mort, la mort même n'est rien.
Abhorrons ces maximes, et, tout au plus, pardonnons-les à un peuple que les évangiles n'éclairaient pas : elles sont fausses, elles sont impies ; mais concluons que les Romains étaient très tolérants, puisqu'elles n'excitèrent jamais le moindre murmure.
Le grand principe du sénat et du peuple romain était: "Deorum offensae diis curae ; c'est aux dieux seuls à se soucier des offenses faites aux dieux." »
C’est en quelque sorte une version antique du fameux « Je veux l’Etat chez lui et l’Eglise chez elle ! » de Victor Hugo.
Pour terminer cet hommage, nous pouvons en ce début du XXI° siècle, 247 ans après l’Affaire Calas et la parution du Traité sur la Tolérance, poursuivre ainsi le propos de Voltaire : aujourd’hui comme hier, certains croient en un seul dieu qui n’est pas le même ; certains croient qu’il en existe plusieurs ; certains, de plus en plus nombreux, sont athées, d’autres agnos­tiques.
Au-delà de leurs convictions philosophiques d’ordre privé, tous doivent vivre ensemble.
Pour les rédacteurs de la première Déclaration des Droits de l'Homme de 1789, cette harmonie nécessite l’assurance donnée à chacun et de la liberté de conscience, qui exclut toute contrainte religieuse ou idéologique, et de l'égalité des droits, incompatible avec la valorisation privilégiée d'une croyance.
C’est donc à la puissance publique de promouvoir le bien commun. La République doit donc être neutre sur le plan confessionnel et favoriser le développement chez tout citoyen, par l'instruction publique obligatoire et gratuite, de l’autonomie de jugement. Pour que tous apprennent à mesurer leurs convictions et à vivre sans fanatisme ni intolérance.
C’est cela la laïcité.
La laïcité n'est donc pas une option spirituelle particulière : elle constitue une condition fondamentale de la vie publique et de la démocratie. C’est ce qui lui donne une valeur universelle.
Vive la laïcité !
Ni dieu, ni maître ! Ecrasons l’Infâme (comme disait Voltaire)
et vive la sociale !

08 mars 2009

8 mars à TLT : licenciements de 2 femmes enceintes et d'une mère isolée

ON NOUS COMMUNIQUE :
"À la veille de la journée de la femme, TLT et ses actionnaires choisissent de licencier 2 femmes enceintes et une mère isolée.
Suite à la 2ème réunion de négociation du plan social d'entreprise (PSE) de Télé Toulouse (la chaîne locale toulousaine), il a été annoncé aux salariés aujourd’hui que sur les 36 CDI que compte l’entreprise, 7 journalistes, 2 techniciens, 2 comptables et 1 standardiste pourraient recevoir leur lettre de licenciement le 16 Mars prochain.
Dans les effectifs, on compte 2 femmes enceintes et une mère isolée.
Les pigistes et les intermittents (plus de 25) qui n’ont pas été intégré à ce PSE en subiront tout de même les conséquences en voyant leur volume de travail largement amputé.
Pour le moment le sort de la régie commerciale n’est pas clairement défini même si le poste de « directrice générale adjointe en charge du commercial » est d’ores et déjà supprimé.
Le CE a donné un avis défavorable à ce plan social, soulignant le peu d’effort fait par les actionnaires notamment en matière de formation (aucune formation proposée) et de reclassement (4 évoqués non confirmés).
L ‘ensemble des salariés de TLT est ce soir atterré par le sort qu’on leur réserve.
La plus ancienne chaîne locale de France est consternée. "

07 mars 2009

Le Vatican et l'émancipation des femmes

Enfant violée ayant avorté au Brésil : le Vatican justifie l'excommunication
ROME - Le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, a justifié l'excommunication de la mère d'une Brésilienne de 9 ans ayant avorté après avoir été violée, car les jumeaux qu'elle portait "avaient le droit de vivre", dans un entretien samedi à La Stampa.
L'archevêque de Recife (nord-est du Brésil) a excommunié jeudi la mère de l'enfant, qui a avorté de jumeaux alors qu'elle était enceinte de quinze semaines, à la suite d'un viol par son beau-père. L'excommunication a été étendue à toute l'équipe médicale qui a pratiqué l'opération.
"C'est un triste cas, mais le vrai problème est que les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes, qui avaient le droit de vivre et qui ne pouvaient pas être supprimées", a déclaré Mgr Re, qui est également président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine.
"Il faut toujours protéger la vie, l'attaque contre l'Eglise brésilienne est injustifiée", a-t-il estimé.
"L'excommunication pour ceux qui ont provoqué l'avortement est juste", car cette opération constitue "toujours la suppression d'une vie innocente", a commenté le préfet de la Congrégation pour les évêques, notamment compétent pour élire des évêques.
Vendredi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait vivement critiqué l'excommunication de l'archevêque de Recife, "déplorant profondément en tant que chrétien et catholique qu'un évêque de l'Eglise catholique ait un comportement aussi conservateur".
La grossesse de la fillette comportait de hauts risques et mettait la vie de l'enfant en danger. L'interruption volontaire de grossesse est toujours interdite au Brésil, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère.
AFP / 07 mars 2009

8 mars : le Vatican fait l'éloge de la machine à laver

Plus que la pilule, la machine à laver a représenté une véritable émancipation pour la femme du XXe siècle, écrit l'Osservatore romano.
A l'occasion du 8 mars, le quotidien du Vatican rend un vibrant hommage au lave-linge :
"Le débat est encore ouvert sur ce qui a le plus participé à l'émancipation des femmes occidentales", a écrit l'Osservatore romano.
Remontant aux origines de la machine à laver - l'invention en 1767 par le théologien allemand Jacob Christian Schaffern d'un premier modèle rudimentaire - le journal évoque "la sublime mystique de pouvoir changer les draps deux fois par semaine au lieu d'une".
d'après ats / 07 mars 2009
Le 8 mars : une initiative de Clara Zetkin
Rappelons que c'est Clara Zetkin, militante social-démocrate allemande, qui proposera en 1907 que l’Internationale convoque chaque année avant son propre congrès une «conférence internationale des femmes socialistes» pour combattre la double oppression des femmes : celle du travail à l’usine et celle du fardeau des tâches domestiques.
Cette journée aura lieu le 8 mars, à partir de 1912, avec l’organisation de meetings et de manifestations partout en Europe.
Le 8 mars 1917, les ouvrières de Petrograd décident d’appeler à la grève contre leurs conditions de travail et de vie épouvantables.
Ce 8 mars, 100 000 femmes et hommes manifestent : c'est le premier acte de la révolution de février 1917.

06 mars 2009

Calas et Voltaire

Mardi 10 mars, 18h00 :
hommage à Calas et Voltaire
square Jean Calas
place saint-Georges à Toulouse
Le 9 mars 1762, le protestant Jean Calas est condamné à mort pour avoir assassiné son fils. Il meurt le lendemain, à l'âge de 64 ans, après avoir été torturé sur la place Saint-Georges, à Toulouse. Considérant que le jugement comporte des incohérences, Voltaire se charge d'une enquête posthume et prend à partie l'opinion publique.

Les faits
Le 13 octobre 1761, Jean Calas, marchand lingier protestant, retrouve l'un de ses enfants, Marc-Antoine, mort étranglé dans la maison familiale, rue des Filatiers à Toulouse. Le capitoul (officier municipal) David de Beaudrigue est chargé de l'enquête. Il interroge Jean Calas, son fils Pierre ainsi que Gaubert de Lavaisse, invité le soir du drame. Ces derniers donnent des indications vagues sur les circonstances dans lesquelles le corps a été découvert : ils soutiennent d'abord la thèse d'un meurtre commis par un inconnu avant d'avouer avoir retrouvé le jeune homme pendu. Ils auraient maquillé le suicide en meurtre afin d'épargner au défunt les obsèques infâmantes prévues en cas de crime contre soi-même. Mais les Calas sont protestants et la rumeur attribue le meurtre à Jean Calas et à sa fureur contre un fils qui désirait se convertir au catholicisme. David de Beaudrigue exige un complément d'enquête et le fait passer à la question. Condamné à mort le 9 mars 1762 par le Parlement de Toulouse (huit voix sur treize), Jean Calas meurt le lendemain, roué vif, étranglé puis brûlé sur la place Saint-Georges. Jusqu'au bout, il clamera son innocence. Dix jours plus tard les co-accusés sont jugés : Pierre Calas est banni (il part s'installer à Genève, capitale calviniste), sa mère Anne-Rose Calas, Jeanne Viguière (la servante) et Lavaisse sont acquittés.

L'enquête de Voltaire
Informé de l'affaire par Dominique Audibert, marchand marseillais, Voltaire croit d'abord le jugement fondé et conclut au fanatisme des huguenots. Mais bientôt plusieurs incohérences frappent le philosophe, qui décide de mener sa propre enquête. Les faits mêmes sont troublants : comment un homme âgé de plus de 60 ans a pu venir seul à bout d'un homme de trente ans son cadet ? Il a nécessairement été aidé dans son crime. Mais alors, pourquoi n'avoir condamné que Jean Calas et avoir acquitté les autres ? N'est-ce pas une façon pour les Capitouls de Toulouse d'avouer à demi-mots leur erreur ? Par ailleurs, la réaction de Jean Calas a frappé plus d'un observateur : jusqu'au bout, et même lors de son supplice terrible, l'homme n'a cessé de clamer son innocence. Voltaire décide de rencontrer les deux fils Calas, Pierre et Donat, afin d'éclaircir plusieurs points de l'affaire. En juin, il est définitivement convaincu de l'innocence du père Calas et se lance dans un entreprise de réhabilitation posthume. Ne mettant jamais en doute la bonne foi des juges, Voltaire se contente d'incriminer le Capitoul David de Beaudrigues, qui, selon lui, s'est montré d'emblée hostile à la famille Calas et a négligé une enquête de fond.
Une médiatisation avant l'heure
Philosophe des Lumières, Voltaire se montre également novateur dans sa manière de défendre Jean Calas. Il fait preuve d'un sens aigu de la publicité et, sans se déplacer de chez lui, parvient à mobiliser l'opinion publique autour de l'affaire. Il forme avant tout un comité d'enquête composé d'avocats, de banquiers, de pasteurs protestants et de négociants. Ces derniers accumulent preuves et renseignements pour étayer la défense de Jean Calas et gèrent les dons envoyés depuis tous les pays protestants d'Europe pour soutenir la famille Calas accusée à tort. Par ailleurs, Voltaire utilise sa plume incisive en publiant de manière anonyme plusieurs textes, par lesquels il dénonce le procès de Jean Calas. Des textes argumentés qui prennent souvent la forme de contes philosophiques, genre littéraire qu'affectionne tout particulièrement l'auteur de "Zadig" et de "Candide". Enfin, le philosophe inonde de missives les personnalités les plus influentes du royaume, sensibilisant à sa cause Madame de Pompadour mais aussi le ministre Choiseul. Il ne s'arrête pas là, allant jusqu'à encourager la publication d'une estampe représentant les adieux pathétiques de Calas à sa famille et à envoyer Anne-Rose Calas à Paris, où sa dignité provoque des mouvements de compassion qu'il sait exploiter.

Epilogue
En mars 1763, la veuve Calas se rend à la Cour, où elle supplie Louis XV d'intervenir auprès du Parlement pour réviser le verdict. Elle fait forte impression sur l'assistance et quelques jours plus tard, le Conseil d'Etat ordonne au Parlement de Toulouse de communiquer sa procédure, ce qui ne se fera que fin juillet 1763. En novembre, Voltaire, publie le "Traité sur la Tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas", ouvrage qui, malgré son interdiction, connaît un grand succès. A l'été 1764, le procès est rouvert. En mars 1765, le verdict tombe : le capitoul David de Beaudrigue est destitué et Jean Calas réhabilité à l'unanimité. Une victoire de la raison sur le fanatisme selon Voltaire ("C'est pourtant la philosophie toute seule qui a remporté cette victoire. Quand pourra-t-elle écraser toutes les têtes de l'hydre du fanatisme ?"). Cette affaire illustre les contradictions du Siècle des Lumières, durant lequel les esprits sont encore partagés entre les préjugés, héritiers des guerres de religion, la découverte de la raison et de la tolérance, et la nécessité de rendre justice.
(d'après un article du site L'Internaute)