12 novembre 2010

11 novembre : pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, rassemblement avec la Ligue des Droits de l'Homme

 (cliquez sur le titre pour visionner FR3 Sud - reportage à 8 mn)  Ce monde inquiet et en crise sent toujours la poudre. Après l’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide, on a prétendu que le monde était en paix. Mais après la guerre froide, c’est une autre forme de guerre qui existe, sur tous les continents.
Il y a 365 conflits recensés dans le monde, dont l’immense majorité ne sont plus des guerres entre États, mais des guerres civiles. Il y a toujours un endroit du globe où l'on tue et assassine des hommes, des femmes, des enfants, où l’on détruit physiquement « l’autre ».
On tue moins de soldats, mais c’est toujours la population qui est saignée. Il y a, aujourd’hui, plus de 300 000 enfants soldats à travers le monde. Le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter dans des proportions alarmantes. En 1960, il y en avait 1,4 million. En 1993 : 19 millions. Et aujourd’hui, en 2010, il y en a 43 millions, selon les sources officielles de l’ONU.
Le monde en guerre profite à beaucoup de gens et de gouvernements. Les dépenses militaires se montent aujourd’hui à 1 464 milliards de dollars. C’est une augmentation de + 45% par rapport à 1998. Loin de se pacifier, ce monde est mis à feu et à sang toujours davantage pour le plus grand profit des capitalistes et des marchands d’armes.
Ce sont toujours les USA qui veulent, directement ou indirectement, dominer le monde et régenter les pays sous leur houlette et sous la botte de leur armée. Il y a aujourd’hui 761 bases militaires américaines à travers le monde, presque autant qu’au plus grand moment de tension pendant la guerre froide et l’opposition des deux blocs.
Comment se taire sur ce qui se passe en Orient. On tue toujours plus de civils en Irak et en Afghanistan. Et chacun sent que la paix ne sera jamais au bout. Les États-Unis en viennent même à discuter et à reconnaître les talibans qui étaient le prétexte de l’invasion en Afghanistan !
Les génocides d'hier ne justifieront jamais les massacres d'aujourd'hui. Le viol des droits des peuples conduit toujours à l'oppression de l'Humanité. Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre. Comment ne pas comprendre la révolte du peuple palestinien, quand ses droits sont piétinés depuis 1947 ? Son droit le plus élémentaire : vivre sur sa terre, lui a été retiré par les Grands de ce monde.
Quand les puissances impérialistes décident du sort des peuples, c'est toujours l'oppression qui en ressort.
Comment ne pas être révoltés quand des médias aux ordres mettent sur le même plan la violence des bourreaux et celle des victimes ? Tout cela béni par des religions hypocrites qui sont ravies qu'on leur demande d'être les entremetteuses de cette farce sinistre et sanglante.
Et c'est à qui, à l'Élysée et à Matignon, fera le plus de courbettes au goupillon, à la kippa et au croissant. Sous les lambris dorés des gouvernants, on ne parle plus de laïcité, d’égalité, de séparation des Eglises et de l'Etat, mais de " respect des communautés".
Et l'on entend ce discours d'un autre âge : pour éviter les guerres tribales, reconnaissons les tribus, donnons-leur des droits particuliers ! Finie la notion de citoyens, finie la laïcité de l'État. L'État est au service des communautés religieuses. De fait, c'est le concordat qui revient.
A l'heure où l'on voudrait faire une Europe des régions, des clochers et des minarets, où l'on ne parle de cultures qu'au pluriel pour mieux enfermer dans un terroir sclérosant et passéiste, alors que la culture, c'est toujours l'ouverture vers l'autre; on voudrait, comme hier dans les Balkans, qu'à la main tendue d’autrefois, au-delà des frontières, des langues et des croyances, se dresse à nouveau le poing vengeur et assassin.
Ce monde-là, nous le refusons. Libres penseurs, pacifistes internationalistes, nous ne cesserons de lutter pour la paix, pour la concorde universelle. Et le meilleur moyen d'avoir la paix, c'est d'œuvrer à un monde débarrassé des exploiteurs, des agioteurs et des religions. Pour éviter la guerre, débarrassons-nous des fauteurs de guerre. De tous ceux qui se complaisent et qui justifient leur existence par la haine des autres.
C’est pourquoi, nous œuvrons à la proclamation, en août 2011à Oslo en Norvège, de l’Association Internationale de la Libre Pensée, pour que, contre l’internationale totalitaire, cléricale, capitaliste et militariste, se dresse une nouvelle internationale de la liberté de conscience et de l’émancipation humaine, au côté de l’Internationale Humaniste et laïque, l’IHEU, dont le congrès suivra sur le thème : l’Humanisme et la Paix.
Depuis de nombreuses années, la Libre Pensée combat et agit pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale. Il y a eu 2 500 condamnations de soldats pris au hasard et 650 d’entre eux furent fusillés et on ne compte pas les exécutions sommaires qui n’ont jamais été recensées.
Nous exigeons, avec l’Association républicaine des Anciens Combattants, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union Pacifiste de France et le Mouvement de la Paix : la réhabilitation collective pleine et entière des Fusillés pour l’exemple.
C’est une œuvre de justice pour les victimes, leurs familles et leurs descendants.
Ce que nous voulons honorer, établir et faire reconnaître, c’est que ces hommes avaient le droit d’avoir peur, voire de se révolter contre la barbarie de la guerre et refuser de se faire massacrer pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs.
Notre combat vise à faire reconnaître le droit à la désobéissance quand sa vie, ou celle des autres en dépend. C’est aussi cela le respect absolu de la liberté de conscience.
Dans ce combat, nous avons contraint, par notre action, le Président de la République à reconnaître, à plusieurs reprises, la justesse de notre cause : les Fusillés pour l’exemple n’étaient pas coupables, dit-il. Mais il se refuse toujours à prononcer leur réhabilitation.
C’est pourquoi, le Congrès national de la Libre Pensée de Bordeaux, en août 2010, a adopté une lettre ouverte aux parlementaires pour qu’ils fassent une proposition de loi pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple. Nous vous appelons à la contresigner massivement. Nous voulons gagner sur une cause, pour gagner pour tous les cas des Fusillés.
Cette campagne rencontre un écho grandissant. D’ores et déjà, six Conseils généraux ont réclamé publiquement la réhabilitation collective. Au Sénat, un Groupe parlementaire a déposé, le 19 décembre 2008, une proposition de réhabilitation
Si nous considérons que cela va dans le bon sens, cela ne correspond pas totalement à la demande de la Libre Pensée. Nous ne réclamons pas le pardon des Fusillés, ni celui de l’État. Nous réclamons justice. Le pardon n’est pas la justice, c’est l’aumône de la justice. Nous ne sommes plus sous la Royauté, mais en République.
La justice, c’est la réhabilitation collective, pleine et entière des soldats tombés sous les balles d’autres soldats, commandés par des brutes galonnées.
D’autre part, nous ne réclamons pas que les Fusillés pour l’exemple soient déclarés « Morts pour la France » et que leurs noms soient inscrits sur les Monuments aux Morts. Ce droit, cette revendication, appartiennent aux seules familles des victimes, si elles le souhaitent.
Car pour la Libre Pensée, ils ne sont pas morts pour la France, mais morts par la France. C'est-à-dire par les puissants du jour, financiers, industriels, galonnés, mitrés, politiciens aux ordres, qui parlaient au nom de la France comme d'autres, de l'autre côté de la frontière, mais pareils à eux, parlaient au nom de l'Allemagne.
Pacifistes internationalistes, les libres penseurs mèneront cette action de justice jusqu’au bout.
Alors, oui maudite soit la guerre, toutes les guerres ! Et maudits soient ceux qui les provoquent, voire les organisent ! Parce que le monde que nous voulons, c'est l'Homme libre dans la société libre :
A bas la guerre ! Ni dieu, ni maître !
À bas la Calotte ! Et vive la Sociale !