02 février 2008

vendredi 8 février à 18h00
place du Salin

HOMMAGE

aux penseurs
précurseurs des Lumières
victimes de l’obscurantisme
qui ont étudié ou enseigné à Toulouse

Giulio Cesare VANINI
(1585 – 1619)
philosophe italien,
brûlé vif pour athéisme à Toulouse
le 9 février 1619

Etienne DOLET,
brûlé à Paris (1509 - 1546)

Michel SERVET,
brûlé à Genève (1511 – 1553)

Giordano BRUNO,
brûlé à Rome (1548 – 1600)

ILS PREFIGURAIENT LA LIBRE PENSEE ET LA RAISON


18h00 : rassemblement Place du Salin,
inauguration de la stèle dédiée à la mémoire du philosophe italien et de tous les intellectuels précurseurs des Lumières, torturés et persécutés pour avoir développé et défendu des idées pionnières de la libre pensée et de la raison.
Avec Marc BLONDEL, président de la Fédération nationale de la Libre Pensée,
Jean-Luc MOUDENC , maire de Toulouse,
Didier FOUCAULT, professeur agrégé, docteur en Histoire et maître de conférences à l’Université de Toulouse-Le Mirail,
Pierre GUEGUEN, président de la Fédération de la Libre Pensée 31


20h30 : conférence de Didier FOUCAULT,
sous la présidence de Marc BLONDEL
Grande salle polyvalente de la Maison des Associations
Ancienne caserne Niel, 81 rue Saint-Roch, 31400 Toulouse – M° Saint-Agne

« l’histoire du libertinage au XVII° siècle
et ses apports à la libre pensée » (entrée libre)
Le samedi 9 février 1619, à Toulouse, un jeune homme italien du nom de Pompeo Usciglio est attaché sur des claies puis traîné par trois chevaux de sa prison jusqu’au lieu de son supplice, place du Salin, avec un arrêt expiatoire sur le parvis de la cathédrale Saint-Étienne où on le fait mettre à genoux, un cierge à la main, pour « demander pardon à Dieu, au Roy et à la Justice ».
Il doit mourir parce qu’il est convaincu par ses juges de crime de « lèse-majesté divine » : « athéisme, blasphèmes, impiétés et autres crimes ». On l’a revêtu d’une simple chemise et on l’a affublé d’une pancarte sur laquelle ont été peints en grands caractères ces quelques mots : « Athéiste et Blasphémateur du Nom de Dieu ». On lui a passé autour du cou la « hard », la corde qui permettait au bourreau d’étrangler le condamné.
L’un des juges décrit le jeune Italien : « … un homme d’assez bonne façon, un peu maigre, le poil châtain, le nez long et courbé. Les yeux brillants et aucunement hagards, grand de taille ».
Le cortège arrivé place du Salin, on l’assoit et on l’enchaîne à un poteau devant une foule d’un millier de personnes. Il se refuse à tirer la langue « par laquelle il avait proféré des paroles exécrables » et que le bourreau doit trancher ; on le fait de force et le hurlement qui retentit alors hantera longtemps la mémoire toulousaine : « On n’a jamais entendu un cri plus effroyable ; vous l’auriez pris pour le mugissement d’un bœuf » .
Il est enfin étranglé et brûlé. Ses cendres sont dispersées au vent.
Cet homme s’appelle en réalité Giulio CesareVanini, jeune philosophe italien, réfugié clandestinement à Toulouse pour échapper aux foudres de la Sorbonne.
Né dans le Royaume de Naples en 1585, formé à Naples et à l'Université de Padoue, Vanini évolua au fil de ses travaux philosophiques et scientifiques vers l'athéisme.
Fuyant l'Italie et les autorités catholiques, reniant tour à tour le catholicisme et le protestantisme (il était moine), Vanini se rend à Londres, Venise, Lyon, Gênes et Paris, ville dans laquelle il connut une période de liberté intellectuelle. Mais condamné par la Sorbonne pour l’un de ses écrits, il décida de se réfugier à Toulouse, qui était pourtant connue pour son intolérance. Il y fut pris dans un véritable piège.

Les ouvrages que Vanini a laissés développent une conception matérialiste niant la création du monde, présentant une théorie originale du dynamisme des processus naturels et dénonçant la religion comme une imposture politique. Ces thèses très audacieuses ont fait de lui au XVII° siècle « le prince des libertins ».

Didier FOUCAULT, qui lui a consacré une importante thèse, exposera l’histoire du libertinage au XVII° siècle et ses apports à la libre pensée, vendredi 8 février à 20h30 dans la Grande salle de la Maison des Associations (81, rue Saint-Roch – M° Saint-Agne).

Rappelons que cette conférence sera précédée à 18h00, place du Salin, par l’inauguration de la plaque en mémoire de Vanini et des penseurs précurseurs des Lumières, qui ont étudié ou enseigné à Toulouse et qui ont été victimes de l’intolérance religieuse : Giordano Bruno, Etienne Dolet, Michel Servet.
M. Jean-Luc MOUDENC, maire de Toulouse, et M. Marc BLONDEL, président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, y prendront la parole.