28 octobre 2007

Ce feu souterrain qui circule dans les veines de la planète...


dimanche 11 novembre
à 10h00,
20, rue des Puits Clos
à Toulouse, où il demeura,
la Fédération
de Haute-Garonne
de la Libre Pensée
rendra un
Hommage
à Jean Jaurès
En juillet 1905, Jean Jaurès doit prononcer un important discours pour la paix dans un meeting des socialistes allemands à Berlin. Le déplacement est interdit par le chancelier de l’Empire M. de Bülow. L’Humanité publie le 9 juillet 1905 sur deux pleines pages l’intégralité du discours prévu. Celui-ci débute par l’évocation de la crise marocaine qui vient de manquer de précipiter la France et l’Allemagne dans un nouveau conflit armé.
« Cette alerte redoutable, survenue subitement en pleine tranquillité, en pleine sécurité, rappelle aux peuples et aux prolétaires combien la paix est fragile et précaire dans la société d’aujourd’hui avec les gouvernements d’aujourd’hui. Elle rappelle à toute la classe ouvrière d’Europe, à toute la classe ouvrière du monde son devoir d’union internationale, de vigilance internationale. Il ne faut pas que le prolétariat international soit un mot magnifique et vain. Il ne faut pas qu’il soit une force intermittente et superficielle, se manifestant à intervalles par ses congrès internationaux ou par les circulaires du Bureau socialiste international. Il faut qu’il soit une force constante, toujours avertie, toujours éveillée, toujours en état de contrôler les événements à leur naissance, de surveiller dans leur germe les premiers conflits qui, en se développant, pourraient produire la guerre.
Et il n’y a dans ces paroles, croyez-le bien, aucune fanfaronnade socialiste.
Nous ne sommes pas réunis pour échanger des illusions. Nous savons très bien, les uns et les autres, qu’il y a dans le monde capitaliste des forces formidables de conflit, d’anarchie violente, d’antagonismes exaspérés que le prolétariat universel, au degré insuffisant d’organisation et de puissance politique où il est parvenu, ne peut se flatter encore de maîtriser avec certitude. La concurrence économique de peuple à peuple et d’individu à individu, l’appétit du gain, le besoin d’ouvrir à tout prix, même à coups de canon, des débouchés nouveaux pour dégager la production capitaliste, encombrée et comme étouffée sous son propre désordre, tout cela entretient l’humanité d’aujourd’hui à l’état de guerre permanente et latente ; ce qu’on appelle la guerre n’est que l’explosion de ce feu souterrain qui circule dans toutes les veines de la planète et qui est la fièvre chronique et profonde de toute vie. Il faut bien chercher des clientèles lointaines, des clientèles exotiques et serviles, puisque tout le système, en retirant aux ouvriers une large part du produit de leur travail, restreint la libre consommation nationale. Oui, nous savons cela, et nous savons aussi que la force ouvrière n’est pas encore assez organisée, assez consciente, assez efficace, pour refouler et neutraliser ces forces mauvaises. Ou bien le prolétariat, séduit par une fausse apparence de grandeur nationale, et corrompu par une part dérisoire du butin capitaliste et colonial, ne s’oppose que mollement aux entreprises de la force. Ou bien les classes dirigeantes embrouillent si habilement la querelle née de l’antagonisme économique que les prolétaires n’en démêlent point l’origine. Ou bien, quand leur conscience est mieux avertie, ils ne disposent pas d’une action suffisante sur le mécanisme politique et gouvernemental, et leur opposition est submergée par tous les éléments flottants et inorganisés que le capitalisme met en mouvement aux heures de crise. Ou encore, les travailleurs socialistes de chaque nation, trop séparés encore les uns des autres, s’ignorant les uns les autres, désespèrent de l’utilité d’une action qui, pour être efficace, devrait être internationale ; et n’étant pas sûrs d’être soutenus de l’autre côté des frontières, ils s’abandonnent tristement à la fatalité. Oui, la protestation de la classe ouvrière ne suffit pas encore à dissiper tous les orages. La voix du prolétariat universel, qui commence à s’élever pourtant vibrante et forte au-dessus des nations agitées par une éternelle rumeur d’inquiétude et de guerre, ne peut pas répéter tout ce que dit la cloche de Schiller. Elle peut bien dire : " Vivos voco, mortuos plango ", j’appelle les vivants, et je pleure sur les morts. Elle ne peut pas dire encore : " Fulgura frango ", je brise la foudre. Il nous reste encore une oeuvre immense d’éducation et d’organisation à accomplir. Mais, malgré tout, dès maintenant, il est permis d’espérer, il est permis d’agir. Ni optimisme aveugle ni pessimisme paralysant. Il y a un commencement d’organisation ouvrière et socialiste, il y a un commencement de conscience internationale. Dès maintenant, si nous le voulons bien, nous pouvons réagir contre les fatalités de guerre que contient le régime capitaliste. Marx, quand il parle des premières lois anglaises qui ont réglementé la durée du travail, dit que c’est le premier réflexe conscient de la classe ouvrière contre l’oppression du capital. La guerre est, comme l’exploitation directe du travail ouvrier, une des formes du capitalisme, et le prolétariat peut engager une lutte systématique et efficace contre la guerre, comme il a entrepris une lutte systématique et efficace contre l’exploitation de la force ouvrière. Pas plus qu’il n’y a une loi d’airain du salaire qu’aucune action prolétarienne ne pourrait assouplir, pas plus qu’il n’y a un mètre d’airain de la journée ouvrière qu’aucune action prolétarienne ne pourrait réduire, il n’y a une loi d’airain de la guerre qu’aucune action prolétarienne ne pourrait fléchir. Le monde présent est ambigu et mêlé. Il n’y a en lui aucune fatalité, aucune certitude. Ni le prolétariat n’est assez fort pour qu’il y ait certitude de paix, ni il n’est assez faible pour qu’il y ait fatalité de guerre. Dans cette indécision des choses et cet équilibre instable des forces, l’action humaine peut beaucoup. La formidable part d’inconnu n’est pas redoutable seulement pour nous, socialistes. Elle l’est aussi pour ceux qui déchaîneraient témérairement des guerres dont nul aujourd’hui ne peut prévoir les conséquences politiques et sociales et les contrecoups
Donc, nous pouvons agir dès aujourd’hui, à quelque degré, sur la marche des événements, et comme nul ne peut déterminer d’avance le degré d’efficacité de notre action, nous devons donner tout notre effort comme si elle était en effet assurée du succès. »
Jean Jaurès, " La paix et le socialisme " (extraits), l’Humanité, 9 juillet 1905.

La résurrection du Caudillo

Au moment même où l'Espagne ouvre les charniers de la guerre civile, l'Eglise bénit l'édification d'un monument à la gloire du national-catholicisme cher au Caudillo.
Par sa portée symbolique, le "sanctuaire des martyrs valenciens" apparaît comme une véritable provocation.
« Valence la Méditerranéenne, campée à l'embouchure du Guadalaviar (ou Turia), au cœur de sa merveilleuse huerta... Outre la spectaculaire Cité des arts et des sciences, les touristes pourront prochainement découvrir un nouveau monument dédié aux religieux valenciens assassinés au début de la guerre civile (1936-1939).
C'est au nom de ces martyrs que s'érige un très polémique sanctuaire, dans la ville qui fut le siège du gouvernement républicain, entre novembre 1936 et octobre 1937. Temple 'design' de 3000 m2, confié à deux prestigieux architectes, Ordura et Aloy, l'édifice sera recouvert de carreaux de faïence multicolores et pourra accueillir près de neuf cents fidèles. Il sera visible depuis le fleuve, le front de mer et le futur circuit de Formule 1.
Pour ce qui est du financement et de ses ramifications, on ne peut qu'annoncer pour l'instant une note corsée. Les nombreux opposants à ce projet dénoncent une collusion entre l'ultra-conservateur archevêque de Valence, Agustin Garcia-Gasco, qui semble avoir voulu réaliser un coup d'éclat avant son départ à la retraite, et la mairie - aux mains des conservateurs du Parti populaire - qui a cédé des terrains pourtant hautement convoités par les promoteurs immobiliers.
»

Encore mieux …
Aujourd’hui, dimanche 28 octobre, L'Eglise catholique béatifie en grande pompe au Vatican 498 "martyrs" des "persécutions religieuses" de la guerre civile espagnole ! Cette béatification de masse - la plus importante de toute l'histoire de l'Eglise - survient trois jours avant le vote par le parlement espagnol d'une loi de réhabilitation des victimes du franquisme voulue par le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero.
L'Eglise espagnole a démenti tout rapport entre les deux évènements ! La béatification des "martyrs" dont le procès s'est ouvert en 1987 "n'a rien à voir avec un quelconque agenda politique", a déclaré le secrétaire général de la conférence épiscopale, Mgr Juan Antonio Martinez Camino.
L'initiative "ne naît pas du ressentiment, mais de la réconciliation", a encore assuré la conférence épiscopale.
La quasi-totalité des évêques espagnols et plusieurs dizaines de milliers de fidèles feront le voyage pour participer à la messe de béatification place St-Pierre présidée par le préfet de la congrégation pour la cause des saints, le cardinal José Saraiva Martins.
Le pape Benoît XVI devrait adresser un message aux pèlerins.
Cette cérémonie déroge à la règle pourtant voulue par Benoît XVI selon laquelle les béatifications (permettant le culte local du bienheureux) se proclament dans le pays des intéressés, le Vatican se réservant les canonisations des saints offerts à la dévotion de tous les catholiques.
Le pontificat de Jean Paul II, décédé en avril 2005, a déjà connu onze séries de béatifications de "martyrs" de la guerre civile espagnole, pour un total de 471 victimes.
Celle de dimanche compte deux évêques, 24 prêtres, 462 religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs, la plupart tués en 1936, au début des affrontements qui déchirèrent l'Espagne après le soulèvement des "nationalistes" du général Francisco Franco contre le gouvernement de Front populaire.
Plusieurs milliers de religieux et religieuses espagnols, selon les historiens, ont été tués par les sympathisants républicains avant et pendant la guerre civile (1936-1939) qui fit plus de 500.000 morts dans les deux camps.
Après la défaite des Républicains, 50.000 d'entre eux ont été exécutés par les forces nationalistes et des dizaines de milliers d'autres ont été incarcérés.
A son arrivée au gouvernement, Zapatero, petit-fils d'un capitaine républicain fusillé par les troupes de Franco, avait suscité l'espoir des associations des victimes du franquisme et promis à ses électeurs une grande loi sur le sujet.
Après des mois de tractations délicates, son projet de loi mécontente à la fois les conservateurs du Parti populaire (PP) et les indépendantistes de la gauche catalane.

Concilier l'inconciliable ?
Le 15 octobre, Zapatero a exprimé son "profond respect" pour l'initiative de l'Eglise.
Et il a demandé, au nom de la "maturité" démocratique, le même respect pour sa loi.
Le rapporteur du projet de loi, Jose Torres Mora, assistera à la messe de béatification et le gouvernement sera représenté par le ministre des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos.

En Italie, plusieurs journaux de gauche se sont indignés de cette béatification spectaculaire de victimes du camp franquiste.
Le journal en ligne américain National Catholic Reporter a relevé dans la liste le nom du religieux Gabino Olaso Zabala, qui se serait rendu coupable de tortures alors qu'il était missionnaire aux Philippines.

d'après AFP

27 octobre 2007

Derrière l'hypocrisie du "Grenelle de l'Environnement"...

...l'annonce d'un désastre sanitaire en Martinique et en Guadeloupe
Le 17 septembre dernier, le Professeur Dominique Belpomme, cancérologue réputé à l’hôpital Georges Pompidou à Paris, annonçait "un désastre sanitaire aux Antilles" à la une du Parisien, évoquant une "affaire plus grave que le sang contaminé".
En cause : le chlordécone, un pesticide employé pour le traitement des bananiers dans la lutte contre le charançon, pesticide très utilisé en Martinique et en Guadeloupe jusqu’en 1993 alors qu’il était interdit aux Etats-Unis depuis 1976 et que dès 1979 la communauté scientifique internationale en connaît la toxicité.
Dans les bananeraies antillaises, les nappes phréatiques ont été polluées par l’insecticide, transmettant le poison aux fruits et légumes-racines cultivés et consommés localement.
Le Professeur Belpomme, dans un rapport rédigé pour l’Assemblée Nationale, établit une relation entre la pollution au chlordécone et de nombreux cas de cancer. Dans Le Figaro (17/09/07), tout en précisant que les scientifiques n’ont pas encore la preuve épidémiologique du lien entre ces cancers et le chlordécone, il explique qu’on a en revanche pu démontrer scientifiquement la contamination au chlordécone de toutes les femmes enceintes et de tous les nouveaux-nés en Guadeloupe.

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a quant à elle insisté sur le fait qu’il n’existait "pas de lien scientifique" entre les pesticides et les problèmes de santé des Antillais et appelé à la "plus grande précaution" pour les produits ne provenant pas des circuits commerciaux (production de jardins familiaux ou prélèvements d’eau de source) recommandant "de ne pas les consommer plus de deux fois par semaine". De fait, les pouvoirs publics cherchent à minimiser l'impact du rapport. Une campagne de dénigrement du Pr Belpomme, visant à le faire passer pour un charlatan, est méticuleusement orchestrée et soigneusement relayée. On trouvera ci-après un article paru dans Libération et un Droit de réponse du Pr Belpomme suite à un article publié sur le site cdurable.info.

« Le rapport du Pr Dominique Belpomme était fort attendu. Pas tant son contenu, qui reprend une littérature abondante - publiée depuis trente ans ! - sur la pollution endémique des Antilles par un pesticide (le chlordé­cone), utilisé par les planteurs de bananes. Mais plutôt la forme employée par ce cancérologue de l’hôpital Pompidou, qui s’y connaît en agitation médiatique. Son interview, la veille dans le Parisien, évoquant une «catastrophe sanitaire» , a suffi à semer la panique au sein du gouvernement.
Il s’y était pourtant préparé. En août, après avoir pris connaissance des éléments de son enquête, la trop peu connue Mission interministérielle et interrégionale chlordécone, manifestement plus soucieuse de protéger les décideurs publics que les consommateurs antillais, donnait le ton de la riposte : «Attaquer D. Belpomme sur son manque de rigueur, ses approximations et affirmations sans preuve pouvant aller jusqu’à l’imposture, quand il affirme le contenu purement scientifique de son rapport, pourrait n’être pas de bonne politique, vu la notoriété du personnage et sa capacité de prendre le public à témoin si on le martyrise. La réponse devra donc être indirecte […]. Elle ne doit pas venir de l’Etat mais des chercheurs et instituts attaqués, au risque d’alimenter la thèse qu’ils sont à la botte
Diable… Belpomme, dont l’expertise privée a été commandée par une association, Puma (Pour une Martinique autrement), ne méritait pas tant d’honneur. Pour l’essentiel, il réaffirme ce que tout le monde sait déjà : les eaux et les sols antillais sont pollués pour des siècles et des siècles.
Record. Reste l’essentiel : les produits contaminés (légumes, crustacés…) sont-ils dangereux pour l’homme ? Faute d’études épidémiologiques, nul ne le sait à ce jour. Belpomme lui-même se garde d’établir un lien de causalité entre le chlordécone et le record du monde du cancer de la prostate enregistré en Guadeloupe : «Rien ne le prouve», avant toutefois d’ajouter que «cette flambée de cancer n’est pas le fruit du hasard»…
Là, réside peut-être le scandale. «On nous dit d’attendre le résultat des enquêtes épidémiologiques, ça fait trente ans qu’on les attend, peste Harry Durimel, chef de file des Verts en Guadeloupe, auteur d’une plainte pénale pour empoisonnement. Si c’était en métropole, on aurait recherché depuis longtemps les conséquences sur la santé humaine.»
Comble. Le rapport Belpomme a dopé les politiques. Christian Estrosi, ministre des Dom-Tom, a illico annoncé un énième voyage aux Antilles, avec journalistes embarqués, histoire de démontrer par l’image qu’il prend le problème à bras-le-corps. Comble de l’absurde, il se dit favorable à une commission d’enquête parlementaire sur la pollution aux Antilles, alors qu’il avait promis, dans le sillage du cyclone Dean il y a un mois, un plan d’indemnisation des planteurs de bananes, leur permettant de repolluer.
Cette histoire d’enquête parlementaire tourne au gag. L’Assemblée nationale s’était déjà saisie du sujet en 2005 ; son rapport, lavant les pouvoirs publics de tout soupçon, louant le «contrôle vigilant des services compétents». C’était une mission d’information et non une commission d’enquête : le ministère de la Santé avait pu envoyer paître les députés. Un «rapport de camouflage», tonne Victorin Lurel, député-maire de Guadeloupe. En août, il réclamait, au nom du PS, une vraie commission d’enquête.
La garde des Sceaux Rachida Dati vient d’écrire au président de l’Assemblée : une enquête pénale étant en cours, le Parlement ne saurait empiéter sur la justice. «Chef» revendiqué du parquet, elle s’oppose pourtant à la recevabilité des plaintes pour empoisonnement déposées par des associations, jusqu’à se pourvoir en cassation. Au concours du plus tartuffe, Dati écrase Estrosi.
»


Pesticides aux Antilles : Lettre ouverte du Pr. BELPOMME
En tant que médecin, je suis soumis au serment d’Hippocrate, et donc à un devoir de prévention des maladies et d’information du public.
C’est dans cet esprit que j’ai coordonné le Rapport d’expertise et d’audit externe concernant la pollution par les pesticides en Martinique.
Après la récente polémique qui a eu lieu autour de ce rapport - dont le contenu est resté totalement inchangé depuis sa parution en juin 2007 -, certains prétendent que je serais revenu sur mes déclarations initiales en expliquant qu’il n’existe pas de lien scientifiquement établi entre le chlordécone et le cancer de la prostate. Or, mon discours est toujours resté constant, même si on peut regretter que des raccourcis malheureux aient pu laisser faire croire le contraire.
En page 38, le rapport s’interroge en effet sur la pertinence de l’étude épidémiologique Karu-prostate, qui a pour objectif de montrer s’il existe ou non un lien associatif entre une contamination par le chlordécone et l’apparition des cancers de la prostate en Guadeloupe : « Pourquoi s’être fixé comme seule cause possible aux cancers de la prostate, le chlordécone, alors que la cartographie réalisée en Martinique montre qu’il n’existe aucune relation géographique entre le zonage de la pollution par le chlordécone (très intense dans la partie Nord-Est de l’île), et l’incidence élevée des cancers de la prostate (surtout décelés dans le Sud), autrement dit, que les cancers de la prostate sont plus fréquents dans des régions qui n’apparaissent pas être particulièrement polluées par le chlordécone ? »
Des études toxicologiques ont démontré le caractère CMR (cancérigène, mutagène et/ou reprotoxique) du chlordécone, qui est très fortement suspecté d’être impliqué notamment dans l’apparition de myélomes (leucémie des os) dans le Nord de la Martinique. Mais en ce qui concerne les cancers de la prostate, il serait nécessaire d’étudier au moins une quinzaine d’autres pesticides et leurs métabolites pour comprendre pourquoi les Antilles sont si lourdement touchées : la Guadeloupe est le territoire où l’incidence de ces cancers est la plus élevée dans le monde, alors que l’incidence est de même très élevée pour la Martinique, mais on ne peut savoir ce qui en est aujourd’hui faute de mise à jour du registre des cancers depuis 2000.
En ce sens, l’ARTAC a soumis aux différentes instances locales concernées et va soumettre aux pouvoirs publics nationaux une proposition de programme de recherche chiffrée, visant à réaliser une étude de biomonitoring portant sur les tissus adipeux et des dosages sanguins des personnes touchées par le cancer de la prostate ou du sein, qui seront mis en parallèle avec les résultats obtenus à partir de personnes témoins. En outre, des études de toxicogénomique devraient permettre de mieux connaître l’impact de différents pesticides sur les gènes humains, et en particulier de vérifier s’il existe un lien de causalité entre la contamination par le chlordécone et l’augmentation de fréquence des myélomes en Martinique.
Les subventions attendues pour la réalisation de ces études permettraient de rémunérer les différentes équipes de recherche impliquées, notamment les laboratoires spécialisés dans ce type d’analyses. Notre objectif est avant tout d’apporter des réponses scientifiques permettant d’expliquer l’incidence excessivement élevée des cancers, en particulier de la prostate, aux Antilles afin d’en améliorer la prévention et le traitement.
Lorsqu’à sa demande j’ai rencontré M. le Secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, M. Christian Estrosi, je lui ai indiqué que le rapport était incontournable du point de vue scientifique, qu’il n’y avait aucun « catastrophisme » dans mon discours, et qu’il était de sa responsabilité de contribuer à la mise en ouvre le plus rapidement possible d’un plan d’action global impliquant de façon transversale les aspects environnementaux, sanitaires et agricoles, afin de remédier aux problèmes actuels, cela dans l’intérêt des antillais. J’ai également indiqué au Secrétaire d’Etat qu’un tel plan pouvait être mis en place sans nuire aux intérêts socio-économiques des Antilles, mais que la sécurité sanitaire des antillais, y compris des générations futures, est prioritaire.
Un récente réunion avec le Directeur-adjoint du cabinet de la Ministre de la Santé, Mme Roselyne Bachelot, ainsi que des responsables de la gestion des alertes sanitaire, m’a également permis d’insister sur la nécessité de mener des études de biomonitoring et de toxicogénomique, afin d’identifier les causes exactes de cette épidémie de cancers.
Nous attendons donc des représentants de l’Etat et des autorités locales la mise à disposition de moyens suffisants permettant de faire face à la crise actuelle et de faire réaliser les études annoncées dans les plus brefs délais.
Je me dois enfin de remercier l’ensemble de mes confrères et consoeurs médecins qui se mobilisent localement pour faire émerger la vérité.

Pr. Dominique BELPOMME Cancérologue, Président de l’ARTAC

21 octobre 2007

Vatican : la grande tantouse serait une petite balance...

« On dirait de lui: Ah! oui, la grande tantouse?
Très bien, je sais qui c'est »
(Sartre, Le Mur)
Scandale à l'ombre de Saint Pierre”, titre la presse italienne.
Les autorités vaticanes ont suspendu de sa charge et soumis à une procédure disciplinaire un prélat, Mgr Tommaso Stenico, haut responsable d’un des plus importants portefeuilles pontificaux : la Congrégation pour le Clergé, le "ministère" pontifical dirigé par le cardinal préfet Claudio Hummes, qui supervise, entre autres, la gestion d’environ 400 000 prêtres présents dans tous les diocèses du monde et la formation religieuse des séminaristes et des catéchistes…

"Superviser", pour ne pas dire "fliquer". Car Claudio Hummes est membre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, la plus ancienne des congrégations pontificales (1542). Et pour cause, puisqu'il s'agit de la descendante de la "Sainte, Romaine et Universelle Inquisition", de sinistre mémoire. La police du Vatican, en quelque sorte.

Mais revenons à notre brebis galeuse, Mgr Tommaso Stenico. Responsable de la catéchèse au sein de la Congrégation pour le clergé, célébrant la messe matinale sur la chaîne de télévision catholique italienne Telepace, animateur d’un site internet à son nom, Mgr Tommaso Stenico, 60 ans, est entré au service du Saint-Siège en 1980. Il est aussi grand Aumônier de l’Ordre souverain et militaire de Malte et commandeur de l’Ordre des chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Au sein de la Congrégation pour le clergé, en outre, le prélat était membre de la commission chargée de traiter les causes de dispenses de l’obligation du statut clérical pour les prêtres et les diacres.

Qu'est-ce qui lui a valu les foudres pontificales ? Une sorte de "coming out" un peu curieux : le 1er octobre, visage flouté mais devant la bien reconnaissable porte de la Congrégation, il déclare à une chaîne de télévision privée, La7, dans le cadre d'une émission sur les prêtres homosexuels, qu'il "en est" et "actif" qui plus est. Filmé par une caméra cachée alors qu’il accueillait dans son bureau un jeune qui souhaitait avoir une relation homosexuelle, Mgr Tommaso Stenico déclarait « ne pas se sentir en état de péché », mais qu'il devait agir caché à cause de la doctrine de l’Église. Identifié , il a été suspendu de ses fonctions le temps d’une enquête canonique.
Le cardinal Julian Herranz, président de la Commission disciplinaire de la Curie romaine, a affirmé dans un entretien à La Repubblica que le Saint-Siège était « le premier intéressé à faire le ménage chez lui ». Dans le cas de Mgr Stenico, il a souhaité que les autorités compétentes puissent travailler « sereinement, loin de la clameur des médias, car les procès ne doivent pas se faire dans les journaux ». Ainsi, à ses yeux, les enquêteurs pourront faire toute la lumière sur cette histoire et réaliser un procès équitable.
Avec un sérieux tout papal, le cardinal Herranz a évoqué "la tristesse de l’Église lorsqu’un haut prélat était accusé de graves délits ou d’avoir cédé à ses pulsions sexuelles", mais il a insisté sur le fait qu’il s’agissait de cas « exceptionnels », et même « uniques » (sic !) à tel point que la Commission disciplinaire qu’il dirige est « presque sans travail ».

Le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, a souligné samedi la nécessité de se montrer sévère face à "un comportement incompatible avec le ministère sacerdotal et avec la mission du Saint-Siège".

Selon un journaliste de la revue italienne Panorama, Mgr Tommaso Stenico a "rédigé un dossier détaillé" sur les prélats homosexuels au Vatican "avec une liste de noms et de circonstances" mettant en cause des prêtres et des évêques de la Curie. Le prélat aurait également adressé à son supérieur, le cardinal Claudio Hummes, un mémoire qui dénonce "la dégradation morale de la Curie" et qui "pourrait faire trembler" le palais du Vatican.

Aujourd'hui, Mgr Tommaso Stenico se défend donc d’être homosexuel. Il soutient avoir agi en "service commandé" pour "démasquer" ceux qui sont homosexuels au Vatican. Un sacré de bon sang de bon dieu de challenge.

Avec des méthodes dignes de l'Inquisition.

13 octobre 2007

Subsidiarité et participation...

...sont les deux mamelles d'un ordre juste.

Patrick Menucci, l'un des mentors de la candidate à l'élection présidentielle Ségolène Royal, a publié un livre au titre court : "Ma Candidate". Tout simplement. Comment le comprendre ce « Ma Candidate » ? « Ma Chose » ? Ça vous a un petit côté Pygmalion pas piqué des hannetons. « Ma Dame » ? On penche alors plus du côté du servant pas forcément courtois. Il y a certainement des deux à la fois dans ce « Ma ».
En tout cas, une chose est sûre : Menucci-Pygmalion a sans doute été d’une importance primordiale dans l’art de la communication de la candidate. Il raconte lui-même à Libération : «Un jour, je dis à Ségolène : "Untel est un con." "Ah bon, un con ?" Elle raccroche. Cinq minutes plus tard, elle me rappelle : "Untel est un con. Tu vois, Patrick, je le répète... Il ne faut plus le dire." ».
Menucci explique que "sa" candidate est le fruit d'un croisement entre le catholicisme social et les valeurs socialistes : « Elle est la synthèse entre le mouvement ouvrier qu’elle a rencontré au PS et le catholicisme social qui est la base de sa personnalité. Cela donne un réformisme tranquille » (Le Monde du 13/10/07).
Pour tout dire, on s'en doutait un peu plus qu’un peu.
Le problème dans ce type de croisement, c'est qu'il existe des incompatibilités majeures entre les souches et que ce qu'il en sort en général se rapproche plutôt de l’aberration. Mais Patrick Menucci ne peut voir cela : « Patrick Menucci confesse (sic !) que finalement il ne comprend pas ce qui se passe avec sa candidate ». A genoux, mécréants ! On est face au Mystère ! « Il ne peut que constater qu’à chaque fois un lien étrange (re-sic !) se noue avec les gens qu’elle approche ». Menucci nous fait son petit Bad Godesberg.
Et comme il reste, à l’instar de Bernadette Soubirou, sans voix devant l’Apparition et le Mystère, le Menucci « ne sait pas dire grand-chose d’autre qu’un ébahissement devant ce charisme qu’aucun dirigeant socialiste n’a eu depuis des décennies ». Il fallait oser l’écrire. Michel Samson du Monde a osé, avec la bénédiction de Menucci.
Lequel espère peut-être figurer un jour dans le calendrier, mais saint Patrick, c’est déjà pris par le patron des brasseurs (d’air ?)…
Il est clair que la campagne présidentielle a suscité des vocations.
Il faut dire que brandir le programme de « l’ordre juste » de la candidate Royal revenait à brandir l’encyclique « Deus caritas est » (Dieu est amour) de Benoît XVI qui fait de l’ordre juste un thème central et confie aux laïcs le soin de prendre en charge l'avènement de cet « ordre juste ». Dans cette encyclique, le pape écrit que " l'ordre juste de la société et de l'Etat est le devoir essentiel du politique ". Le concept d'"ordre juste" trouve sa racine dans la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin, au XIIIe siècle. Pie XII l'avait repris en 1953.
Le concept d'"ordre juste" est repris bien évidemment par le catholicisme social et la droite dans toute son amplitude s'y réfère constamment.
Elle n’est plus seule.
Le vocabulaire devient commun d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, et derrière les mots, on trouve les programmes entre lesquels il n'y a même pas l'épaisseur d'une hostie. On vient de voir ce qu’il en était pour le concept « d’ordre juste ».
En plat de résistance et en sucrerie, nous vous offrons les origines de « SUBSIDIARITE » et de « PARTICIPATION ».

LA SUBSIDIARITÉ
« La doctrine de l'Église a élaboré le principe dit de subsidiarité. Selon celui-ci, "une société d'ordre supérieur ne doit pas intervenir dans la vie interne d'une société d'ordre inférieur en lui enlevant ses compétences, mais elle doit plutôt la soutenir en cas de nécessité et l'aider à coordonner son action avec celle des autres éléments qui composent la société, en vue du bien commun" »
(CA Centesimus Annus (Centenaire de Rerum Novarum); Jean-Paul II, n. 48; cf. QA, nn. 184-186).
« Dieu n'a pas voulu retenir pour Lui seul l'exercice de tous les pouvoirs. Il remet à chaque créature les fonctions qu'elle est capable d'exercer, selon les capacités de sa nature propre. Ce mode de gouvernement doit être imité dans la vie sociale. Le comportement de Dieu dans le gouvernement du monde, qui témoigne de si grands égards pour la liberté humaine, devrait inspirer la sagesse de ceux qui gouvernent les communautés humaines. Ils ont à se comporter en ministres de la providence divine.Le principe de subsidiarité s'oppose à toutes les formes de collectivisme. Il trace les limites de l'intervention de l'État. Il vise à harmoniser les rapports entre les individus et les sociétés. Il tend à instaurer un véritable ordre international. »
(CEC Catéchisme de l'Église Catholique, nn. 1883-1885)

« De même qu'à l'intérieur de chaque communauté politique, les rapports des pouvoirs publics avec les citoyens, les familles et les corps intermédiaires doivent être régis et équilibrés par le principe de subsidiarité, ainsi est-il juste que le même principe régisse les rapports de l'autorité publique universelle avec les autorités publiques de chaque nation. Le rôle de cette autorité universelle est d'examiner et de résoudre les problèmes que pose le bien commun universel en matière économique, sociale, politique ou culturelle. C'est la complexité, l'ampleur et l'urgence de ces problèmes qui ne permettent pas aux gouvernants de chaque communauté politique de les résoudre à souhait. Il n'appartient donc pas à cette autorité universelle de limiter ni de réclamer pour elle les actes qui sont propres aux pouvoirs publics des autres communautés politiques. Elle doit au contraire tâcher de susciter sur toute la terre un état de choses dans lequel non seulement les pouvoirs publics de chaque nation, mais aussi les individus et les corps intermédiaires, puissent avec une plus grande sécurité accomplir leurs tâches, observer leurs devoirs et exercer leurs droits. »
(Pacem in Terris, nn. 140-141)

« Qu'il soit entendu avant toute chose que le monde économique résulte de l'initiative personnelle des particuliers, qu'ils agissent individuellement ou associés de manières diverses à la poursuite d'intérêts communs. »
(Mater et Magistra, n. 51)
« Mais il faut toujours rappeler ce principe : la présence de l'État dans le domaine économique, si vaste et pénétrante qu'elle soit, n'a pas pour but de réduire de plus en plus la sphère de liberté de l'initiative personnelle des particuliers, tout au contraire elle a pour objet d'assurer à ce champ d'action la plus vaste ampleur possible, grâce à la protection effective, pour tous et pour chacun, des droits essentiels de la personne humaine. Et il faut retenir parmi ceux-ci le droit qui appartient à chaque personne humaine d'être et demeurer normalement première responsable de son entretien et de celui de sa famille. Cela comporte que, dans tout système économique, soit permis et facilité le libre exercice des activités productrices. »
(Mater et Magistra, n. 55)

« A ce sujet, Rerum Novarum montre la voie des justes réformes susceptibles de redonner au travail sa dignité d'activité libre de l'homme. Ces réformes supposent que la société et l'État prennent leurs responsabilités surtout pour défendre le travailleur contre le cauchemar du chômage. Cela s'est réalisé historiquement de deux manières convergentes : soit par des politiques économiques destinées à assurer une croissance équilibrée et une situation de plein emploi ; soit par les assurances contre le chômage et par des politiques de recyclage professionnel appropriées pour faciliter le passage des travailleurs de secteurs en crise vers d'autres secteurs en développement....L'État doit contribuer à la réalisation de ces objectifs directement et indirectement. Indirectement et suivant le principe de subsidiarité, en créant les conditions favorables au libre exercice de l'activité économique, qui conduit à une offre abondante de possibilités de travail et de sources de richesse. Directement et suivant le principe de solidarité, en imposant, pour la défense des plus faibles, certaines limites à l'autonomie des parties qui décident des conditions du travail, et en assurant dans chaque cas un minimum vital au travailleur sans emploi. »
(Centesimus Annus, n. 15)


LA PARTICIPATION
« La double aspiration vers l'égalité et la participation cherche à promouvoir un type de société démocratique. Divers modèles sont proposés, certains sont expérimentés ; aucun ne donne complète satisfaction et la recherche reste ouverte entre les tendances idéologiques et pragmatiques. Le chrétien a le devoir de participer à cette recherche et à l'organisation comme à la vie de la société politique. Être social, l'homme construit son destin dans une série de groupements particuliers qui appellent, comme leur achèvement et comme une condition nécessaire de leur développement, une société plus vaste, de caractère universel, la société politique. Toute activité particulière doit se replacer dans cette société élargie et prend, par là même, la dimension du bien commun. »
(Octogesima Adveniens, n. 24)

« Il est pleinement conforme à la nature de l'homme que l'on trouve des structures politico-juridiques qui offrent sans cesse davantage à tous les citoyens, sans aucune discrimination, la possibilité effective de prendre librement et activement part tant à l'établissement des fondements juridiques de la communauté politique qu'à la gestion des affaires publiques, à la détermination du champ d'action et des buts des différents organes, et à l'élection des gouvernants....Les gouvernants se garderont de faire obstacle aux associations familiales, sociales et culturelles, aux corps et institutions intermédiaires, ou d'empêcher leurs activités légitimes et efficaces ; qu'ils aiment plutôt les favoriser, dans l'ordre. Quant aux citoyens, individuellement ou en groupe, qu'ils évitent de conférer aux pouvoirs publics une trop grande puissance ; qu'ils ne s'adressent pas à eux d'une manière intempestive pour réclamer des secours et des avantages excessifs, au risque d'amoindrir la responsabilité des personnes, des familles et des groupes sociaux. »
(Gaudium et Spes, n. 75)

07 octobre 2007

Contre l'illettrisme : 11 200 enseignants et 108 heures de cours en moins !

Que n'a-t-on entendu il y a moins d'un mois concernant les chiffres de l'illettrisme dans notre pays.
Les plus hautes autorités se sont indignées.
Plus de 3 millions d'illettrés recensés, parmi lesquels 9 % de la population de 18 à 25 ans.
Et quelle conclusion en tirent les ministres et autres «experts» ?
Tenez-vous bien : ils décident de supprimer purement et sim­plement trois heures de cours par semaine pour des millions d'enfants !
La lutte contre l'il­lettrisme passera par moins de français, moins de mathé­matiques !
Faut-il rappeler que tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, ont, depuis vingt ans, détricoté systématique­ment, de manière planifiée, le calendrier scolaire. Certains élèves ont classe le mercredi, d'autres le samedi, d'autres sur quatre jours et d'autres un samedi sur deux ...
Dans certains départements, on a modifié les dates de congés ... Bref, tout a été mis en œuvre de manière délibé­rée pour préparer ce que Darcos a annoncé au nom de «l'harmonisation» : la suppression de trois heures de cours pour des millions d'élèves.
Coïncidence du calendrier ? Cette annonce intervient au lendemain de la présentation par le gouvernement du pro­jet de budget 2008, confir­mant la suppression de 11 200 postes d'enseignants à la prochaine rentrée. Et la même semaine, le Premier ministre, François Fillon, installait la «commission sur l'évolution du métier d'en­seignant». Quel rapport entre ces trois faits ?
Selon LE MONDE (samedi 29 septembre), «M. Darcos souligne que les écoliers fran­çais ont 936 heures de classe par an, contre 800 en moyenne en Europe». Avec la suppres­sion du samedi, l'horaire serait abaissé à 828 heures, ce qui, selon le ministre, «reste largement supérieur à la moyenne des petits élèves européens».
Conséquence : trois heures de cours en moins par semaine et 108 heures en une année scolaire conjoin­tement à la réduction dras­tique du nombre d'ensei­gnants fonctionnaires.
On savait que les «malades dépensaient trop pour se soi­gner». On apprend main­tenant que nos enfants ont trop d'heures de français et de maths ...
Alors, assez d'hypocrisie, assez de mensonges sur les «rythmes scolaires», les «demandes des parents» !
Parlons clair : les seules exi­gences qui sont satisfaites par cette décision, ce sont celles de la Commission européenne et des impératifs du budget qu'elle dicte aux gouvernements.

Et accessoirement, celles de l’Eglise dont le secteur éducatif privé compte bien profiter de la situation ainsi créée.