09 septembre 2007

Aucun financement public de la visite du pape !

LA RESOLUTION GENERALE
du Congrès de Clermont-Ferrand
Printemps 2008 : Benoît XVI viendra rappeler la fille aînée de l’Eglise à son baptême.

Cette annonce interpelle tous les citoyens et au-delà tous les hommes et les peuples épris de liberté !
C’est la « rupture » avec la République de 1792, c’est la « rupture » avec la séparation de l’Etat et des Eglises, c’est la « rupture » avec la marche au progrès civil et social, c’est la consécration de la Sainte Europe, mise en échec en 2005, que le panzer Pape vient bénir.
A l’heure où d’aucuns rêvent de la « gouvernance mondiale », l’Eglise catholique réaffirme ainsi sa détermination à exercer le magister universel auquel elle prétend depuis 2000 ans (kattolikos : "universel" en grec).

Le chef du Vatican se porte ainsi une nouvelle fois en avant pour en finir avec l’Humanisme et les Lumières qui ont nourri l’aspiration des hommes et des peuples à prendre en main leur propre destin, à rechercher par leurs propres moyens la voie de l’émancipation de toute oppression ou exploitation.

Bref, à « réaliser leur propre bonheur ».

Aspiration contre laquelle toutes les religions se sont toujours dressées. Mais aujourd’hui, plus que jamais, c’est bel et bien l’église catholique qui s’impose en chef de file. Elle utilise pour ce faire toutes ses ressources de religion organisée comme un Etat.
Conscient de ces enjeux, le Congrès national de la Libre Pensée, réuni à Clermont-Ferrand du 10 au 12 juillet 2007, s’adresse à toutes les organisations françaises membres de l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU) et à travers elles, à toutes les associations laïques en France et sur tous les continents :

Ensemble, dans l’union la plus large, organisons un rassemblement laïque international, à l’occasion de la visite en France de Benoît XVI, pour exiger :
Aucun financement public de la visite du pape !
Pour la laïcité en Europe !

La République, ses principes et les citoyens qui la composent sont menacés.
Aujourd’hui au nom de la sacro-sainte alliance de Bruxelles, c’est la République une et indivisible, garante des droits et des devoirs de chacun qu’il faudrait jeter aux oubliettes de l’histoire.

La destruction du cadre républicain
Depuis des années, sous l’égide de l’Union Européenne, des tentatives de parcellisation de la République se sont enchaînées : lois sur la décentralisation, destruction des 36 000 communes, création des « pays », des « territoires », charte des langues minoritaires et régionales, ghettoïsation des banlieues, désertification des zones rurales.
Les droits ne seraient plus les mêmes, chaque territoire concurrençant son voisin, nivelant tout par le bas.

Le principe de subsidiarité est bien, en effet, une machine à détruire la République.
La destruction de la démocratie politique
Pour les thuriféraires de Bruxelles, la démocratie se limiterait aux partisans de l’Union européenne, aux institutions de l’Union européenne, aux directives, à des commissaires européens appointés par les groupes financiers.

C’est la mise en place de la pensée unique. Le rôle régalien des ministères est abandonné, au profit de potentats locaux et aux dépens de la population.
C’est un autre type de société qui se dessine, basé sur le communautarisme et le corporatisme. Contre les droits des citoyens, ils promeuvent les « droits des communautés ».
La destruction de la démocratie sociale
Pour détruire la République, il leur faut détruire la démocratie sociale, les acquis sociaux, mettre au pas les syndicats, remettre en cause le droit au travail, organiser la charité et la privatisation, pour remplacer les services publics et les droits sociaux collectifs.

Pour ce faire , l’Union Européenne utilise notamment, la doctrine sociale de l’église catholique.
La palme du caritatif revient au « haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté », Martin Hirsch, ancien président d’Emmaüs et nouveau « chevalier au bouclier social »
Faut-il rappeler l’article 21 de la constitution de 1793 ? « Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler. »
La destruction de l’École républicaine, c’est la fin de la formation de citoyens libres et conscients.
Depuis des années, les cléricaux veulent s’accaparer l’école pour diriger les consciences.
La République se dresse encore comme un rempart.
Dès lors, il leur faut dénaturer l’École républicaine. En instituant « l’autonomie » des établissements, en particulier celle des universités, c’est la multiplication des exceptions, des cas particuliers, des communautés, de la maternelle à l’université ; c’est la désintégration de l’Ecole de la République, de ses programmes et ses diplômes nationaux.
Haro sur l’Ecole de la République, « la Laïque », tout entière instituée en vue de la liberté de conscience pour permettre à tout individu d’accéder à l’instruction et donc à la citoyenneté.
Le retour de l’Europe vaticane et le parti clérical aux commandes de l’État
Le 4 juillet, inauguration de la Maison la Conférence des évêques de France à Paris, en présence, ès qualités, des ministres Alliot-Marie, Boutin et Bockel.
Quelle Sainte-Alliance quand Mme Alliot Marie déclare : « Dans un monde qui a vu s’effondrer la plupart des repères idéologiques et moraux, les religions ont plus que jamais vocation à éclairer la société , qu’elle soit civile ou politique. Je remercie l’Église catholique de la contribution déterminante qu’elle apporte à ce débat ».
De tous les ministères, celui « des affaires étrangères et européennes », dirigé par le fauteur de « guerre humanitaire » Bernard Kouchner, ne laisse aucun doute quant au fait que le gouvernement entend bien mener à son terme une nouvelle constitution européenne, au mépris du suffrage universel exprimé le 29 mai 2005.
Nicolas Sarkozy avait indiqué à l’hebdomadaire Familles Chrétiennes que le christianisme « participe de manière essentielle à l’identité nationale » ; mais, de plus, il insiste sur « les racines chrétiennes de l’Europe » alors qu’il « renégocie » un projet de traité européen. D’ailleurs le bras droit du pape, Tarcisio Bertone ne s’y trompe pas en déclarant : « Nicolas Sarkozy s’est déplacé un peu partout en Europe, et je vois que la France aussi est en train de changer ses orientations et ses positions sur ce thème. C’est une bonne chose, car une saine laïcité peut aussi être parfaitement compatible avec la reconnaissance de ses racines, de ses origines chrétiennes et de sa propre identité chrétienne. »
A ce propos, le journal La Croix indique que Le Vatican « est beaucoup plus inquiet sur le point de savoir si, dans le futur traité simplifié discuté vendredi 22 juin par les dirigeants européens, sera conservé ou non l’article 52 de l’ancien projet, reconnaissant le principe d’un dialogue institutionnalisé entre Églises et instances européennes. »

La Curie romaine peut être rassurée : le projet de mini-traité européen garde le contenu de l’article 52 qui, définissant le statut des Eglises, octroie des privilèges exorbitants et antidémocratiques aux religions.

La République est en danger, nous la défendrons !
Du délit de blasphème au détournement annuel des 10 milliards d’euros, rien qu’en France, au profit des religions et de leurs oeuvres, l’ordre moral de l’Europe vaticane veut mettre au pas la République, la détruire.
La haine de la Gueuse est tenace. Les cléricaux n’ont jamais accepté d’être relégués au domaine du privé. La Libre Pensée s’oppose à l’utilisation des fonds publics pour le financement de la visite du Pape.
Elle appelle à la mobilisation la plus large des laïques, des démocrates de ce pays.
L’argent de la République ne peut être utilisé à recevoir le chef d’un état totalitaire où il est interdit de se syndiquer, d’élire ses représentants, de faire grève et de ne pas être catholique.
Citoyennes, citoyens, républicains, syndicalistes, laïques, répondez à l’appel de la Libre Pensée :

Aucun financement public de la visite du pape !
Pour la laïcité en Europe !