07 janvier 2007

Pincé, Monseigneur !

TIARE, CROSSE...
... ET CHAUSSURES A CLOUS
Désigné le 6 décembre par Benoît XVI comme successeur de Jozef Glemp à la tête de l'archevêché de Varsovie, Stanislaw Wielgus a collaboré pendant 20 ans avec le SB, l'ancienne police politique du régime stalinien.
Une commission mise sur pied par l'Eglise polonaise elle-même a estimé les preuves suffisantes pour affirmer que Wielgus était volontairement un informateur du SB - c'est tout dire !
"Il y a beaucoup de documents importants qui confirment la volonté de Wielgus de coopérer", a dit la commission.
"Les documents véhiculent les opinions de certains responsables des services de renseignement selon lesquelles les actions de Stanislaw Wielgus (dans les villes où il a vécu) pourraient avoir fait du tort à certaines personnes appartenant aux cercles de l'Eglise."
10% environ du clergé aurait coopéré avec la police politique. L’Eglise refuse de dévoiler les noms de ceux qui l'ont fait.
Le Vatican avait affirmé avoir examiné le passé de l'archevêque avant de le nommer et reste silencieuse depuis que le scandale a éclaté - du moins jusqu'à aujourd'hui dimanche.
En effet, Stanislaw Wielgus, a depuis reconnu sa "faute" et s'en est remis "à la décision" du pape Benoît XVI, aussitôt après la prise de ses fonctions.
"Je confesse aujourd'hui devant vous cette erreur que j'ai commise autrefois, comme je l'avais déjà confessée au Saint-Père", a déclaré Mgr Wielgus dans un message lu lors des messes dans l'archidiocèse de Varsovie et diffusée par l'agence catholique KAI.
"Je déclare au Saint-Père que je me soumettrai à chacune de ses décisions", a ajouté le prélat.
"J'affirme aujourd'hui avec conviction que je n'avais pas fait de rapports sur quiconque, ni cherché à faire du tort à qui que ce soit", a déclaré le nouvel archevêque de Varsovie.
"Cependant, par ces liens, j'ai fait du tort à l'Eglise. Je lui ai fait encore du tort une nouvelle fois quand, ces derniers jours, au milieu d'une campagne médiatique effervescente, j'ai nié cette collaboration", a-t-il ajouté.
Il a demandé "avec le cœur repenti" au clergé et aux fidèles de son archidiocèse de le "recevoir en frère qui veut unir et non diviser, prier et réconcilier les gens au sein d'une Eglise des saints et des pécheurs qui est la nôtre".
Après avoir pris canoniquement possession de son archidiocèse vendredi, Mgr Wielgus devait faire son entrée officielle dans la cathédrale dimanche, lors d'une cérémonie solennelle en présence notamment du président Lech Kaczynski et du cardinal Stanislaw Dziwisz, ancien secrétaire particulier du pape polonais Jean Paul II.
Mais patatrac !
Pleurant vendredi, l'indicateur Stanislaw Wielgus a dû laisser tomber tiare et crosse dimanche.

"Le pape a accepté sa démission", vient d'annoncer - lapidaire - la nonciature apostolique à Varsovie.

(d'après AFP et Reuters)