08 mai 2010

Pincé, Monseigneur !

Nouveau scandale au sein de l'Église catholique. Accusé d'avoir battu des élèves dans un orphelinat du sud de l'Allemagne, entre 1975 et 1996 (vingt ans !), Mgr Walter Mixa, âgé de 68 ans, a demandé au pape à être démis de ses fonctions épiscopales, ce qui a été accepté sans plus de commentaires.
Egalement aumônier dans l'armée, l'évêque, accusé par d'anciens élèves de l'orphelinat catholique de Schrobenhausen (sud) de violences physiques de 1975 à 1996, alors qu'il était prêtre dans cette commune, a d'abord nié avoir commis tout acte de violence sur des enfants, puis a confessé avoir distribué  "une ou deux gifles il y a 20 ou 30 ans" quand il était prêtre, à une époque où "c'était complètement normal" (sic).
"Avec sa démission, il veut veiller à éviter d'autres préjudices à l'Eglise" et "permettre un renouveau", indique dans un communiqué le secrétariat de l'évêché d'Augsburg.
"J'ai et j'ai toujours eu conscience de mes propres faiblesses" en "40 ans de prêtrise et 14 années de service épiscopal", déclare l'évêque qui réitère sa demande de pardon pour "l'injustice" et la "peine" causés.

Claques, matraque et fric-frac ?...
Certains témoignages sur les châtiments corporels reprochés à Mgr Mixa vont plus loin que la version de la simple claque et l'accusent de coups de bâton.
Les accusations portent aussi sur des détournements de fonds à l'orphelinat, à l'époque où Mgr Mixa était responsable de la fondation de cette institution. On comprend que certains l'aient poussé à avouer et démissionner :
"C'est un soulagement pour l'Eglise catholique en Allemagne, c'était tout de même devenu un lourd fardeau", a réagi Alois Glück, président du comité central des catholiques allemands, qui défend leurs intérêts dans la société.

Sacré palmarès...
Habitué des propos incendiaires et connu pour ses positions conservatrices, Mgr Mixa avait, en février, attribué à "la soi-disant révolution sexuelle" des années 1960-70 un rôle dans le scandale de pédophilie dans l'Eglise.
Celui qui avait établi des parallèles entre l'avortement et l'Holocauste, avait suscité à nouveau la polémique en 2009 en en assénant que les crimes nazis prouvaient que "la pratique de l'athéisme" était inhumaine.
En 2007, il s'était insurgé contre l'augmentation prévue du nombre de crèches, une politique visant, selon lui, à réduire les femmes "à des machines à procréer".
La même année, il s'était attiré les foudres de l'ambassadeur d'Israël à Berlin pour avoir comparé la situation des Palestiniens dans les territoires occupés à celle des Juifs dans les ghettos de Varsovie pendant la seconde guerre mondiale.