15 août 2008

Gyatso et Ratzinger, mitre blanche et blanche mitre...





COMMUNIQUE DE PRESSE
de la Fédération nationale de la Libre Pensée
Paris, le 15 août 2008

La République ne reconnaît aucun culte
(loi de 1905) :
En conséquence, ni le Daïla-Lama ni le Pape ne doivent être reçus officiellement par une quelconque autorité de la République !


Précédant le voyage du pape Joseph Ratzinger dit Benoît XVI , c’est au tour de Tenzin Gyatso alias la quatorzième réincarnation du Daïla Lama de venir faire du prosélytisme dans notre pays. Comme de coutume, nous assistons à un déferlement médiatique sans précédent et à un empressement des autorités et des corps constitués à faire allégeance à la propagande religieuse.
La Libre Pensée est pour la libre circulation des hommes et des idées. En conséquence, les chefs religieux sont libres de voyager, mais ni aux frais de la République, ni reconnus par la République.
C’est là le strict respect de la laïcité de l’État républicain.

Par ailleurs, dans le pays des Droits de l’Homme et de la Révolution française, on est en droit de s’interroger publiquement sur les « qualités démocratiques » des chefs religieux que certains encensent.

Rappelons que le Vatican se prétend État (toutefois non reconnu par l’ONU) dans lequel il est interdit d’être non-catholique, d’être syndiqué, de faire grève et dans lequel il n’y a jamais eu d’élections démocratiques. Et que ce curieux « État » mène une campagne acharnée contre les plus élémentaires libertés démocratiques que sont la contraception et l’IVG, sans parler de la lutte criminelle contre le port du préservatif, seul moyen de masse pour enrayer la pandémie du SIDA et que son chef fut adhérent des jeunesses hitlériennes.

Rappelons que le Daïla-lama a été formé par le Waffen SS Heinrich Harrer.

Pour juger du caractère « démocratique » du Tibet, laissons-lui la parole dans son ouvrage "Sept ans d’aventure au Tibet" : « La domination qu’exerce les moines du Tibet est absolue. C’est l’exemple type de la dictature cléricale ».
Il est stupéfiant de remarquer que le Dalaï-Lama actuel, en 1994, a voulu réunir à Londres des personnalités occidentales ayant connu un Tibet indépendant. Sur les sept personnalités, il y avait les deux Waffen SS, Harrer l'alpiniste et Beger l'ethnologue d' Auschwitz et un diplomate chilien du nom de Miguel Sorano qui a fait carrière dans le sillage de Kurt Waldheim, en étant proche de Pinochet et des communautés nazies du sud du Chili.

Le Tibet n’est pas un État indépendant, il est chinois depuis le XIIIe siècle, de la même manière que le Vatican n’est que le produit des accords du Latran de 1929 signé par le chef de l’État fasciste italien Benito Mussolini.
Le Vatican est un résidu du fascisme italien comme l’État du Tibet est un produit de la guerre froide.
Nul détenteur de l’autorité de la chose publique n’a le droit de violer les principes républicains et, en premier lieu, la laïcité de l’État.

C’est ce que rappellera la Libre Pensée lors du meeting laïque international du 14 septembre 2008 à 13H au Gymnase Japy – 2 rue Japy – 75011 Paris (Métro :Voltaire) à l’occasion de la visite de Benoît XVI.


Ce meeting est appelé par 25 associations de France, d’Europe et des autres continents.

· CONTRE TOUT FINANCEMENT PUBLIC DE LA VISITE DU PAPE !
· POUR LA LAÏCITÉ EN EUROPE !
· POUR LA SÉPARATION DES ÉTATS ET DES RELIGIONS !

Respectez la Loi de 1905 ! Respectez notre liberté de conscience !
* * *
TOUS À PARIS 14 SEPTEMBRE 2008 A 13 HEURES !


Le dalaï-lama et l’honneur nazi
par Laurent Dispot (rédacteur à la Règle du jeu)
dans LIBERATION du vendredi 25 avril 2008 :

En juillet 1938 (anniversaire en 2008), un SS champion d’alpinisme est vainqueur de la face nord de l’Eiger, en Suisse : une «première». Il s’appelle Heinrich Harrer. Le récit de son exploit, et sa photo avec Hitler, sont aussitôt diffusés massivement en Europe et dans le monde par la machine de propagande de Goebbels.
Il s’est inscrit à la SA en 1933, à la prise de pouvoir par Hitler (trois quarts de siècle en 2008). Passé à la SS, il est un favori du Reichsführer Heinrich Himmler.
Quelques mois après, autre «première» : ses camarades SS et lui-même sont vainqueurs des synagogues brûlées et des familles juives terrorisées, sur tout le territoire de l’Allemagne, lors de ce qu’ils nomment par dérision «la nuit de Cristal», le 9 novembre 1938.
Pendant que les Juifs passent à la nuit et au brouillard, Harrer est investi d’une mission par Hitler et Himmler en personnes : s’infiltrer au Tibet, en accord avec les ministres régents du dalaï-lama enfant, pour devenir précepteur de celui-ci. En pleine guerre d’agression contre la Chine de l'allié japonais des Nazis, il s’agit de conquérir Lhassa comme nœud stratégique sur l’axe Berlin-Tokyo.
2008 est l’anniversaire de la «reconnaissance» par Hitler en 1938 de la stratégie de morcellement de la Chine menée par le Japon. Autrement dit la Mandchourie occupée par l’envahisseur fasciste.
Heinrich Harrer a accompli sa mission de confiance hitlérienne, malgré la défaite militaire de1945, en la transformant en un logiciel pseudo «spirituel» installé dans des têtes affamées de servitude.
Son rapport de mission, Sept ans au Tibet, était bourré de mensonges grossiers et de fascination pour le «Führerprinzip» impitoyable du théocratisme lamaïque.

Il a été transformé en film de propagande mondiale, en 1997, par le cinéaste français Jean-Jacques Annaud. Sept ans au Tibet, produit à Hollywood n’était qu’un «Bienvenue au nazi chez les Tibétains» avec dans le rôle du «gentil SS» un Brad Pitt aux cheveux très blonds, aux yeux très bleus, assorti de tout plein de beaux drapeaux à croix gammée.
A la mort de Harrer en 2006, et encore ces jours-ci, le dalaï-lama a diffusé de ce SS une apologie sans réserves : c’est-à-dire sans les mots «nuit de Cristal», «Himmler», «Hitler», «Juifs». Où qu’un SS ait été en mission, il était à Auschwitz. Il n’y a pas de «voie médiane» entre les Juifs martyrs dès 1938 et le champion nazi de 1938 encensé par le dalaï-lama en 2008.
L’«Océan de Sagesse» ne doit pas servir à noyer le poisson de la mémoire et de l’histoire : à relancer en contrebande le «Hitler connais pas» et «la Shoah détail de la Seconde Guerre mondiale».
Le négationnisme n’est pas soluble dans les neiges éternelles. Le maître (spirituel) a eu ce maître (d’école). Il lui reste fidèle. Il y met son honneur. Sur le ceinturon des SS figurait la devise : «notre honneur est notre fidélité». Le dalaï-lama met, depuis soixante ans, son point d’honneur à ne pas parler de la mission au Tibet confiée en 1938 à son précepteur par Hitler et Himmler, ni des motifs mystiques, racistes et stratégiques de cette mission.
Il pourrait invoquer son enfance, regretter d’avoir été manipulé par un plan des nazis et de leurs alliés japonais : ceux qui violaient Paris, Oradour, Tulle ; ceux qui violaient Nankin.
Au lieu de cela, il traite la destruction des Juifs d’Europe de rétribution, forcément juste, de fautes antérieures : il jette la Shoah à la poubelle du «karma».
Et il ne cesse de ressasser son remerciement à un SS d’avoir été son «initiateur à l’Occident et la modernité» .
En acceptant ce discours, des Occidentaux et des modernes se font citoyens du déshonneur.