12 novembre 2009

Bientôt, la fin des curés ?

Un article sensationnel (comme on aimerait en lire plus souvent) de la Dépêche du Midi (12/11/09)
Religion.
Lors de la dernière conférence des évêques qui se tenait à Lourdes, la pénurie de prêtres a été évoquée. La situation ne fait que s'aggraver.
Les années passent et le nombre de prêtres ne cesse de chuter. Le phénomène n'est certes pas nouveau, mais pour la Conférence des évêques, il prend une tournure dramatique, puisque le tiers des diocèses devrait disparaître d'ici 15 ans. Dans certaines régions, on ne compte plus qu'un prêtre pour soixante clochers et, à ce train, les messes de minuit seront bientôt définitivement reléguées au rayon du folklore religieux.
Si la désaffection de la prêtrise ne figurait pas officiellement au programme de la réunion annuelle des évêques organisée ces jours-ci à Lourdes, c'est autour des vocations sacerdotales sur le déclin que se concentrent toutes les interrogations. Par qui remplacer les prêtres, leur absence obligeant maintenant à « ouvrir d'autres portes », comme l'indiquait ces jours-ci l'évêque de Nevers, Mgr Francis Deniau.
La disparition des curés de campagne sonne le glas d'une représentation religieuse qui s'efface peu à peu de notre paysage.
Une situation à laquelle il est remédié par des équipes pastorales itinérantes et l'installation de prêtres étrangers, souvent d'origine africaine ou asiatique. Dans ce contexte très sensible qui divise la communauté catholique, se pose plus que jamais la question du recours aux laïcs pour pallier la pénurie de prêtres. Cette sécularisation n'a jamais été autant d'actualité puisqu'il s'agit maintenant de trouver des « chefs de communauté » pour accompagner la foi de milliers de fidèles dépourvus progressivement de pasteur.
En France, depuis deux ans, le nombre d'ordinations n'a pas dépassé la barre des cent. Dans le diocèse de Toulouse, qui épouse les contours du département de la Haute-Garonne avec son million d'habitants, la prêtrise n'a suscité qu'une seule vocation cette année. Presque un miracle après des années de désaffection. Et la relève n'est plus assurée. Pamiers n'a plus un seul séminariste, Perpignan à peine trois.
« Pendant des années, le recrutement s'est fait en Hollande, en Pologne, mais aussi en Lozère, dans l'Aveyron et en Vendée » rappelle Christian Teysseyre, le prêtre de l'évêché dont la fonction est de « tenir l'annuaire ». Un vivier qui recrute désormais en Afrique, continent avec lequel le Grand Sud a toujours entretenu des relations privilégiées.
Mais pour combien de temps ?