04 avril 2009

Chéri, mets ton palliatif !

Les propos du pape, ceux de l'évêque Williamson, l'excommunication de la petite Brésilienne violée, de sa mère et de l'équipe médicale ayant pratiqué l'IVG ont contraint l'Eglise catholique française à multiplier communiqués, interventions et prises de position pour calmer les esprits d'une partie de leurs ouailles.

Le communiqué de l'archevêque de Toulouse, Robert Le Gall, concernant la déclaration du pape sur l'utilisation du préservatif face au sida, vaut son pesant d'hosties. Publié sur le site de l'Archevêché sous le titre "Le préservatif : un palliatif", on peut y lire notamment ce qui suit :

"l’Église catholique est la première dans la lutte contre ce fléau : plus de 25 % des institutions qui portent leurs soins et leurs attentions aux victimes, étudient les moyens d’apporter soulagement et guérison aux malades, ou tentent d’analyser ses causes pour y porter remède, sont issues d’elle, qui ne demande qu’à s’associer à d’autres organismes humanitaires". La messe est donc dite d'entrée : l'Eglise n'a de leçons à recevoir de personne. Les ouailles devront ensuite avaler sans barguigner les couleuvres qui suivent :

"Des pays africains comme l’Ouganda sont parvenus à une diminution sensible du fléau, faisant passer les personnes affectées de plus de 25% à 6%, par exemple, en 2002, en prônant l’abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage comme des valeurs culturelles à encourager".


"À banaliser ou à faciliter l’exercice de la sexualité sous toutes les formes possibles, on en vient forcément au mépris des personnes et de leurs corps, surtout des femmes, de plus en plus jeunes, qui deviennent enceintes, même en Europe occidentale, et se voient contraintes à l’avortement, suite à des viols irresponsables et criminels, qui démolissent des vies humaines".

En plus jésuite, c'est exactement ce qu'a dit Benoît XVI. La position du pape n'est donc pas isolée au sein de l'Eglise : C'EST la position de l'Eglise !

Aujourd'hui, on sait que si deux individus sont contaminés par le même virus, ils porteront au bout de quelques mois des formes différentes à la fois entre elles et de la forme d'origine. Chaque individu atteint fabrique une forme nouvelle du virus.
Voilà pourquoi les trithérapies sont devenues des multithérapies. Et voilà pourquoi, malgré les progrès fantastiques réalisés, la lutte contre le sida reste une lutte d'une très grande complexité et donc a fortiori très longue.
Ce que l'on peut affirmer dans l'état actuel des connaissances, c'est qu'on ne peut pas être "guéri" du sida et que la seule arme pour freiner son extension, c'est le préservatif.

A moins qu'on ne cherche à profiter du fléau pour favoriser un retour à l'ordre moral cher à Robert Le Gall...