20 juillet 2007

Pax americana (2)

Portrait de Bush composé de photos de soldats tués en Irak (artiste américain)
En attendant que George W. Bush se prononce en septembre prochain sur l'évolution de la stratégie américaine en Irak, "les commandants de l'armée américaine se préparent à tous les scénarios, y compris à l'envoi de nouveaux renforts", a déclaré lundi le chef d'état-major américain, le général Peter Pace.
Le général a expliqué que "les généraux de l'armée de terre, de la marine, de l'armée de l'air et des marines devront être prêts quelle que soit la situation dans deux mois".
"Comme ça, si nous devons augmenter ou réduire le nombre des soldats déployés, les détails auront été étudiés et les armées seront prêtes à appliquer la politique qui sera décidée par le président Bush", a expliqué le général.
Les Etats-Unis ont déployé 158.000 soldats en Irak, depuis le renfort de 30.000 hommes décidé en janvier par le président Bush.
Au 20 juillet, le Washington Post - qui tient une rubrique régulière du bilan des pertes américaines en Irak (Operation Iraqi Freedom) et en Afghanistan (Operation Enduring Freedom) - dénombre 4019 morts (3610 en Irak et 409 en Afghanistan).

A partir d'une étude de la revue The Lancet - et sans tenir compte des décès imputables à la première Guerre du Golfe de 1991 et au blocus entre les deux guerres - le nombre des morts côté irakien (militaires et civils) est évalué aujourd'hui à près d'un million.
Les forces d'occupation américaines affirment ouvertement qu'elles ne tiennent "aucun compte des corps". Le gouvernement irakien de son côté fournit des estimations fantaisistes. Ainsi, début 2006, le ministre de la Santé estimait que le nombre de morts depuis l'invasion américaine oscillait entre 40 000 et 50 000.
En octobre 2006, The Lancet ayant estimé le nombre de morts à 600 000, le ministre triplait ses chiffres et parlait alors de 150 000 morts.

Quant aux blessés au sein de l'armée U.S., toutes les enquêtes le démontrent : le nombre de mutilés est bien plus important que dans les conflits précédents.

En effet, les moyens de protection ultra-perfectionnés (gilet pare-balles etc.), s'ils permettent proportionnellement de diminuer le nombre de tués parce qu'ils protègent les parties vitales, augmentent par contre le nombre de survivants mutilés des bras, des jambes, au visage...

9 % des soldats américains touchés en Irak meurent des suites de leurs blessures contre 17 % au Vietnam et 23 % pendant la II° Guerre mondiale.

6 % de tous les soldats blessés en Irak ont dû subir des amputations contre 3 % dans les conflits antérieurs.
Derrière les chiffres, côté irakien comme américain :
du sang, de la souffrance et des larmes, un pays - berceau de la civilisation humaine - livré au chaos.

Maudite soit la guerre ! Guerre à la guerre !