06 mars 2011

Rassemblement Calas, jeudi 10 mars 18h30

A bas la calotte !


La nouvelle croisade de Sarkozy commence au Puy comme en l’an 1095 : à bas la calotte !
par Claude-Marie Vadrot (Politis.fr)
Le président de la République vient de partir à la recherche du miracle qui pourrait lui conserver son poste l’année prochaine. Dur, dur, un vrai chemin de croix ! D’abord Le Puy, ensuite au Mont Saint Michel et ensuite à Vézelay puis à Lourdes, Nicolas Sarkozy a entrepris sa dernière croisade contre les Maures. En choisissant pour commencer la ville et la Basilique d’où est partie, en 1095, la première expédition de la chrétienté contre les Arabes prêchée à Clermont par Urbain II. Là où les Auvergnats, déjà vitupéraient les musulmans, tradition reprise par Brice Hortefeux désormais en séjour au purgatoire. Ceux qui penseraient que la ville du Puy n’a pas été choisie par hasard ont gagné un gadget de Compostelle. A nous Clovis, Charles Martel, Duguesclin, Pépin le Bref, Charlemagne, Sainte-Geneviève, Saint Louis et tous les autres : le président part à la chasse aux vieux cathos. Ceux qui défilent hélas impunément en priant et en brandissant leur vieille bimbeloterie dans les rues de Paris à toutes les fêtes votives sans encourir le courroux du Front National et de l’UMP. Comme s’ils n’avaient pas d’églises, comme de vulgaires musulmans !
Le jour même où il accomplissait son premier miracle, la disparition de l’impôt sur la fortune, le président se lance dans une tournée miraculeuse de fond. Deux jours après avoir, tout aussi miraculeusement, ressuscité Alain Juppé et Gérard Longuet récupéré dans une vieille tombe de Moselle. Après être allé toucher les écrouelles en Bretagne, avant d’aller faire marcher les paralytiques dans l’Yonne, de guérir les handicapés à Lourdes ou encore avant de faire canoniser Carla, il part à la conquête de la part la plus rance et la plus réactionnaire de son électorat. Comme une nique à Marine (oui, celle-là, l’innommable) qui évoque la laïcité quand cela l’arrange et quand cela peut servir à stigmatiser des musulmans. Lui ne fait même plus semblant : au moment ou les arabes musulmans nous donnent un sacré exemple qui reste à transformer, Saint Sarkozy part sur les routes pour rassembler les nouveaux croisés du « débat sur l’islam ». Encore quelques mois, et notre croisé va nous dire la messe en latin et terminer ses discours avec de vibrants Ave Maria accompagné à la guitare –on est réac mais moderne quand même- par sainte Carla. Il nous gratifiera sans doute prochainement d’une nouvelle visite au pape accompagné par le jésuite Bigard, visite pendant laquelle il nous expliquera sans doute une nouvelle fois que les curés (ce qu’il en reste) sont beaucoup plus doués pour l’éducation des (surtout jeunes...) enfants que les instituteurs.
Il va falloir, pour que dure le miracle, créer de nouvelles écoles dites libres et interdire la pilule et l’avortement ou rétablir l’éducation religieuse obligatoire comme l’ont fait les élites éclairées de la Pologne. En attendant l’entrée de quelques vrais évêques dans le gouvernement.

Devant le pèlerinage de ce président qui fait semblant de trouver son chemin de Damas avant que la Syrie nous donne une nouvelle leçon de démocratie, je suis atterré par cette honteuse comédie. Et comme mon grand père au début du XX° siécle, je crie à nouveau et bien fort : A bas la calotte !!!!

Photo et illustration : Nicolas Sarkozy au Puy-en-Velay, accompagné du maire de la ville, Laurent Wauquiez, le 3 mars 2011 (Philippe Wojazer/Reuters) ; dessin de Baudry.