23 janvier 2011

Banquet républicain, samedi 29 janvier




INSTRUCTION PUBLIQUE ET ECOLE DE LA REPUBLIQUE
Débat introduit par un
exposé de Michel ELIARD
professeur de sociologie à l'Université Toulouse Le Mirail,
auteur de plusieurs ouvrages sur la question.

Quelle instruction publique pour l'école de la République ?

Une émission de la Libre Pensée sur France Culture (17 mn) pour alimenter (c'est le juste mot !) le débat de notre
Banquet républicain
à Trébons sur la Grasse
(Salle des Fêtes - 11h30 ; réservation possible au 06 20 80 41 87)
samedi 29 janvier :
http://www.franceculture.com/emission-divers-aspects-de-la-pensee-contemporaine-divers-aspects-de-la-pensee-contemporaine-2011-0-0
(cliquer pour accès)

15 janvier 2011

Histoire d'une identification hystérique miraculeuse

Au terme d'une procédure accélérée, Karol Wojtyla mieux connu sous son pseudonyme de Jean Poldeux va donc être béatifié le 1er mai prochain. Cette décision a été officialisée vendredi 14 janvier par un décret papal qui valide un miracle réalisé de son vivant. Post mortem, ça se discute un peu plus, mais ça peut se faire aussi.
Cette béatification interviendra dans des délais records, bien inférieurs aux cinq ans après le décès habituellement respectés avant d'entamer toute procédure. Cette rapidité s'explique par "l'imposante réputation de sainteté dont jouissait le pape Jean-Paul II pendant sa vie, à sa mort et après sa mort", a indiqué le Vatican dans un communiqué. Et non par le besoin de se refaire une santé mise à mal par les affaires de moeurs au sein du clergé ?
Pour avoir sa place sur le calendrier en qualité de saint, on lui trouvera le deuxième miracle nécessaire sans aucun problème. Pour preuve la façon dont on a trouvé le premier, la guérison miraculeuse de Soeur Marie Simon-Pierre, qui exerce aujourd'hui son métier d'infirmière dans une institution privée parisienne. 
C'est en 2002 qu'un neurologue aurait diagnostiqué chez cette religieuse de 41 ans, ce qui n'est guère courant,  la maladie de Parkinson.
Dossier médical et neurologue sont bien évidemment entourés d'un mystère aussi épais que celui de l'Immaculée Conception. Elément marquant, son état de santé se détériore particulièrement à la mort de Jean Poldeux, lui aussi parkinsonien, en avril 2005. La guérison miraculeuse a lieu quelques mois plus tard, dans la nuit du 2 au 3 juin. Que s'est-il passé dans cet intervalle ? Le quotidien Le Monde dont on connaît le sérieux légendaire (c'est le cas de le dire) racontait à l'époque, sous la plume bienveillante de Henri Tincq, son spécialiste - catholique - des religions :
La supérieure de sœur Marie Simon-Pierre lui demanda, le soir du 2 juin 2005, d'écrire sur un papier "Jean-Paul II" afin d'apaiser ses souffrances. La sœur s'exécute : "J'ai écrit en le suppliant, mais c'était illisible", son corps étant parcouru de spasmes dus à la maladie.
Le soir même, poursuit Henri Tincq, elle entend une voix non identifiée qui lui demande de reprendre son stylo. Et là, miracle, son écriture redevient lisible. A 4 heures du matin, elle se lève d'un bond et fonce à la chapelle : 'Mon corps n'était plus le même. Mon bras s'est remis à marcher. Ma main gauche ne tremblait plus. Mon stylo courait sur le papier.'"
Sœur Marie Simon-Pierre affirme avoir été "guérie par l'intercession de Jean Paul II".
On notera avec intérêt que l'apparition, le développement et la rémission des symptômes parkinsoniens suivent le même cours chez la religieuse que chez le grand pontife. A une différence près : soeur Marie ne meurt pas (pas folle la guêpe), elle est miraculée, ce qui est plus confortable. On imagine tout le bénéfice de sollicitude que cela entraînait pour elle : " Oh ! Comme notre Saint Père !...", puis " Oh ! Grâce à notre Saint Père !..." etc., etc. 
On est en pleine identification hystérique. Comme quoi miracle et hystérie font aussi bon ménage que Dieu et le pape.
On ajoutera enfin que si rien ne permet d'identifier formellement la maladie de Parkinson (dégénérescence des neurones à dopamine - molécule permettant à certaines structures cérébrales impliquées dans les mouvements de fonctionner de façon concertée - détection des premiers symptômes quand il ne reste que 40 % des neurones initiaux...), par contre tout évoque le syndrome de Parkinson psychogène qui présente des symptômes similaires, mais sans dégénérescence des neurones. Et dont l'origine est entièrement psychique...