28 novembre 2009

11 novembre : réhabilitation des fusillés pour l'exemple !

51 rassemblements et initiatives pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple :
3 000 dans la rue pour exiger cet acte élémentaire de justice !
Autour du 11 novembre, à l’initiative de la Fédération nationale de la Libre Pensée, 51 rassemblements, colloques, projections de films, initiatives publiques se sont déroulés avec une seule exigence : justice pour les Fusillés pour l’exemple !
L’année dernière, il y avait eu un rassemblement national à Gentioux qui avait provoqué le discours du Président de la République à Douaumont sur « sa compréhension de la douleur des Fusillés et de leur familles. Ils n’étaient point des lâches ».

Cette année, la mobilisation croissante a permis que le Président de la République évoque dans son discours « Les fusillés pour l’exemple qui attendent leur réhabilitation » et celui de son Secrétaire d’État aux Anciens Combattants qui a déclaré qu’il fallait les réhabiliter.

Dans toute la France, il y a eu des rassemblements pacifistes, la plupart du temps dans l’union la plus large. On compte ainsi un grand nombre de rassemblements avec la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Association Républicaine des Anciens Combattants, d’autres associations d’anciens combattants, l’association des Anciens Appelés contre la Guerre d’Algérie, l’Union Pacifiste de France, le Mouvement de la Paix, Les Amis de Louis Lecoin, la CNT, la Ligue de l’Enseignement, la CGT, la CGT-FO, les Amis de Jean Jaurès, le Parti de Gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste, la Fédération Anarchiste, le Parti Ouvrier Indépendant pour la République et le Socialisme, le PCF, CAP 21, Alternatifs, Cercle Henri Barbusse, l’Association civile pour la protection du peuple palestinien.

L’appel lancé par Marc Blondel, Président de la Libre Pensée, le 11 novembre 2008 à Gentioux a été entendu. Les pacifistes et les internationalistes se sont levés à nouveau pour exiger la réhabilitation globale, collective et sans condition des Fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale. Partout les associations laïques des amis des monuments pacifistes, créées à l’initiative de la Libre Pensée, avec elle, ont été les facteurs de l’union de tous.

Dans la quasi-totalité des villes concernées, les maires, les conseillers municipaux, généraux et régionaux étaient présents pour apporter leur soutien à la démarche de réhabilitation des Fusillés. Six Conseils généraux ont voté des motions pour cela : Aisne, Allier, Corrèze, Oise, Haute-Saône, Somme. Les associations unies vont, dans l’unité, amplifier cette démarche pour créer un véritable raz-de-marée de prise de position. Les Présidents de Conseils régionaux commencent aussi à aller dans le même sens.

En règle générale, tant sur le plan national que local, la couverture des médias a été correcte, pour une fois. Dans un grand nombre d’endroits, comme à Saint-Etienne, Paris, Roanne, Clermont de l’Oise, Vitrolles, Versailles et dans bien d’autres endroits, la Libre Pensée a passé les films « Les Sentiers de la Gloire », « les Fusillés pour l’exemple », « Blanche Maupas » ou « Joyeux Noël », accompagné d’un débat sur les Fusillés pour l’exemple. Souvent, notre ami Alain Moreau n’aura pas ménagé sa peine pour présenter Blanche Maupas « la veuve de tous les Fusillés pour l’exemple ».

Des colloques sur les Fusillés comme à Clermont de l’Oise, des expositions sur les profiteurs de guerre comme Gy l’Evêque, se sont tenus. Comme à Chartres, la Libre Pensée se déploie dans la rue pour faire signer la lettre ouverte au Président de la République pour exiger la réhabilitation. La Libre Pensée a montré, une nouvelle fois, sa capacité de mobilisation. La cause est juste, le combat est ferme. La réhabilitation des Fusillés pour l’exemple est inéluctable. Nous gagnerons sur une cause pour gagner sur tous les cas.

Avec Marc Aurèle, nous dirons : « si nous ne pouvons marcher ensemble, au moins poussons ensemble ». Nous allons gagner et nous ferons réhabiliter les Fusillés pour l’exemple. Et tout le reste viendra après. Nous rendrons gorge à la justice militaire qui est « à la justice ce que la musique militaire est la musique. En rangs par deux, je ne veux voir qu’une tête (Georges Clémenceau) ».

Nous vengerons les nôtres.

Christian Eyschen

24 novembre 2009

Débat sur l’identité nationale

La Libre Pensée n’en sera pas !

Le Président de la République a annoncé, dans son discours du 12 novembre à la Chapelle en Vercors, sa décision de lancer « un grand débat sur l’identité nationale ».
La Fédération nationale de la Libre Pensée tient à exprimer publiquement l’inopportunité de cette initiative et son refus de participer à un tel débat et les raisons de ce refus.

Qu’est-ce qu’une nation ?

La Libre Pensée s’honore d’avoir compté dans ses rangs Ernest Renan dont la conférence à la Sorbonne sur «Qu’est-ce qu’une nation ?» est rentrée dans l’histoire.

Pour lui, une nation n’est pas constituée « par la race, la langue, la religion, la communauté d’intérêts, la géographie ». Ce sont deux choses : « l’une vient du passé, l’autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. L'homme, messieurs, ne s'improvise pas… L'homme est tout dans la formation de cette chose sacrée qu'on appelle un peuple. »

Pour la Libre Pensée, « l’identité nationale », c'est-à-dire la nation n’est pas le produit de la nécessité, mais bien du hasard. C’est comme disait Ernest Renan : « L'existence d'une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie. »

En France, la question de l’identité nationale a été réglée en 1793 quand la Constitution de l’An I a défini de façon nette et précise comment on pouvait devenir « citoyen français » dès lors qu’il n’y avait plus de sujets (depuis 1789) ni de citoyens actifs et de citoyens passifs, mais uniquement des citoyens français, égaux en droits.

Qu’est-ce qu’un citoyen ?

« Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis, tout étranger âgé de vingt et un an accomplis, qui domicilié en France depuis une année
- y vit de son travail ;
- ou acquiert une propriété ;
- ou épouse une Française ;
- ou adopte un enfant ;
- ou nourrit un vieillard ;
- tout étranger, enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l’humanité ;
est admis à l’exercice des droits de citoyen français.
» (Article 4 de la Constitution de 1793).

Poser de nouveau la question de l’identité nationale aujourd’hui revient donc inévitablement à remettre en cause l’héritage de la Révolution Française. La démocratie n’impose aux citoyens aucune valeur : être citoyen, c’est avoir des droits sans être contraint de partager des valeurs philosophiques ou politiques. Un citoyen a parfaitement le droit de critiquer les lois qu’il juge mauvaises et d’œuvrer à leur changement.

Vouloir fonder la citoyenneté sur l’acceptation des lois revient à mettre en place une dictature où il est impossible de critiquer les lois. Autant les droits sont précis et clairement définis, autant les « valeurs nationales» sont subjectives, floues et sujettes à controverses parce qu’elles se fondent sur des sentiments, des sensations et l’émotion au contraire des droits qui sont concrets, matériels et incontestables.

Ce « débat » gouvernemental a, visiblement, des intentions électoralistes et la proximité des élections régionales n’est pas pour rien dans ce calcul politique. Mais il est aussi lié à la question du port de la burqa et du voile intégral dans la rue. Il ne vise, en fait, qu’à créer un climat de peur permanent pour une grande partie de la population.

Partisane des libertés démocratiques fondamentales, dont la liberté d’expression, d’opinion et d’association, la Fédération nationale de la Libre Pensée ne saurait participer à une opération de stigmatisation des « mal pensants ».

22 novembre 2009

Mercenaires en Afghanistan et en Irak

Le soleil frappe encore fort dans le ciel d'hiver de Kandahar, deuxième ville d'Afghanistan et fief historique des talibans au sud du pays. Pour la remise des diplômes des conducteurs de blindés, le général Pathiani, chef d'état-major du 205e corps de l'armée afghane, réunit ses troupes dans la salle de cérémonie du quartier général, le camp Hero. Ce n'est pas l'OTAN qui a financé la formation mais les Américains, via l'opération Enduring Freedom ("Liberté immuable"), lancée en 2001 pour traquer Al-Qaida.
En ce mois de novembre, le général Pathiani décore cinquante diplômés avant qu'ils ne retournent dans leur unité avec leur blindé. Les Américains ont raccourci la formation de huit à trois semaines, car ils veulent accélérer la montée en puissance de l'armée afghane, seule solution, selon eux, pour faire face à l'insurrection des talibans.
Sur l'estrade, aux côtés du général Pathiani, ne figure pourtant qu'un seul militaire d'Enduring Freedom. La vingtaine d'hommes portant des uniformes de l'armée américaine présents dans la salle ne sont pas des soldats mais des salariés de la société Military Professionnal Ressources Incorporated (MPRI), premier prestataire privé de Washington en matière de formation et de sécurité. Les instructeurs de MPRI, qui ont pour certains travaillé en ex-Yougoslavie et en Irak, sont chez eux en Afghanistan.
Le poids des sociétés militaires privées est l'une des facettes cachées de cette guerre. La Commission parlementaire américaine sur la passation des marchés en temps de guerre a révélé, début novembre, qu'avec 74 000 salariés en Afghanistan, leur nombre dépasse celui des troupes régulières américaines. Un chiffre deux fois plus important que celui admis officiellement par le Pentagone.
L'OTAN et les Etats-Unis n'aiment guère parler de cette privatisation du conflit. Car les méthodes et les dérapages des compagnies privées, déjà dénoncées en Irak, se poursuivent en Afghanistan.
Dans la province de Kandahar, où les Canadiens supervisent les opérations de l'OTAN, plus de 80 % des sociétés privées sont américaines. "Notre objectif est d'apporter un soutien aux soldats, expliquait, le 13 novembre, Peter MacKay, ministre de la défense canadien, de passage à Kandahar. Nous n'avons pas de problème de conscience avec les compagnies (privées). Nos troupes peuvent ainsi se concentrer sur ce qu'elles savent faire : se battre."
Pourtant les incidents se multiplient.
Début octobre, après un conflit avec les Britanniques et les soldats afghans dans la province du Helmand, la société Paravant s'est vu refuser le renouvellement de son contrat. Les soldats afghans s'étaient rebellés, fin août, contre leurs formateurs qui buvaient de l'alcool devant eux, en plein Ramadan.
Craignant que, lors des séances de tirs à balles réelles, les soldats afghans ne retournent leurs armes contre eux, les salariés de Paravant ont exigé - en vain - la présence de militaires britanniques sur le pas de tir. L'état-major allié à Kandahar a préféré mettre fin au contrat de Paravant.
Cette société n'est autre qu'une filiale de Xe, ex-Blackwater, dont le nom est associé à de multiples violences en Irak, parmi lesquelles une tuerie en pleine rue à Bagdad (17 civils tués) en 2007. En mai, trois employés de Paravant ont par ailleurs été impliqués dans la mort d'un automobiliste à Kaboul.
"La fin du contrat pour l'instruction du tir à Kandahar n'a pas été une perte, commente un membre de Paravant, sous couvert d'anonymat. En ce moment, avec le départ des troupes américaines, beaucoup de nos gars repartent en Irak."
MPRI et Paravant dominent leur secteur avec DynCorp, qui pilote l'instruction des policiers afghans avec un budget annuel de près de 1,5 milliard de dollars (1 milliard d'euros). MPRI et Ronco ont également raflé des contrats de formation des militaires à la lutte contre les explosifs artisanaux posés par les talibans. De son côté, ArmorGroup protège l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul.
Le gouvernement afghan et certains responsables américains, soucieux d'atténuer cette image de monopole américain, ont attribué des contrats à d'autres sociétés, mais l'expérience semble peu concluante.
Début 2009, une société indienne basée à Dubaï (Emirats arabes unis), HEB, chargée de la formation d'armuriers au sein du 205e corps de l'armée afghane à Kandahar, a dû déménager ses quartiers après avoir été chassée du camp Hero par le général Zazaï. "Il a menacé de nous tirer dessus si nous ne partions pas", raconte Nadim, un ancien soldat de l'armée indienne recruté par HEB.
"Les griefs du général sont fondés, relève-t-on à l'état-major d'Enduring Freedom à Kandahar. Nous sommes confrontés à un grave problème de compétences. Les gens de HEB se contentent de nettoyer les armes des soldats sans jamais leur apprendre à utiliser leur matériel, et les balles perdues sont courantes." HEB, qui recevrait près de 9 millions de dollars par mois pour cette prestation, devait former 300 personnes entre 2008 et 2010. Seules 26 personnes ont été brevetées à ce jour.
La société RM Asia, composée d'instructeurs d'ex-Yougoslavie, est supposée former des mécaniciens pour le 205e corps d'armée.
"Nous avons reçu un certain nombre de plaintes sur de nombreux retards", admet le major Leprêtre, chargé de superviser l'ensemble des programmes de formation dans le Sud afghan.
Le général Zazaï ne cache pas, pour sa part, qu'il rêve de se débarrasser de HEB et de RM Asia pour faire appel aux seules sociétés américaines.
Article paru dans l'édition du MONDE - 21.11.09

21 novembre 2009

"projet pédagogique" ou "projet catholique" ?

Les élèves du lycée privé Myriam ont relooké la statue de la Basilique de la Daurade qui a été exposée durant tout l'été.
On nous raconte que Notre-Dame la Brune, alias la Vierge noire (de suie), aurait été brûlée sur la Place du Capitole en 1799. Pourquoi ? Dans quelles circonstances ? On ne sait pas.
Ce que l'on sait par contre de source sûre, c'est que l'ancienne comme la nouvelle statue permettent aux Suzon qui aiment à rire avec les garçons d'avoir le ventre rond !
Ce qui est tout simplement merveilleux et mérite de s'inscrire dans un projet catho..., pardon pédagogique.
Avec Lacroix, Castelbajac, Sorbier…
L'association pour la promotion du patrimoine de la Daurade a, fin septembre 2008, sollicité le monde de la mode afin de créer de nouvelles robes pour la statue. « La garde-robe de la Vierge noire est composée de dix-huit robes anciennes. Le but de cette action est de la renouveler. Nous souhaitons que le XXIe siècle s'inscrive dans l'histoire vestimentaire de la statue » explique Annie Dreuille, secrétaire de l'association.
Une cérémonie a été organisée le jeudi 11 juin dernier "pour que les élèves du lycée technique et professionnel privé Myriam offrent la robe à la statue. Pendant cette cérémonie, la robe a été bénie par le curé de la Daurade, Marcel Baurier.
Ce moment a également permis aux lycéens d'approfondir leurs connaissances sur la religion."
Ce n'est même plus "l'histoire des religions", mais "de la religion".
«C'est vraiment un beau projet pédagogique» affirme Annie Dreuille. Christian Lacroix, Franck Sorbier, Jean-Charles de Castelbajac, Jean-Michel Broc, grands couturiers français, ont ainsi décidé de créer un modèle pour un mannequin si particulier…
Au total, une dizaine de robes seront réalisées pour la Vierge noire. « Nous n'avions qu'une seule obligation : respecter les couleurs liturgiques propres à chaque période de l'année biblique » précise Jean-Luc Labatut, professeur de lettres et d'histoire du lycée Myriam.
Les élèves de terminale métiers de la mode ont travaillé sur la création du croquis et le patron de la robe et le financement. Ils ont été aidés par leurs camarades du CAP prêt-à-porter qui ont finalisé la robe. A l'aide du patron, ils ont réalisé la robe. Jean-Luc Labatut, Sœur Jeanine (professeur de couture) et Michel Marty (professeur de mathématiques) les ont aidés dans la réalisation du projet. « L'entreprise Les bleus de Lectoure nous a fourni gratuitement la teinture de la robe » lance le professeur Labatut. Les élèves ont dû trouver des financements à l'aide de vente de confiseries. Des dons anonymes et un don de la paroisse de la Daurade leur a également permis de mener à bien ce projet.
Sans parler des fonds publics qui financent le collège...

Grands et petits bigots

Parution dans le "20 minutes", édition du 4 Novembre :
"La Vierge noire bien habillée pour l'hiver"
Christian Lacroix, Jean-Charles de Castelbajac et Franck Sorbier. Une garde-robe haute couture qui ferait pâlir de jalousie de nombreuses Toulousaines. Depuis peu, le vestiaire de la Vierge noire de la basilique Notre-Dame de la Daurade compte des parures griffées, présentées en grande pompe le 14 novembre. L'idée de faire appel aux grands couturiers a été lancée l'an dernier par l'Association pour la promotion du patrimoine de la Daurade, histoire de rajeunir sa garde-robe.
« Depuis toujours, les particuliers offraient des robes à la Vierge noire en signe de dévotion. Au Moyen-Age, on découpait même des morceaux de son manteau pour s'assurer de sa protection pendant la maternité. « Aujourd'hui encore, nous avons un millier de demandes chaque année pour avoir un morceau de ruban de la vierge. Mais, au XXe siècle, il y a eu peu de dons », explique René Souriac, son président. Un appel est donc lancé sur les ondes. Et il fait mouche auprès de certains grands noms. « Nous y allions sur la pointe des pieds, mais ils nous ont presque remerciés de leur donner la possibilité de faire ces robes », enchaîne Annie Dreuille, une des bénévoles à l'origine du projet.
« Nous avons été conquis et avons répondu présents, car Franck a toujours eu la volonté d'habiller une vierge. Pour nous, ce n'est pas un objet de représentation, mais bien le respect et la sauvegarde d'un patrimoine que nous essayons, en tant qu'artisans, de perpétuer », estime Isabelle Tartière, présidente de la maison Franck Sorbier.
Malgré les difficultés financières actuelles du secteur, six petites mains se sont attelées, un mois durant, pour livrer la robe 100 % « made in France », offerte à l'association. Elle sera conservée précieusement dans un placard de la basilique, aux côtés de celle des élèves du lycée Myriam et d'un modèle du XVIIIe siècle. Tour à tour, selon les temps liturgiques et les couleurs qui y sont associés, la Vierge noire revêtira ses nouvelles toilettes.

15 novembre 2009

Darwin et sa postérité scientifique : Vendredi 20 novembre

Dans un récent colloque, un philosophe qualifiait Charles Robert Darwin de révolutionnaire malgré lui.
Rien n’est plus juste.
Bourgeois anglais libéral et modéré, Darwin est l’auteur d’une révolution scientifique majeure qui a rendu – selon le mot de Marx - le matérialisme possible.
Darwin extrait d’un coup la biologie de sa gangue spiritualiste. L’Origine des espèces en finit avec le vitalisme, le finalisme, la révélation biblique et la téléonomie (théorie du but de l’adaptation).
Cent cinquante ans de recherches scientifiques ont confirmé, clarifié et précisé la théorie de Darwin.
Elle constitue aujourd’hui une évidence, un cadre nécessaire à la biologie.
Comment comprendre alors la résurgence des créationnismes déclarés ou plus sournois comme « la théorie du dessein intelligent » ?

Vendredi 20 novembre
à 18h00
amphithéâtre TURING (Bât. U4)
Université Paul Sabatier
La Libre Pensée
de Haute-Garonne
vous invite à une
CONFERENCE
de
Jean-Sébastien PIERRE


professeur d’Ecologie et Evolution à l’Université de Rennes I, directeur de l’UMR Ecobio (Ecologie, biodiversité, évolution) du CNRS et de l’Université Rennes I

12 novembre 2009

Bientôt, la fin des curés ?

Un article sensationnel (comme on aimerait en lire plus souvent) de la Dépêche du Midi (12/11/09)
Religion.
Lors de la dernière conférence des évêques qui se tenait à Lourdes, la pénurie de prêtres a été évoquée. La situation ne fait que s'aggraver.
Les années passent et le nombre de prêtres ne cesse de chuter. Le phénomène n'est certes pas nouveau, mais pour la Conférence des évêques, il prend une tournure dramatique, puisque le tiers des diocèses devrait disparaître d'ici 15 ans. Dans certaines régions, on ne compte plus qu'un prêtre pour soixante clochers et, à ce train, les messes de minuit seront bientôt définitivement reléguées au rayon du folklore religieux.
Si la désaffection de la prêtrise ne figurait pas officiellement au programme de la réunion annuelle des évêques organisée ces jours-ci à Lourdes, c'est autour des vocations sacerdotales sur le déclin que se concentrent toutes les interrogations. Par qui remplacer les prêtres, leur absence obligeant maintenant à « ouvrir d'autres portes », comme l'indiquait ces jours-ci l'évêque de Nevers, Mgr Francis Deniau.
La disparition des curés de campagne sonne le glas d'une représentation religieuse qui s'efface peu à peu de notre paysage.
Une situation à laquelle il est remédié par des équipes pastorales itinérantes et l'installation de prêtres étrangers, souvent d'origine africaine ou asiatique. Dans ce contexte très sensible qui divise la communauté catholique, se pose plus que jamais la question du recours aux laïcs pour pallier la pénurie de prêtres. Cette sécularisation n'a jamais été autant d'actualité puisqu'il s'agit maintenant de trouver des « chefs de communauté » pour accompagner la foi de milliers de fidèles dépourvus progressivement de pasteur.
En France, depuis deux ans, le nombre d'ordinations n'a pas dépassé la barre des cent. Dans le diocèse de Toulouse, qui épouse les contours du département de la Haute-Garonne avec son million d'habitants, la prêtrise n'a suscité qu'une seule vocation cette année. Presque un miracle après des années de désaffection. Et la relève n'est plus assurée. Pamiers n'a plus un seul séminariste, Perpignan à peine trois.
« Pendant des années, le recrutement s'est fait en Hollande, en Pologne, mais aussi en Lozère, dans l'Aveyron et en Vendée » rappelle Christian Teysseyre, le prêtre de l'évêché dont la fonction est de « tenir l'annuaire ». Un vivier qui recrute désormais en Afrique, continent avec lequel le Grand Sud a toujours entretenu des relations privilégiées.
Mais pour combien de temps ?

La Dépêche du 12 novembre : Réhabiliter les fusillés pour l'exemple

Commémoration.
Par la Libre pensée.
En marge des cérémonies militaires, c'est devant la maison toulousaine de Jean Jaurès, place Salengro, que les libres penseurs de la Haute-Garonne se sont réunis hier matin pour commémorer l'armistice de 1918. À travers ces rassemblements pacifistes organisés dans plusieurs villes de France et auxquels participaient également la Ligue des droits de l'Homme, le Mouvement de la Paix et l'association républicaine des anciens combattants (ARAC), les libres penseurs militent en faveur de la réhabilitation totale et générale des fusillés pour l'exemple. Durant la première guerre mondiale 600 soldats Français ont été passés par les armes pour leurs opinions pacifistes où pour s'être opposés à la hiérarchie militaire. « Les fusillés pour l'exemple anglais sont désormais réhabilités », constate Pierre Gueguen, responsable de la fédération 31, « En France Sarkozy a parlé l'année dernière d'une nécessaire justice qui devait leur être rendue, mais il n'y a pas eu de suite. » Le 14 novembre un nouveau rassemblement pacifiste sera organisé à Carmaux devant la colonne de la paix.
DDM - 12/11/09

11 novembre : réhabilitation des fusillés pour l'exemple !


Reportage FR3 national, cliquer en suite sur "Fusillés pour l'exemple"

Devant la demeure toulousaine de Jean Jaurès, les libres penseurs de la Haute-Garonne, sous une petite pluie, ont rendu hommage mercredi 11 novembre au grand militant pacifiste avec un dépôt de fleurs. La Libre Pensée, la Ligue des Droits de l'Homme et le Mouvement de la Paix ont ensuite pris la parole. Voici le discours du président de la Libre Pensée 31 :

Je vous apporte le salut de la Fédération nationale de la Libre Pensée et de la Fédération Nationale Laïque des Monuments pacifistes, et bien sûr celui de la Fédération de Haute-Garonne. Merci également aux représentants de la Ligue des Droits de l’Homme et du Mouvement de la Paix de participer à ce rassemblement pacifiste qui s’inscrit dans notre combat commun pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de 14-18.
Des rassemblements comme celui-ci, il y en a aujourd’hui dans toute la France, avec une exigence commune : il faut obtenir la réhabilitation complète des Fusillés pour l’exemple de la Guerre de 1914-1918.
Par notre action commune et déterminée, nous avons amené le Président de la République à reconnaître, dans son discours de l’an dernier, le 11 novembre 2008, la pleine et entière justesse de notre cause.
Mais il a soigneusement omis un seul mot, essentiel : réhabilitation !
Cinq Conseils généraux ont adopté des résolutions en direction de la Présidence de la République pour demander cette réhabilitation. Il s’agit de l’Aisne, de l’Allier, de la Corrèze, de l’Oise et de la Haute-Saône. C’est pourquoi, en commun avec nos amis des autres associations, nous allons nous adresser à l’ensemble des Conseils généraux pour qu’ils adoptent des motions allant dans ce sens.
Nous nous félicitons que le Président du Conseil régional des Pays-de-Loire se soit adressé aussi à Nicolas Sarkozy pour demander cette réhabilitation. A l’initiative de la Libre Pensée, des milliers de signatures ont été recueillies sur la Lettre ouverte au Président de la République pour cette réhabilitation. Nous vous appelons à la contresigner massivement.
Un large mouvement d’opinion est donc engagé pour que l’hommage de la République soit enfin rendu à tous ces hommes victimes de la folie de la guerre et de la barbarie militaire.
Il fut un temps où l’on disait aux jeunes hommes rassemblés avec leur paquetage dans les casernes : « Vous êtes de la chair à canon ». C’était décliné en français, en allemand, en anglais, en russe, dans tous les pays.
Le bilan de la Première Guerre mondiale est effroyable.
Pour notre seul pays : 1 700 000 morts, civils et militaires, plus de 600 000 veuves, près de 800 000 orphelins, plus de 4 millions de blessés dont plus de 700 000 mutilés et gueules cassées. Et l’on ne parle pas des dégâts psychiatriques, des traumatisés à vie.
A cette horreur s’ajoute la terreur instituée pour faire obéir les hommes. Après l’échec de l’offensive en Lorraine, en août 1914, le général Joffre, commandant en chef des armées, demanda l'instauration de cours martiales.
Messimy, ministre de la Guerre, donna alors aux autorités militaires des pouvoirs exceptionnels.
D’août 1914 à septembre 1918, les conseils de guerre ont prononcé 2 500 condamnations à mort.
Avec les exécutions sommaires (les officiers pouvaient alors légitimement abattre sans jugement un soldat), ce sont plus de 600 soldats qui ont été fusillés "pour l'exemple", des hommes choisis au hasard - ou aussi en raison de leur engagement syndical, comme les ouvriers maçons Baudy, Prébost et Morange - jugés rapidement par des conseils de guerre spéciaux improvisés sans aucun moyen de défense, condamnés à mort, sans recours possible.
Insulter un officier ou s’endormir lors d’une garde, se dissimuler pour éviter de monter à un assaut suicidaire ou ne pouvoir y monter en raison de l’épuisement ou d’un état de choc psychologique, battre en retraite sans y être autorisé alors qu’on faisait partie des rares survivants d’une attaque, refuser d’aller rejoindre dans la mort des milliers de camarades des précédentes vagues d’assaut, proférer des propos jugés séditieux alors que l’on est saoul, autant de prétextes à des condamnations à mort par des officiers qui voulaient à tout prix imposer leur autorité, voire exorciser l’incompétence criminelle du Haut Commandement comme lors de l’offensive d’août 1914 ou celle du Chemin des Dames en 1917.
A la Chambre des députés, Pierre Brizon, qui avait participé à la conférence internationale contre la guerre à Kienthal en 1916, déclara : « J’appelle ici l’attention du gouvernement et de la Chambre en m’adressant à leurs sentiments de sympathie et de justice pour le soldat du front, plus de peine de mort pour des coups de tête. Messieurs, à l’heure où je parle, on fusille les soldats sur le front ! Des balles françaises assassinent des soldats français. Nous réclamons la même discipline pour les officiers que pour les soldats. Ne fusillez pas les généraux, je ne le demande pas. Mais ne fusillez pas non plus les soldats au nom de la discipline ».
Pour les familles des « traîtres », pour leurs veuves et leurs orphelins, s’ajoutèrent au deuil le déshonneur public, l’humiliation face aux monuments aux morts où ne figuraient pas les noms des « lâches », le refus des pensions de guerre…
Dès la fin de la guerre, des familles de fusillés pour l’exemple engageront le combat pour la réhabilitation, avec l’appui de la Ligue des Droits de l’Homme, d’associations d’anciens combattants, de syndicats, de députés et de partis. 40 victimes seront réhabilitées avant que n’éclate la seconde guerre mondiale.
Depuis 1988, la Libre Pensée a été à l’initiative de rassemblements le 11 novembre contre la guerre, revendiquant notamment que les fusillés pour l’exemple soient réhabilités.
En 2008, sur le chemin des Dames, à Craonne, la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Association Républicaine des Anciens Combattants et l’Union Pacifiste ont organisé un rassemblement national sur cette exigence de justice.

La réhabilitation doit devenir réalité ! Tous les fusillés pour l’exemple de 1914-1918 doivent réintégrer sans réserve la mémoire collective, à égalité avec les autres victimes de la terrifiante boucherie humaine qui a ensanglanté le monde au début du vingtième siècle.
A l’heure, où le monde entier résonne toujours des bruits de la guerre, où pas un continent n’est épargné par les massacres commis sous l’uniforme, où la peur des hommes, des femmes, des enfants, est sans cesse alimentée par la violence d’autres hommes sous le treillis, le gouvernement français fait voter un budget militaire de 32 milliards d’euros.

Ce budget est la conséquence de la réintégration de la France dans le commandement militaire de l'OTAN et du vote de la Loi de programmation militaire 2009-2014 qui engloutira ces prochaines années 186 milliards d’euros au bénéfice de la Défense, dont 102 milliards seront consacrés à l’équipement des forces armées.
Et la guerre continue en Afghanistan où les troupes françaises participent aux forces dites de maintien de la paix, qui ne sont autres que les troupes du maintien de l’ordre avec toutes les conséquences sanglantes que l’on sait. Car jamais la liberté et la démocratie ne s’exporteront pas ni ne s’imposeront la baïonnette au bout du canon.
L’armée française est présente sur tous les continents pour faire régner un ordre qui n’est pas celui des peuples et des nations libres.
Aujourd’hui, près de 2,50% du Produit Intérieur Brut (le fameux PIB) est consacré aux armements et à la guerre.
Il en faudrait à peine 1% pour faire disparaître la faim dans le monde !
Combattre pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, ce n’est pas un simple devoir de justice pour le passé, c’est un formidable message pour le présent et l’avenir.
Réhabiliter les Fusillés, c’est refuser l’arbitraire et le crime en toutes circonstances, d’où qu’ils émanent, et c’est admettre comme principes démocratiques fondamentaux le droit à la désobéissance, le devoir de conscience et le désir de survivre.
Qui peut prétendre aujourd’hui que la folie de quelques-uns n’entraînera pas un jour le cataclysme pour tous les autres ?

Jean Jaurès, dont on fête le 150e anniversaire de la naissance cette année, avait une claire vision des problèmes posés, toujours d’actualité. Il écrivait en 1904 (Notre but) :
"De nations à nations, c’est un régime barbare de défiance, de ruse, de haine, de violence qui prévaut encore.
Même quand elles semblent à l’état de paix, elles portent la trace des guerres d’hier, l’inquiétude des guerres de demain : et comment donner le beau nom d’humanité à ce chaos de nations hostiles et blessées, à cet amas de lambeaux sanglants ? Le sublime effort du prolétariat international, c’est de réconcilier tous les peuples par l’universelle justice sociale. Alors vraiment, mais seulement alors, il y aura une humanité réfléchissant à son unité supérieure dans la diversité vivante des nations amies et libres. Vers ce grand but d’humanité, c’est par des moyens d’humanité aussi que va le socialisme. À mesure que se développent chez les peuples et les individus la démocratie et la raison, l’histoire est dissipée de recourir à la violence. Que le suffrage universel s’affirme et s’éclaire ; qu’une vigoureuse éducation laïque ouvre les esprits aux idées nouvelles, et développe l’habitude de la réflexion ; que le prolétariat s’organise et se groupe selon la loi toujours plus équitable et plus large ; et la grande transformation sociale qui doit libérer les hommes de la propriété oligarchique, s’accomplira sans les violences qui, il y a cent dix ans, ensanglantèrent la Révolution démocratique et bourgeoise, et dont s’affligeait, en une admirable lettre, notre grand communiste Babeuf."

Gagner la réhabilitation des fusillés pour l’exemple participe de ce combat.
Pour eux, pour nous, pour ceux qui nous suivent, nous aurons gain de cause.
Je vous remercie.

11 novembre 2009

Auragne : le maire bafoue ouvertement la loi de 1905

A Auragne, à 30 kilomètres au Sud de Toulouse, un citoyen proteste contre la violation manifeste et provocatrice de la loi de 1905.

Le dimanche 4 octobre, en accord avec le maire, présent sur les lieux, la place publique est en effet mobilisée pour une messe et un banquet en plein air.

Heure par heure, suivez le déroulement des évènements et voyez les photos sur le blog (clic ici) que tient ce défenseur de la laïcité à Auragne.

"J'ai pris cette photo car elle représente vraiment le choc des valeurs."
(blog DEFENDRE LA LAICITE A AURAGNE)