11 septembre 2008

Visite papale : état de saint siège

Selon le journal le Figaro du 3 septembre 2008, un dispositif policier d’une ampleur rarement vue auparavant va être déployé pour assurer « la protection » du pape Benoît XVI. 6 000 policiers et gendarmes (3 500 à Paris et 2 500 à Lourdes), les troupes d’élites du RAID et du Service de protection des hautes personnalités seront mobilisées ainsi que la brigade fluviale. Des tireurs d’élite seront postés sur les toits de la Capitale. Des tenues NRBC pour incidents chimiques et bactériologiques seront à la disposition des policiers. Les démineurs sont partout à l’œuvre sur les parcours et lieux des réunions papales.
Le porte-avion Clemenceau étant en désamiantage, le Charles de Gaulle et les sous-marins nucléaires lance-missiles étant pris sur d’autres terrains d’opération ne seront pas de la partie, mais c’est tout juste. Les Mirages et les Rafales peuvent intervenir à tout moment, au cas où. Disons-le nettement, c’est du délire.

Le Figaro poursuit : « Selon nos informations, la nébuleuse libertaire ainsi que celle des libres-penseurs brocardant les positions papales sont sous étroite surveillance pour éviter des dérapages. Dans le même esprit, les ultras de la cause « gay », tel qu’ACT-UP, sont également dans le collimateur en raison d’appels à des manifestation non contrôlées ». Ce délire sécuritaire préfigure sans doute ce qu’il adviendra bientôt avec le projet du fichier EDVIGE qui fichera tous les Elus, les militants et les adhérents de toutes les associations loi de 1901, des syndicats et des partis politiques comme de dangereux délinquants.

Nous comprenons enfin pourquoi Madame Michèle Alliot-Marie a refusé , à plusieurs reprises, de recevoir la Fédération nationale de la Libre Pensée qui lui demandait d’être entendue à propos de la révision annoncée de la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat : elle avait peur pour sa sécurité. Elle a, par contre, reçu tous les représentants des religions dont chacun sait qu’ils sont des havres de paix et d’amour comme en témoigne les guerres en Irak, en Asie, au Proche-Orient et dans l’ex-Yougoslavie.

La Fédération nationale de la Libre Pensée rappelle qu’elle n’est pas une « nébuleuse » mais une association légale, dûment déclarée avec une Commission Administrative Nationale qui n’a rien de clandestine. Elle a des fédérations dans tous les départements. Elle anime aussi une association d’Elus locaux et un intergroupe parlementaire.

Comment ne pas constater que ce dispositif de « sécurité répressive » tous azimuts ne vise qu’à faire taire tous ceux qui ne plient pas les genoux pour recevoir « la sainte hostie » papiste. Il apparaît clairement que le gouvernement, faisant soumission au Vatican, entend interdire toute voix discordante dans le concert des louanges qui vont se déverser à flots pour glorifier l’ancien membre des jeunesses hitlériennes qui a reçu la mitre depuis.

ON NE NOUS FERA PAS TAIRE !
Sous l’égide de l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU) qui regroupe plus d’une centaine d’associations laïques dans quarante pays et qui a une représentation permanente à l’ONU, l’UNESCO, au Conseil de l’Europe, la Fédération nationale de la Libre Pensée avec une trentaine d’associations des différents continents tiendra


Un meeting laïque international
Au Gymnase Japy – 2 rue Japy – 75011 Paris
(Métro : Voltaire)
Le Dimanche 14 septembre 2008 à 13H

Contre le financement public des activités cultuelles !
Pour la laïcité en Europe !
Pour la séparation des États et des religions !


Sous la présidence de Marc Blondel, Président de la Libre Pensée, prendront notamment la parole : Gabriel Gaudy - Secrétaire général de l’Union Régionale d’Ile-de-France de la CGT-FO, La Ligue de l’Enseignement, Sonja Eggerickw - Présidente de l’IHEU, l’Union rationaliste, Le Mouvement Laïque du Québec, Etienne Pion - Secrétaire général du Mouvement Europe et Laïcité (CAEDEL), le Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL), Georges Liénard – Secrétaire général de la Fédération Humaniste Européenne (FHE), l’Union des Athées, Albert Riba – Président de l’Union des Athées et des Libres Penseurs d’Espagne, Pierre Galand – Président du Centre d’Action Laïque de Belgique, Christian Eyschen – Secrétaire général de la Libre Pensée.

N’en déplaise à tous ceux qui veulent remettre en cause la laïcité de l’Etat garantie par la loi de 1905, nous serons très nombreux à Paris le 14 septembre 2008 au gymnase Japy pour dire :


Ni dieu, ni maître !
A bas la Calotte !
Et vive la Sociale !

Visite papale : fermez cette école publique qu'Elle ne saurait voir !

Une école publique fermée à cause de la visite de Sa Sainteté Benoît XVI
afp
Pour des raisons de sécurité, l'école maternelle située en face du collège des Bernardins, où Benoît XVI doit prononcer un discours, n'accueillera aucun enfant et aucun personnel vendredi après-midi. Aucune mise en place d'un service minimum n'est prévue.
La venue du pape Benoît XVI au collège des Bernardins vendredi 12 septembre, à l'occasion de sa visite à Paris, ne provoque pas seulement le déploiement d'un important dispositif policier.
L'école maternelle publique de la rue de Poissy (V° arrondissement), située 27, rue de Poissy, juste en face du collège des Bernardins (un édifice du XIIe siècle, ancien lieu d'étude et de recherche chrétien), sera fermée vendredi après-midi à partir de 13h30.
"Aucun enfant et aucun personnel ne seront présents dans l'établissement" vendredi après-midi, a-t-on appris auprès de l'administration de l'école de la mairie de Paris.
"Seule la gardienne sera présente afin d'ouvrir aux policiers si nécessaire", a-t-il été précisé.
Aucun service minimum n'est prévu pour les enfants et les parents devront donc les prendre en charge eux-mêmes.
Trois mille cinq cents policiers et gendarmes seront mobilisés vendredi et samedi à Paris à l'occasion de la visite du pape Benoît XVI, a indiqué Jean-François Demarais, responsable de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) à la préfecture de police.

Visite papale : exploitation de la jeunesse !

L'autel et le siège du pape fabriqués par des jeunes en difficulté
afp

Autel, siège papal, support pour la statue de la Vierge: une partie du mobilier et de la décoration florale de la messe du pape prévue samedi aux Invalides à Paris a été fabriquée par des jeunes en difficulté de la fondation d'Auteuil.
Près de deux cents heures de travail ont été nécessaires aux jeunes du lycée professionnel Saint-Philippe de Meudon (Hauts-de-Seine) pour fabriquer l'autel, l'ambon, le support pour la statue de la Vierge et les sièges pour les évêques qui seront utilisés lors de la messe.
"Les jeunes sont heureux et fiers d'avoir participé à la conception de ces meubles même ceux qui ne sont pas catholiques", a expliqué à l'AFP Monique Boudet, directrice adjointe du lycée professionnel Saint-Philippe de la fondation d'Auteuil à Meudon (Hauts-de-Seine).

Le support de la Vierge a été refait
"Le travail réalisé prendra tout son sens quand on verra le mobilier à la télévision lors de la messe qui sera retransmise dans le monde entier," a ajouté Monique Boudet. Un des jeunes, qui a travaillé sur les meubles, Arthur, 18 ans, élève en première année de menuiserie à Meudon, sera présent samedi à la messe des Invalides.
Pour réaliser l'autel et les sièges dévolus aux évêques, trois professeurs ont dû travailler pendant leurs vacances en juillet, une fois leurs élèves partis. Le support pour la statue de la Vierge qui ne convenait pas aux émissaires du pape a dû être refait "dans le stress" et n'a été terminé que mercredi.
Pour une telle commande, "les exigences sont particulières, le type de bois est imposé, le cahier des charges est serré, les plans sont précis, il n'y a pas de libre cours à l'imagination", a relevé Monique Boudet.

Un siège en sycomore
Le siège papal fabriqué dans les ateliers de menuiserie de l'établissement Saint-Jean à Sannois (Val-d'Oise) a ainsi été réalisé en sycomore, symbole de l'éternité dans la Bible, dont la couleur très claire s'accorde bien avec le "blanc papal", selon la fondation d'Auteuil.
Plusieurs établissements de la fondation ont également été mis à contribution pour travailler sur les 12 oliviers et les jardinières qui seront installés aux Invalides. Enfin, le chœur gospel de la fondation, "Family one", animera la veillée du vendredi sur le parvis de Notre-Dame.
La fondation d'Auteuil est une fondation catholique consacrée à l'accueil, la formation et l'aide à l'insertion de jeunes en difficultés sociales.
Elle accueille près de 10.000 jeunes dans ses 170 établissements en France.

Visite papale : 14 millions d'euros prélevés sur les fonds publics !


L'Eglise catholique, le gouvernement, Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon veulent faire du collège des Bernardins une vitrine intellectuelle.
Dans son édition du 1er septembre, LE MONDE nous apprend que "plus de sept siècles après sa création, le collège des Bernardins va retrouver l'une de ses vocations premières, la formation ainsi que les échanges intellectuels inspirés par l'Eglise catholique, et offrir au public la splendeur de son architecture gothique entièrement restaurée après plusieurs années de travaux dirigés par l'architecte Jean-Michel Wilmotte".
Fondé en 1245 par un moine cistercien convaincu que le renouveau de l'Eglise du Moyen Age passait par la formation, cet ensemble architectural, situé à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame, à Paris, a été inauguré le jeudi 4 septembre par la ministre de la culture, Christine Albanel, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, et le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, dont le diocèse est propriétaire des lieux.

C'est en 2001, sous l'impulsion de Mgr Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris jusqu'à sa mort en 2007, que le diocèse s'est porté acquéreur du lieu.
Propriété de la Ville de Paris après avoir été vendu comme bien national à la Révolution, il avait été transformé en entrepôt, en caserne de pompiers puis en internat pour l'école de police.
Le journalpoursuit : "Le cardinal entendait rendre aux Bernardins le rayonnement du passé.
Après avoir fondé à Paris l'Ecole cathédrale, un lieu de formation théologique et spirituelle destiné aux catholiques, laïcs et religieux, il souhaitait surtout promouvoir un lieu de réflexion sur l'avenir de l'homme dans la société et ouvrir un espace dans lequel l'Eglise catholique pourrait affirmer sa visibilité et faire entendre sa voix. "L'ouverture des Bernardins va nous aider à entrer en relation avec les grandes questions de société et nous donner l'occasion de contribuer à la réflexion", assure Mgr André Vingt-Trois, l'archevêque actuel, "fils spirituel" de son prédécesseur. "
Mais voyez comme la vie est bien faite : tout est prêt le 4 septembre, on inaugure avec tout le gratin, et devinez qui vient dîner le 12 ?
"Signe de l'importance que l'Eglise catholique entend donner à cette nouvelle vitrine intellectuelle : la venue, le 12 septembre, du pape Benoît XVI, qui tiendra aux Bernardins un discours particulièrement attendu sur la relation entre la foi et la culture moderne.
Il s'exprimera devant 700 représentants du monde culturel, rassemblés dans la nef de 1 000 m², pièce maîtresse du collège. "Le passage du pape aux Bernardins marque l'intérêt que l'Eglise porte à l'avenir de notre humanité", souligne Mgr Vingt-Trois.

DÉBATS, CONCERTS, EXPOSITIONS
Après le passage du pape, le collège démarrera ses activités. "Cinq départements de recherche dirigés par un prêtre et un universitaire travailleront durant deux ans sur le développement durable, l'éducation, l'éthique et la santé, l'histoire de l'homme et des sociétés, le judaïsme et le christianisme", précise Mgr Jérôme Beau, directeur du collège des Bernardins.
Des débats seront organisés chaque mardi soir. Un premier colloque sur "le sacré dans la publicité" se tiendra le 11 octobre.
Un pôle culturel proposera des concerts, des expositions et des films.
Le collège accueillera aussi les 3 000 étudiants régulièrement inscrits aux cours de l'Ecole cathédrale et les 150 séminaristes et laïcs de la faculté de théologie Notre-Dame. Vingt salles de cours et un auditorium de 260 places ont été aménagés. "


14 millions de fonds publics détournés !
L'achat et les travaux nécessaires pour mener à bien ce projet ont coûté 50 millions d'euros.
Les pouvoirs publics - Etat, Ville de Paris et Région - y ont contribué pour 14 millions au titre des monuments historiques.
Le mécénat a rapporté 6 millions d'euros.
Le diocèse complète avec les loyers d'immeubles qu'il possède dans Paris, mais compte encore sur des dons d'entreprises ou de personnes privées. "
A vot' bon coeur !

03 septembre 2008

Europe vaticane, Europe cléricale


Reportage
L'influence discrète de l'Eglise italienne
LE MONDE 01.09.08 RIMINI (ITALIE)
ENVOYÉ SPÉCIAL Philippe Ridet

Ces deux-là en ont les yeux qui brillent. Présents quatre jours, Gianpietro et Caterina, un couple de Trévise, arpentent les allées de la 29° édition du "Meeting pour l'amitié entre les peuples" et croient assister à un miracle. "Et vous avez vu cette foule ?, demandent-ils, anxieux. Et cette jeunesse ! Et les regards !"

Un miracle à Rimini, station balnéaire bétonnée de l'Adriatique dont le nom évoque davantage le farniente et l'Ambre solaire qu'un mystère de la foi ? Clos samedi 30 août par une intervention de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, le meeting de Rimini, un des plus grands rassemblements de catholiques qui se puissent voir, a battu encore une fois tous les records.

Pendant une semaine, près d'un million de visiteurs ont participé à des débats, des colloques, des expositions, des concerts... Quelque 3 000 bénévoles ont payé gîte et couvert pour guider les fidèles dans ce labyrinthe de halls d'exposition où, par le passé, ont été vus Jean Paul II, Mère Teresa, le dalaï-lama, le cardinal Ratzinger avant qu'il ne soit pape, Lech Walesa, Eugène Ionesco, Andreï Tarkovski et bien d'autres.

Cette année encore, les politiques italiens de toutes tendances ont défilé par dizaines. Rimini, il faut en être. Chaque jour, une revue de presse est éditée pour la centaine de journalistes présents : 100 pages, rien que pour les articles de presse écrite. Du coup, les grandes entreprises ne se font pas prier pour régler la facture de 10 millions d'euros nécessaire à l'organisation de cet événement.

Mais le meeting de Rimini est aussi la partie la plus visible d'un iceberg nommé "Communion et Libération" (Comunione e Liberazione), un mouvement ecclésial fondé par Don Luigi Giussani (1922-2005). Proche de la hiérarchie et des valeurs de l'Eglise italienne, Communion et Libération a un objectif : éduquer à l'apprentissage de la foi chrétienne. Et une stratégie : infiltrer les lieux de pouvoir, à savoir l'entreprise, par le biais de la Compagnie des Œuvres, ainsi que la sphère politique, notamment en direction du centre et du Parti des libertés (PdL) de Silvio Berlusconi.

"Nous avons des membres qui font de la politique, mais nous n'avons pas vocation à en faire, explique Don Stefano Alberto, un compagnon des premières années de Communion et Libération. Et encore, il n'y a que quatre ou cinq députés dont je suis sûr qu'ils soient des nôtres." "Une dizaine, pas plus", explique à son tour Mario Mauro, vice-président du Parlement européen.

Des ministres ? "Oui, sûrement", ajoute un député, qui cite Angelino Alfano, le garde des sceaux, auteur de la loi d'immunité pour M. Berlusconi, et Mariastella Gelmini, la ministre de l'instruction. Sans parler de Roberto Formigoni, le puissant président de la région Lombardie.

Peu nombreuses, mais visibles et influentes, ces personnalités politiques relaient le message officiel de l'Eglise. Chaque semaine, le député Maurizio Lupi (PdL) organise une rencontre, au sein même de Montecitorio, l'Assemblée nationale italienne, des collègues membres de Communion et Libération et des sympathisants. Une réunion transpartisane où s'élaborent les synthèses, les stratégies pour les combats, notamment celui concernant l'école libre, que l'Eglise voudrait imposer au plus vite dans le calendrier du gouvernement.


"VALEURS NON NÉGOCIABLES"
Communion et Libération, branche politique de l'Eglise ? L'hypothèse fait franchement rigoler Mario Mauro : "Elle n'a pas besoin de nous. Depuis la disparition de la Démocratie chrétienne à la suite de l'opération "Mani pulite" (Mains propres), l'électorat catholique s'est replacé sur tout l'éventail. L'Eglise a des relais dans tous les partis." Communion et Libération, une "franc-maçonnerie catholique" ? Un député du Parti démocratique (centre gauche) : "Oui, ce serait plutôt quelque chose comme ça."

"Pourquoi tout le monde devrait faire de la politique, et pas nous ?", demandent les membres de Communion et Libération. Une revendication appuyée par le cardinal Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne lors de son intervention à l'ouverture du meeting de Rimini, le 24 août. "Ils veulent une Eglise qui reste enfermée dans l'Eglise. C'est notre droit de participer à la vie politique." Ils ? Tous ceux qui en Italie, essentiellement dans la gauche radicale, voudraient que l'Eglise n'excède pas le périmètre de ses paroisses.

Le thème choisi pour cette 29° édition du meeting de Rimini : "Ou protagoniste ou personne", pouvait aussi se lire comme la revendication de l'Eglise italienne à participer au débat politique. Mais en s'arc-boutant sur ses "valeurs non négociables" (IVG, fécondation artificielle, cellules souches, euthanasie), la recherche de consensus est difficile. "C'est un peu délicat de discuter avec eux", euphémise Sandro Gozi, député du Parti démocratique, présent lui aussi à Rimini.

Mais, de tout cela, Gianpietro et Caterina n'ont rien vu. "Dites surtout que c'est extraordinaire", supplient-ils en disparaissant.

Lettre au Président de la République

FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE
Membre de l’Union Internationale Humaniste et Laïque


A l’occasion du 150ème anniversaire de l’apparition de la vierge à Bernadette Soubirous, le Pape Benoît XVI sera reçu à Lourdes le 14 septembre 2008. Conjointement, il a été décidé, sur votre invitation, qu’il visiterait la capitale et prononcerait une homélie et dirigerait un office religieux sur l’esplanade des Invalides.

La Fédération Nationale de la Libre Pensée, association initiée depuis 160 ans, prend acte de cette visite qui correspond aux souhaits des catholiques de notre pays. Il nous semble toutefois que ces manifestations, de caractère religieux, ne peuvent et ne doivent pas être supportées, financièrement, par le Trésor Public.

C’est la raison pour laquelle nous avons demandé aux collectivités locales directement intéressées : ville de Lourdes, Conseil général et Région Midi-Pyrénées, de refuser de subventionner, directement ou indirectement, les frais de voyage et de réception consécutifs à cette invitation.

S’agissant de la réception à Paris, nous considérons, après consultation des Etats recensés à l’ONU et contribuant au financement des institutions internationales, que le Vatican n’est pas un Etat, il figure d’ailleurs comme observateur dans lesdites institutions. Il suffit d’ailleurs de consulter les accords de Latran pour confirmer qu’il s’agit d’une attribution de terrain pour le Saint Siège et en aucun cas une reconnaissance d’un pays et d’une Nation sur la base de l’identité religieuse.

En conséquence, prendre en charge les frais de réception se ferait en violation de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat qui mentionne dans son article 2 que la République ne salarie ni ne finance les religions.

Monsieur le Président de la République, au nom de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, au nom de la laïcité à laquelle 72% des français sont attachés (selon le journal catholique La Croix), je vous serais reconnaissant de bien vouloir nous indiquer le montant des frais inhérents à ces visites.

Je m’engage à rendre public vos informations. Il reste entendu que nous ne confondons pas subvention et prise en charge des frais de réception et la protection nécessaire pour assurer la sécurité de tout voyageur sur le territoire français.

Avec ma plus haute considération et mes sentiments républicains et laïques.

Blondel Marc
Président de la Fédération nationale de la Libre Pensée